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Les conséquences écologiques de la consommation de viande par ASV

Publie le mardi 19 juin 2007 par Open-Publishing
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Les conséquences écologiques de la consommation de viande Production mondiale de viande :
1950 : 44 mio. de tonnes
1990 : 170 mio. de tonnes
1994 : 194 mio. de tonnes
1997 : 210 mio. de tonnes
1999 : 217 mio. de tonnes
2002 : 242 mio. de tonnes
2003 : 253 mio. de tonnes
2004 : 258 mio. de tonnes

La production mondiale de viande augmente

Bien que la consommation de viande dans les pays industrialisés soit en diminution depuis plusieurs années, la consommation mondiale est, quant à elle, en augmentation.
En 2004, au niveau mondial, 258 millions de tonnes de viande ont été produites. Depuis 1970 la production de viande a plus que doublé.1 Chaque année en Suisse on en produit 600000 tonnes.2 Il en résulte des conséquences écologiques importantes au niveau mondial qui n’ont malheureusement suscité que trop peu d’attention jusqu’à présent.
Gaspillage des sols

Pour produire un kilo de viande, il serait possible dans un même laps de temps et pour une même surface de sol de cultiver 200 kg de tomates ou 160 kg de pommes de terre. En Suisse, approximativement 67% des terres cultivables sont utilisées pour élever du bétail et pour cultiver des céréales destinées à sa nourriture. Ces chiffres correspondent à la moyenne mondiale.3

Surfaces de sol nécessaires pour la production d’un kilo de :
Bœuf, y compris le fourrage...........................323 m2
Bœuf de pâturage..........269 m2
Poisson.......................... 207 m2
Cochon............................. 55 m2
Poulet d’engraissement..53 m2
Oeufs................................ 44 m2
Riz..................................... 17 m2
Pâtes................................ 17 m2
Pain.................................. 16 m2
Légumes/
Pommes de terre...............6 m2
Source : WWF Suisse

Aux Etats-Unis 230000 km2 sont nécessaires à la production de fourrage pour les animaux de rente, alors que seulement 16000 km2 (=7%) le sont pour produire des aliments végétaux.4 Le gaspillage considérable des sols pour la production de viande porte aussi préjudice à la forêt tropicale : En Amérique centrale, en 40 ans, 40% de la forêt tropicale totale a été défrichée ou brûlée principalement pour faire place à des pâturages ou à la culture de fourrage pour les animaux.5Avec la quantité deau necessaire pour produire 1kg de viande on pourrait se doucher quotidienne-ment pendant un an .7 Consommation en eau Les guerres du futur ne seront plus menées pour le pétrole mais pour leau. Un ménage moyen nutilise pour sa boisson qu’entre 2 et 5 litres deau potable par jour et entre 100 et 500 litres à dautres fins (douche, lessive, etc.). Ces chiffres sont négligeables comparés aux 2000 à 5000 litres deau nécessaires à la préparation des aliments dune famille moyenne. Les populations les plus pauvres souffrent tout particulièrement en raison de lénorme quantité d’eau nécessaire pour produire de la viande.

Dans la lutte contre la faim dans le monde, il nest souvent question que des besoins alimentaires, alors que la quantité d’eau indispensable pour la production de ces aliments n’est pas prise en compte. Une conférence sur leau8 sest récemment tenue à Stockholm, avec pour objectif exclusif lutilisation de leau par les humains. Des résultats intéressants y ont été mis à jour: Si une famille utilise quotidiennement entre 2000 et 5000 litres d’eau par jour pour sa nourriture, cette quantité dépend largement de son type dalimentation. En moyenne, par an et par personne, cest environ 1200 m3 qui sont consacrés à la production d’aliments. Dans les régions du monde les plus pauvres qui arrivent à peine à produire de la viande, cette valeur est estimée par an à 600 m3. A lopposé, dans les régions où la consommation de viande est le plus élevée (Etats-Unis, Europe), ce sont 1800 m3 par an et par personne qui sont nécessaires.

