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Voter et faites voter à gauche le 17 juin

Publie le lundi 11 juin 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

de Gérard Filoche

Il y a encore des chances de bloquer le déferlement pro-Sarkozy au sein de l’Assemblée nationale. Cela implique un effort pour voter à gauche le dimanche 17 juin.

On voit les ravages de l’inversion du calendrier qui dévaluent l’élection du Parlement par rapport au scrutin présidentiel. En tant que membre du Cn du Ps, je fus le seul voter contre cette inversion, en décembre 2000. Hélas, maintenant les conséquences de cette erreur sont là…

C’est normalement le Parlement qui fait les lois du pays, mais les électeurs ont été conditionnés à ce que le choix personnalisé du président soit le plus important et que le choix de l’Assemblée nationale devienne secondaire… Cette façon de personnaliser la politique dépolitise les personnes. Le présidentialisme est par définition un système bonapartiste, autoritaire, arbitraire, incapable de refléter démocratiquement les aspirations vivantes d’une société. On en a déjà subi toutes les conséquences négatives dans la V° République. La conscience se dessinait dans l’opinion pour en sortir et revenir à un vrai système parlementaire : mai-juin 2007, de ce point de vue, est un cruel recul.
Pourquoi n‘a t on pas, alors que nous le pouvions, retaillé les circonscriptions de façon démocratique (comme le demandait raisonnablement dés 1998 le Conseil constitutionnel !) : c’est le « découpage Pasqua » de 1986 qui règne encore, et il y a des dizaines de milliers de voix qui sont neutralisées, dérivées. Pour élire certains députés notamment de gauche, il faut 5 fois de voix que pour d’autres. C’est un scrutin particulièrement injuste car il aboutit ainsi à ce qu’avec les 31 % de Sarkozy le 22 avril, il obtienne plus de 80 % de députés potentiels.
Pourquoi enfin n’avons-nous pas introduit la proportionnelle entre 1997 à 2002 ? Car celle-ci est indispensable au pluralisme, à la représentation la plus fidèle possible des courants, sensibilités qui traversent l’opinion. A ne pas l’avoir fait à temps, nos partenaires de gauche et nous mêmes en sommes victimes aujourd’hui.
Pourquoi n’avons-nous fait de loi anti-trust contre la concentration inique de la presse et des médias entre quelques mains, celles des marchands d’armes et de béton ? Ce sont eux, aujourd’hui qui façonnent la démobilisation électorale aux législatives.
Pourquoi n’avons nous pas fait une campagne plus offensive contre Sarkozy ? Le 6 mai, c’était une élection imperdable. Cela faisait quatre ans que la France roulait vers la gauche, à travers les mouvements sociaux énormes de 2003 et de 2006, et les scrutins de 2004 et de 2005. C’était l’heure de l’alternance ! Mais nous n’avons, hélas, pas fait l’unité de toute la gauche ! Nous avons hélas, nourri un prétendu « centre » qui est en vérité de droite… Nous avons hélas, été moins offensifs contre Sarkozy que Sarkozy ne l’a été contre nous, sur toutes les questions essentielles comme les 35 h, le droit du travail, le maintien de la retraite à 60 ans, la hausse massive des salaires, la redistribution des richesses, la solidarité sociale, la santé gratuite, les écoles et les universités publiques (pas livrées au patronat), des impôts justes, directs et progressifs...

Il faut tirer les leçons du 6 mai à gauche : ce ne sera pas en se tournant vers les vrais faux centristes ! Ce ne sera pas le cas, ni en s’accablant : « j’ai perdu, je m’en vais », ni en niant : « je n’ai pas perdu, je reste ».
Mais en refondant toute la gauche sur un vrai programme de gauche face au programme de la vraie droite qui s’annonce ! Un programme commun avec des candidats communs...

Mais alors qu’il y avait un record de participation les 22 avril et 6 mai 2007, voilà qu’est revenu un record d’abstention le 10 juin. La gauche était tellement enthousiaste, tellement désireuse de gagner qu’elle… est démobilisée. Après un immense espoir, un sentiment d’impuissance est temporairement revenu.

Mais est-ce une raison pour baisser les bras et laisser faire le pire le 17 juin ? Non.

Car dés juillet, le gouvernement Fillon va entreprendre sa sale politique antisociale, telle qu’elle a été clairement annoncée. Péages pour l’accès à la santé, Tva antisociale, cadeaux fiscaux le pire de ce que proposent Sarkozy-Juppé mais, pour cela, il faut à la fois un rapport de force social et un rapport de force institutionnel. A la fois des mouvements sociaux unis, et des députés en assez grand nombre, eux aussi unis et combatifs.