Une comparaison directe souligne encore davantage limpact de la consommation de viande. Dans une alimentation suffisante, composée de 80% daliments végétaux et 20% de produits animaux (dans les pays industrialisés, la quantité de produits animaux est actuellement entre 30 et 35%)9 la quantité deau utilisée est actuellement de 1300 m3 par an, alors quavec une alimentation végétarienne cette quantité diminue de près de moitié.10
En raison de la consommation croissante de produits animaux, il y a un besoin deau de plus en plus grand dans lagriculture au niveau mondial. En Inde, dans de nombreuses régions, leau doit être pompée à une profondeur de plus de mille mètres. Il y a encore une génération, les paysans creusaient à la main pour atteindre des sources destinées à lirrigation. Aujourdhui, 95% des petites installations de pompage sont à sec.11 Il en va de même dans dautres pays asiatiques.
De plus en plus de céréales et légumi-neuses sont destinées à nourrir les animaux de boucherie.

Gaspillage de nourriture

7 à 16 kg de graines de soja sont nécessaires pour produire 1 kg de viande. Voilà bien la manière la plus efficace de gaspiller la nourriture ! Cette extension artificielle de la chaîne alimentaire due à la transformation de céréales en viande entraîne une perte de 90% des protéines, 99% des hydrates de carbone et 100% des fibres.
En plus, seule une petite part du corps de l’animal abattu est utilisée pour produire la viande consommée : 35% du poids d’un bovin adulte, 39% d’un veau (sans les os).12

En Suisse, 57% des cultures sont destinées à la nourriture des animaux (en 1990). Aux Etats-Unis, cette proportion s’élève à 80% (pour nourrir 8 milliards d’animaux dits de boucherie). 90% du soja est utilisé pour nourrir le bétail au niveau mondial.13 A peu près la moitié des céréales produites mondialement est destinée à nourrir les animaux pour la production de viande. Si les Américains consommaient 10% de viande en moins, la quantité de céréales économisée pourrait nourrir 1 milliard de personnes souffrant de la faim. Environ 1700000 tonnes de nourriture concentrée est distribuée au bétail en Suisse, des céréales pour la plupart. La Suisse peut se permettre un tel gaspillage, ce qui n’est pas le cas des pays en développement : la FAO rapporte qu’en 1981, 75% des céréales en provenance des pays en développement ont été utilisées comme aliments pour les animaux d’élevage. Mais les cultures indigènes sont également en compétition avec les cultures mondiales pour le bétail : En Egypte, durant les 25 dernières années, les cultures de maïs comme fourrage ont remplacé en partie les cultures de blé et de millet qui constituent de la nourriture de base pour humains ! La part des cultures destinées à la nourriture animale est passée de 10% à 36%.14

Le même phénomène s’est produit dans les autres pays qui ont augmenté leur consommation de viande. Dans les années 1950 à Taïwan 170 kg de céréales par tête d’habitant étaient nécessaires pour nourrir la population. En 1990, la consommation de viande et d’œufs a été multipliée par six. En conséquence, le besoin en céréales est passé à 390 kg à cause de l’extension de la chaîne alimentaire. Taïwan ne peut satisfaire cette demande croissante qu’en important des céréales, malgré une hausse des récoltes indigènes. Alors qu’en 1950 Taïwan était exportateur de céréales, en 1990 il est importateur de 74% pour les besoins de nourriture du bétail.15

La même situation est constatée dans l’ex-URSS : la consommation de viande a triplé depuis 1950 et la demande de céréales pour les animaux a quadruplé. En 1990 le bétail en ex-URSS a consommé trois fois plus de céréales que les être humains. Les importations de céréales comme nourriture pour animaux sont passées de zéro en 1970 à 25 millions de tonnes en 1990. Les pays de l’ex-URSS sont devenus les deuxièmes importateurs mondiaux de céréales pour animaux.
Le purin : une cause de la mort des forêts

De nombreuses plaintes sont émises à propos de la puanteur émanant des matières fécales provenant des étables. Et pourtant les conséquences écologiques de ces matières sont encore bien plus graves.

Les dernières recherches scientifiques montrent clairement que les élevages massifs d’animaux pour la boucherie et la production de lait constituent une des principales causes de la mort des forêts. Le biologiste Dr. Hans Mohr16 affirme dans « Spektrum der Wissenschaft » de janvier 1994 : « Après 10 ans de recherche sur les causes de la mort des forêts, il est apparu qu’un des facteurs responsables est la quantité excessive de nitrates, particulièrement d’ammonium17, dans l’atmosphère. Il est donc prioritaire d’en réduire la quantité dans les activités agricoles. […] Un problème crucial est le traitement des quantités croissantes d’excréments animaux et humains. »Les émissions dammoniac resultant de lagriculture sont dues pour 90% au purin et au fumier .18

De nos jours, les excréments humains sont traités pour la plupart dans des usines d’épuration. Par contre les déjections d’animaux sont toujours épandues sur les champs.

L’azote (N), disséminé sous forme d’ammoniac (NH3), responsable en grande partie de la mort des forêts, est causé pour 85% par les excréments du bétail.19

L’azote, qui est le principal nutriment pour les prairies, les forêts et la vie aquatique, peut mener à une sur-fertilisation s’il est présent en excès. Ce phénomène a hélas été constaté trop tard. En effet, les forêts ont d’abord poussé plus rapidement avec le surplus d’azote, puis ont commencé à dépérir lorsque le sol est devenu saturé.

En 1992, le comité de recherche du gouvernement allemand chargé d’étudier la préservation du climat est parvenu aux mêmes conclusions. Sur le sujet des émissions d’ammoniac, il a publié un rapport : « Les changements climatiques menacent le développement national » :
« Les émissions de NH3 sont dues pour 90% à l’agriculture et pour 80% au bétail, et ce tant pour l’Allemagne que pour les pays de l’Europe de l’ouest et même globalement. 528000 tonnes d’ammoniac sont émises chaque année en Allemagne, on en trouve dans les élevages, sur les champs et dans le stock de fertilisants organiques. […] Les quantités d’ammonium et d’azote rejetées pourraient être réduites en diminuant le nombre d’animaux de boucherie, en changeant le mode d’alimentation, et en diminuant l’épandage de purin. […] C’est non seulement souhaitable d’un point de vue écologique, mais également d’un point de vue économique. »20

Les poussières fines dues à la détention des animaux

L’ammoniac contenu dans les excréments animaux n’a pas seulement des conséquences néfastes sur les pluies acides. L’ammoniac génère aussi des émanations secondaires dans l’atmosphère sous forme de poussières fines (PM10) affectant la santé de l’humanité.

La direction de l’Office fédéral de l’Environnement, des Forêts et du Paysage (OFEFP) estime le taux de mortalité à 3700 personnes par an due à la quantité de poussières fines. En outre les coûts de la santé dus à ce problème s’élèveraient à 4,2 milliards de francs par an.21 Malgré cette lourde charge, il n’est jamais question dans le cadre de la lutte contre les poussières fines du rôle joué par la détention des animaux. Comme preuve qu’il est difficile pour les politiques d’aborder ce problème on peut citer la réaction de Monsieur Moritz Leuenberger, actuel président de la Fédération suisse, lors de sa conférence du presse du 2 février 2006 sur le thème des poussières fines. A la question posée sur le lien entre l’agriculture et les poussières fines, il s’est contenté de répondre : « Un sujet délicat. »