Pendant le Cpe, la bataille au Parlement des députés de gauche a aidé la mobilisation dans les rues, dans les facs et les entreprises. Le temps gagné avant que la loi ne soit amendée, discutée, contestée, votée, a été indispensable en février, mars, avril 2006. A nouveau, on le voit, des salariés luttent, y compris à Kronenbourg, contre les heures supplémentaires imposées… C’est selon la force de la gauche au Parlement, qu’en juillet 2007 – et après - on pourra ou non freiner le « choc » anti social que Sarkozy et Fillon voudront imposer contre le Code du travail, les 35 h, les retraites !

Alors mobilisez au maximum autour de vous pour que la gauche soit la mieux en position d’agir et de vous défendre. Votez et faites voter autour de vous pour tous les candidats de gauche les mieux placés pour l’emporter le 17 juin !

Messages

  • Jospin, Mauroy, Fabius, Strauss-Kahn... Toute une brochette d’anciens ministres et de premiers ministres des gouvernements socialistes,a déçu un grand nombre d’électeurs populaires.Merci au gouvernement JOSPIN de 1997 à 2002 voila pourquoi les électeurs ne font plus confiance à cette GAUCHE.

    Maintenant il ne reste que la RUE pour stopper le gouvernement SARKOSY FILLON

  • Qu’il y ait 100 ou 150 députés PS, quelle différence ?

    Même avec la majorité absolue, le PS a viré à droite en 1983.

    Majoritaire avec le PC en 1997, Jospin a privatisé et lancé la dérégulation d el’énergie avec Chirac aux sommets européens. Le PC, qui était soi-disant le garant de l’ancrage à gauche !!!

    Non, c’est bien fini le foutage de gueule, mesdames et messieurs du PC et du PCF.

    • Vous n’êtes pas du PC, ni de la gauche, ça se voit, c’est de l’intox pour que les gens restent chez eux ! Quel culot ! Occupez-vous de vos oignons, retournez à l’ump, voir si on y est !

      Les français feront ce qu’ils ont à faire, et contreront l’ump dans les urnes avant de le faire dans la rue ! Procédons par étape, chaque chose en son temps ! Que le PS se désiste partout où c’est possible pour faire élire des communistes et des verts et autre gauches, et en échange, partout où c’est possible rendons la pareille au PS, qui fera l’effort d’écouter ce que la gauche a à dire, sans la rejeter ! Le modem c’est une chose, mais la gauche mérite toute attention, parce que c’est elle qui a raison dans l’immédiat, et prépare le moyen et long terme ! Les autres partis sont déjà périmés dans leurs choix ! La planète aura le dernier mot, quand elle ne produira plus ou qu’elle sera complètement polluée ! Que deviendront les billets de banque des riches quand la planète sera sinistrée ? Pauvre ump qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez !

  • Désolé Gérard, et malgré toute l’estime que je peux avoir pour toi, je ne sais pas de quelle "gauche" tu veux parler.
    Le PS peut (est en train de) crever, et nous n’en porterons que mieux !

    Il est franchement trop tard pour rameuter les foules qui ne croient plus en "vos" discours.
    Le PS nous offre, depuis trop longtemps, un "spectacle" lamentable. La perversion du pouvoir ? - Sans aucun doute !

    Les prochaines luttes se feront, comme toujours, dans la rue, et ne soyez pas étonné(e)s d’en être exclus.

    • dans la rue

      Est-ce la meilleure solution, quand on sait maintenant que les jeunes qui sont arrêtés font de la prison ferme pour des broutilles, les empêchant de passer leur examens de facs, brisant leur avenir professionnel (penser à ce jeune qui voulait être prof).

      Rien n’interdit le VOTE STRATEGIQUE, pour que, s’il le faut, ça se règle après par des manifs, avec une répression bien moindre !

      Enfin, c’est comme cela que je vois : être efficace, sans rentrer dans le lard, car on a toujours tord, et ça serait induire en erreur les jeunes que de soutenir le contraire ! On n’a pas le droit de leur mentir !

      C’est pour cela qu’il est préférable de faire barrage à l’ump dimanche, comme le préconise MGB (elle a raison), quitte après à exiger plus de social, sans pour autant faire la guerre dans la rue ! Et rien que de monter un vrai parti de gauche, j’ai idée que ça boustera du monde ! A commencer par le PS...