Pollution des eaux

Aux Etats-Unis la pollution due aux éxcrements provenant des fabriques danimaux est 130 fois plus élevée que celle provoquée par les humains. 23 L&#8217;ammoniac n&#8217;a pas seulement des conséquences néfastes sur les forêts et l&#8217;air, mais aussi sur l&#8217;eau. La sur-fertilisation cause la prolifération excessive d&#8217;algues, qui à leur tour absorbent l&#8217;oxygène de l&#8217;eau. Les élevages intensifs d&#8217;animaux, qui sont indépendants du sol, produisent de telles quantités de purin que les eaux souterraines sont sérieusement menacées.22 Par exemple les lacs de Sempach et de Baldegg en Suisse sont oxygénés artificiellement par d&#8217;énormes pompes. Environ 50% de la pollution des eaux en Europe est due aux élevages intensifs d&#8217;animaux. Les nitrates issus de l&#8217;agriculture ont pénétré si profondément dans le sol que certaines marques d&#8217;eaux minérales ne répondent plus aux normes de qualité exigées pour l&#8217;eau potable.24 Aux Etats-Unis la part de la pollution des eaux due à l&#8217;agriculture est plus importante que celle due à toutes les villes et industries réunies!25Excès d&#8217;acidification des sols L&#8217;ammoniac et l&#8217;oxyde d&#8217;azote sont en grande partie responsables de la sur-acidification des sols. Ce phénomène a pris une telle ampleur qu&#8217;aux Pays-Bas, en 1989 déjà, les autorités se sont préoccupées du problème. Voici les résultats de l&#8217;Institut néerlandais pour la santé et la protection de l&#8217;environnement:26 «Les nitrates qui proviennent du purin diffusent de l&#8217;ammoniac dans l&#8217;ai et empoisonnent l&#8217;environnement. Ils causent les pluies acides et autres dépôts contenant des acides. En Hollande, la plupart des précipitations émanent des gaz d&#8217;ammonium provenant des élevages de bovins: elles causent plus de dommages au pays que les automobiles et les industries». Depuis 1970, plus de 20 millions dhectares de forêts tropicales ont été détruits pour faire place aux pâturages pour lélevage de bovins. Worldwatch Institute Les pâturages pour le bétail occupent déjà un tièrs du térritoire de la planète. 29 Worldwatch Institute Effet de serre Jusqu&#8217;à présent ce sont principalement le trafic automobile et l&#8217; industrie qui ont été rendus responsables de l&#8217;effet de serre. L&#8217;influence d&#8217;une agriculture basée sur les élevages intensifs d&#8217;animaux a été négligée. Ernst U. von Weizsäcker, chef de l&#8217;Institut Wuppertal pour le climat, commente: «L&#8217;impact de l&#8217;élevage de bovins sur l&#8217;effet de serre est le même que celui du trafic automobile si l&#8217;on considère les effets de la déforestation pour la transformation en pâturages pour les bovins d&#8217;élevage. [&#8230;] La transformation de savanes en déserts, l&#8217;érosion des montagnes, les besoins gigantesques en eau pour les élevages de bovins, ainsi que l&#8217;énorme quantité d&#8217;énergie nécessaire à l&#8217;engraissement des animaux sont les conséquences désastreuses de notre appétit pour la viande!»27 L&#8217;effet de serre est causé entre autres par trois gaz: le méthane, le dioxyde de carbone et l&#8217;oxyde d&#8217;azote. Tous les trois proviennent des méthodes d&#8217;élevage de masse du bétail. 12% des émissions de méthane sont dues au 1,3 milliard de bovins vivant en permanence dans le monde. L&#8217;élevage du bétail produit 115 millions de tonnes (115000000000 kg) de gaz de méthane annuellement. L&#8217;effet est d&#8217;autant plus désastreux que l&#8217;on sait qu&#8217;une molécule de méthane contribue 25 fois plus à l&#8217;effet de serre qu&#8217;une molécule de dioxyde de carbone.28 Les quantités de lait exigées des vaches laitières impliquent la nécessité de leur donner des médicaments contre les inflammations des pis. Les résidus de ces médicaments se répandent ensuite dans l&#8217;environnement. Antibiotiques et hormones Outre les conséquences écologiques de la production de viande déjà mentionnées ci-dessus, un autre aspect est encore négligé. Aujourd&#8217;hui, par une méthode d&#8217;élevage, des conditions de détention artificielles et un système de nourrissage inadaptés à leur espèce, les animaux dits de rente sont de plus en plus malades. Aujourd&#8217;hui, dans beaucoup de pays, donner des antibiotiques à titre préventif chez des animaux sains est interdit. Cette interdiction a été rendue nécessaire, car administrer des antibiotiques, en plus de certaines hormones, comme partie d&#8217;une pratique fréquente pour l&#8217;engraissement, ont fait l&#8217;objet d&#8217;un mauvais usage. Mais donner des antibiotiques aux animaux malades reste autorisé comme précédemment. La promiscuité actuelle dans les élevages des animaux de rente a mené à généraliser les traitements aux antibiotiques. Bien qu&#8217;en Suisse les traitements à titre préventif d&#8217;antibiotiques aux animaux sains soient interdits depuis 1999, une étude effectuée en 2004 a mis en évidence que 90% des veaux suisses étaient traités aux antibiotiques.30 Chez les vaches laitières, administrer des antibiotiques est aussi très fréquent, en raison de la sollicitation importante des pis des vaches laitières produisant de grandes quantités de lait et l&#8217;extrême fragilité de leurs mamelles, et par conséquent de fréquentes infections (Mastites).31 C&#8217;est pourquoi, dans les produits animaux destinés à l&#8217;alimentation humaine, il y a eu des retards importants à la limitation des quantités d&#8217;antibiotiques. En avril 2005, une étude a été publiée par le Ministère allemand pour la protection des consommateurs32, signalant pour la première fois la présence d&#8217;antibiotiques également dans les plantes alimentaires (céréales). Par les excréments des animaux traités aux antibiotiques, ces produits médicamenteux se sont ainsi disséminés dans l&#8217;écosystème. Bien que les valeurs mesurées soient en dessous du seuil de tolérance pour l&#8217;alimentation humaine, la permanence de telles petites quantités d&#8217;antibiotiques a entraîné une résistance à certaines bactéries, avec comme effet que les antibiotiques incriminés ont peu à peu perdu de leur utilité première. C&#8217;est aussi pourquoi des médicaments toujours plus forts ont été développés, qui à leur tour, se répandent dans l&#8217;environnement et menacent toujours plus sérieusement l&#8217;équilibre de l&#8217;écosystème. Tous les médicaments et hormones (par exemple, aux USA où ils sont largement utilisés afin d&#8217;augmenter le rendement de la production de lait et de viande), administrés aux animaux, atterrissent tôt ou tard dans la viande, le lait et les &#339;ufs; ensuite, les matières fécales se répandent à leur tour dans l&#8217;environnement et aggravent encore la détérioration écologique. Les conséquences à long terme de ces pratiques ne sont pas encore évidentes et demeurent peu visibles.Même la viande des animaux marins ne présente aucune sécurité pour la consommation des humains. Les poissons comme échappatoire? Le temps des petits bateaux de pêche sont depuis longtemps révolus. Aujourd&#8217;hui, la pêche se fait au moyen de filets longs de plusieurs kilomètres. Etant donné la mise en péril de l&#8217;existence des poissons due aux excès de la pêche, on a vu naître au cours des dernières années des fermes d&#8217;élevage. Et avec cela, les mêmes problèmes écologiques sont apparus tels décrits plus haut avec d&#8217;autres sortes d&#8217;animaux. On peut citer l&#8217;exemple suivant: Un saumon d&#8217;élevage d&#8217;environ 4 kg ingurgite près de 400 gr d&#8217;antibiotiques jusqu&#8217;à son abattage. Dans le même temps, il lui est inoculé des médicaments contre les maladies, résultant de l&#8217;exiguïté des réservoirs et de la promiscuité régnant dans ces fermes. Le danger de contaminer les autres poissons était inévitable. Comme les antibiotiques ainsi que les autres médicaments et produits chimiques sont directement administrés dans l&#8217;eau des fermes, ces produits pénètrent rapidement dans l&#8217;écosystème. Les saumons sauvages se reproduisent normalement plusieurs kilomètres en amont de leur lieu de vie habituel. La détention de saumons dans les fermes d&#8217;élevage est si éloignée de leur vie naturelle que leur chair a perdu sa couleur rose (comme les consommateurs étaient habitués de la voir). Pour y remédier, les éleveurs ont cru bon de leur administrer en supplément des colorants artificiels. Pire encore, les maladies touchant les poissons d&#8217;élevage se sont aussi transmises à leurs congénères en liberté et ont contribué à menacer l&#8217;existence même des poissons sauvages. La nourriture pour les poissons d&#8217;élevage provient elle-même, à nouveau, de la mer. Pour obtenir un kilo de poisson d&#8217;élevage, deux kilos de poissons de mer sont nécessaires comme nourriture.33 Des quantités similaires sont aussi utilisées pour ce que l&#8217;on nomme «fruits de mer» comme les crabes, les crevettes etc. A côté de ce gaspillage, l&#8217;existence des poissons de mer est encore plus menacée par la capture de poissons servant à la préparation de farines qui atterrissent, dans une proportion de deux tiers, dans les mangeoires des animaux de boucherie terrestres.34 En Europe, au cours des dernières années, toujours plus de crevettes de différents types et de crustacés sont consommés. Cette pratique a conduit nombre d&#8217;exploitations à s&#8217;installer en bord de mer, où se trouvaient auparavant d&#8217;importantes forêts de mangroves. Les forêts de mangroves ont une fonction écologique de la plus haute importante: Elles amortissent les razdemarée et atténuent leur violence. Le tsunami de 2004 en Asie a causé d&#8217;énormes ravages, car auparavant les forêts protectrices de mangroves avaient été détruites pour faire place aux fermes d&#8217;élevage. Un exemple: A l&#8217;origine, il y avait aux Philippines plus de 500000 hectares de forêts de mangroves. Maintenant, il n&#8217;y en a plus que 36000 hectares. Le reste (environ 93%) a été converti en exploitations de crabes alimentant le commerce mondial.35 En plus des excès de la pêche en mer, les techniques de pêche sont devenues de plus en plus dures. Afin de pouvoir attraper les derniers poissons, une nouvelle technique de pêche par charge explosive a été utilisée, endommageant les récifs de corail tout comme le font les énormes filets dérivants déployés en mer. Outre les nombreuses autres répercussions écologiques, la détérioration des récifs de corail empêche ceux-ci d&#8217;atténuer les effets des vagues géantes.36 L&#8217;économie Comment est-il possible que la consommation de viande augmente encore au niveau mondial, en dépit des conséquences dramatiques d&#8217;une alimentation basée sur les pro-duits animaux?37 Hormis quelques raisons d&#8217;ordre psychologique et social largement dues aux effets de la publicité (par exemple: la viande donne la force etc.), il est un aspect qu&#8217;il ne faut pas sous-estimer: l&#8217;argent. A première vue, cela paraît être un non sens que dans des conditions normales, un secteur de l&#8217;économie qui provoque la destruction d&#8217;aliments et de ressources ne se soit pas déjà effondré. Les coûts de l&#8217;industrie mondiale de la viande ne sont plus depuis longtemps plus en rapport avec ses bénéfices. Des coûts reportés sur les contribuables Une des raisons pour lesquelles l&#8217;industrie de la viande se maintient est que si les revenus de ce commerce sont profitables à certains particuliers, les coûts en sont par contre reportés sur le public (donc sur les contribuables). Ce phénomène est bien connu pour d&#8217;autres branches de l&#8217;économie, par exemple l&#8217;industrie de l&#8217;automobile. Il n&#8217;y a pas de transparence dans les coûts dans l&#8217;agriculture, qui ne sont pas répercutés sur les prix. Selon les estimations faites par le réputé Institut Worldwatch de Washington, le prix de la viande devrait être doublé ou triplé si on prenait en considération les coûts incluant l&#8217;utilisation de l&#8217;énergie fossile, de l&#8217;eau de source, la pollution chimique du sol et l&#8217;émission de gaz comme l&#8217;ammoniac et le méthane.38 Ceci sans prendre en compte les dépenses découlant des maladies causées par la consommation de produits animaux. Une folie subventionnée Bien que la plus grande partie des coûts de production de la viande soit imputée au public (=les contribuables), il n&#8217;y a toujours pas assez d&#8217;argent pour rendre la production de viande rentable économiquement. Alors des interventions supplémentaires (subventions) sont accordées afin que la production de viande soit attractive. L&#8217;industrie de la viande n&#8217;est pas seulement soutenue au niveau national, mais également international: Depuis 1963 jusqu&#8217;à 1985, la Banque Mondiale a injecté 1,5 milliards de dollars dans l&#8217;industrie de la viande en Amérique latine, en grande partie pour financer les énormes élevages de bovins.39 Notes: <poesie> 1 Worldwatch Paper 171, Danielle Nierenberg: «Happier Meals &#8211; Rethinking the global meat industry», 2005. www.worldwatch .org 2 GSF (Assoc. suisse des producteurs de bétail et de viande) 3 Worldwatch Paper 171: «Happier Meals» 4 Worldwatch-Magazine, juillet-août 2004. «MEAT, Now It&#8217;s not Personal! But like it or not, meat-eating is becoming a problem for everyone on the planet.». 5 ditto. 6 Earthsave Foundation 7 «MEAT, , Now It&#8217;s not Personal!» Worldwatch-Magazine, 2004. 8Stockholm International Water Institute (SIWI): «Water &#8211; More Nutrition per Drop; Towards Sustainable Food Production and Consumption Patterns in a Rapidly Changing World», 2004. www.siwi.org. 9J. Rockström, Biological Sciences, 29.12.2003. 10«Water &#8211; More Nutrition per Drop» et Rockström, J., Gordon, L., Folke, C., Falkenmark, M., and Engwall, M.: «Linkages among water vapor flows, food production, and terrestrial ecosystem services», 1999, Conservation Ecology 3(2):5. 11 Spiegel online, 26.8.2004. «Le niveau des nappes phréatiques diminue dangereusement». 12 GSF 13 Earthsave Foundation 14 Worldwatch Paper 103, Alan B. Durning, «Taking Stock: Animal Farming and the Environment», juillet 1991. ISBN: 1-878071-04-1 15 ditto. 16 Hans Mohr fait partie de l&#8217;Académie allemande des chercheurs en sciences naturelles et de l&#8217;Académie des sciences de Heidelberg, dont le centre de recherche est sous sa direction depuis 1986. Docteur honoraire des universités de Strasbourg et de Limbourg. 17 L&#8217;ammonium (NH4+) se forme dans les airs à partir de l&#8217;ammoniac (NH3). 18 Hans Mohr dans «Spektrum der Wissenschaft», janvier 1994 et BUWAL 2002. 19 Mathias Holzer, Dipl.Ing. Travail d&#8217;étude sur la mort des forêts. Munich 1993. 20 Déclaration conjointe de 27 enquêteurs et scientifiques gouvernementaux 21 BUWAL: «Particules fines et maladies», 2005. www.buwalshop.ch. 22 Consommation et Environnement, Feuille d&#8217;information WWF 1/94. 23 «MEAT &#8230;», Worldwatch-Magazine, 2004. 24 Reportage télévisé WDR: «La viande dévore les humains», 17.12.1987. 25 Cross & al. «Le b&#339;uf comme élément de l&#8217;alimentation des Américains», avril 1990. 26 Worldwatch Paper 103, «Taking Stock», 1991 27 Jeremy Rifkin, «The Imperium of the Cattle», 1992. 28 Jeremy Rifkin, 2001 et Worldwatch Paper 103, «Taking Stock», 1991 29 Worldwatch Paper 103, «Taking Stock», 1991 30 Vegi-Info 2004/2 (éd. all.). 31 «Antibiotisches Trockenstellen», www.intervet.de/News/Fokusthemen/Antibiotisches_Trockenstellen/Einleitung.asp 32 Document Evana, 25.5.2005. www.evana.org/index.php?id=3357. 33 Rosamund Naylor & al., «Effect of Aquaculture on Global Food Supplies», Nature, 29.6.00. 34 Worldwatch Paper 171 35 John Robbins, «Food Revolution», 2001 36 Vegi-Info 2005/1 (éd. all.: Tsunami Leid). www.evana.org/index/php?id=1543. 37 Bien qu&#8217;au cours des dernières années, dans les pays industrialisés, une diminution de la production de viande (pour des raisons de santé) a été constatée, au niveau mondial cette production n&#8217;a pas diminué. La raison en est l&#8217;exportation des surplus de viande vers les pays en voie de développement et les encouragements à en consommer dans ces pays. Simultanément, les prix de la viande bon marché locale ont été perturbés. 38 Worldwatch paper 103, «Taking Stock», 1991 39 ditto. Original: allemand. Pour plus d&#8217;information sur les notes de bas de page, consulter la feuille d&#8217;information originale (allemand) chez lAssociation Suisse pour le végétarisme.

Vegi-Büro Schweiz, Bahnhofstr. 52, CH-9315 Neukirch-Egnach,
Tel. : 071 / 477 33 87, Fax : 477 33 78, PC-Konto 90-21299-7.
Plus dinformations : Climat et alimentation Environnement et Ressources Le prix de la viande: la grippe aviaire Informations sur le végétarisme Végi-Info Notre revue pour le végétarisme, le droit des animaux et léthique
Livestocks long shadow – environmental issues and options, FAO-study from November 2006
Lectures recommandées :
Rifkin Jeremy « Beyond beef : the rise and fall of the cattle culture »,campus 1992
Robbins John « Diet for a new America » Stillpoint publishing ISBN 0-913299-54-5 (en français « Senourrir sans faire souffrir », en allemand « Ernährung für ein neues Jahrtausend »)
Durning, H. Brough : Animal Farming and the Environment, Worldwatch paper 1

http://www.vegetarismus.ch/info/foeko.htm

Messages

  • L’augmentation de la production mondiale de viande ne serait-elle pas avant tout due à l’explosion démographique humaine ?

    Donc, la meilleure solution au problème ne serait-elle pas d’abord

    1) une campagne d’information et de distribution visant les moyens contraceptifs préservatifs, pilule, stérilet, ... et abortifs permettant aux couples un choix libre du nombre d’enfants

    2) une lutte contre la parole des différentes religions qui s’opposent à ces choix sociaux

    Un affreux mécréant Eric

    ericcatherine53@orange.fr

  • Sans être particulièrement calée sur la question, je pense que les "mangeurs de viande" ne sont pas nombreux dans les populations dont le taux de reproduction est le plus élevé....... L’unique repas - riz ou autre céréale - journalier dont se contentent africains et asiatiques pauvres n’est pas souvent accompagné de viande ! tout au plus un peu de sauce, avec très peu de viande. Les bouffeurs de bidoche sont chez nous, en Europe, et aux USA avant tout. Quand à la solution que vous proposez, elle me rappelle la proposition de Pascal Sevran .............

  • "Le régime a tendance "végétarienne" est certainement le plus logique et le meilleur pour la santé que l’on puisse conseiller.

    En Angleterre, un "végétarien "coûte au service national de santé anglais 12 340 livres (soit environ 19 818 euros) en traitement hospitalier, sa vie durant ; son temps d’hospitalisation représente 22% seulement de celui d’un "omnivore", lequel coûte en moyenne 58 062 livres ( 92 994 euros)."

    Changez d’alimentation Prévention des cancers Faut-il manger bio 5ème edition Professeur Henri Joyeux Collection Ecologie Humaine François-Xavier de Guibert page 172

    On raconte que dans la Chine impériale, le médecin était salarié du village qui l’employait et que dès qu’un des villageois tombait malade, la communauté cessait de lui verser son salaire. On raconte que pour bénéficier d’un salaire régulier, le médecin de village veillait à developper le plus possible une médecine de la prévention fondée sur le respect des grandes lois de la nature (naissance naturelle, allaitement de longue durée, nutrition très largement végétarienne, conseils d’hygiène et de santé). Quel que soit le degré de véracité de cette information, elle nous dit quelque chose d’essentiel sur ce que devrait être une véritable polititique de santé dans notre pays et sur la responsabilité de chacun dans ce domaine. Bien entendu, elle va de pair avec une politique sociale fondée sur une répartition équitable des richesses et une véritable education à la santé. Il n’y a pas de politique de prévention volontariste dans notre pays.