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Gauche Européenne, Alfonso Gianni : Dépasser Rifondazione, plus clair que ça…

Publie le vendredi 29 juin 2007 par Open-Publishing

de Alfonso Gianni traduit de l’italien par Karl&Rosa

La naissance de Die Linke aurait été impensable il y a cinq ans. Ils y sont arrivés aujourd’hui car ils ont su saisir la marée montante. L’époque est décisive, d’où l’appel de Bertinotti : faites-le. J’aurais voulu lui dire : déjà fait. Mais nous sommes encore arrêtés aux débuts. Il ne suffit plus d’être d’accord sur ceci ou sur cela. Il faut savoir être hégémonique.

"C’est le discours le plus clair qu’il ait fait dans sa vie". Alfonso Gianni, sous-secrétaire au développement économique et l’un des principaux représentants du Prc, n’a aucun doute. L’intervention de Bertinotti dimanche à l’assemblée de la Sinistra europea est claire dans ses prémisses, claire dans l’analyse du moment politique, claire dans le débouché auquel prétendre.

Alfonso Gianni, le PGE est donc à peine née mais il faut déjà aller au-delà ?

Sans aucun doute. Bien sûr, Bertinotti a prévenu qu’en tant que président de la Chambre il n’aborderait aucun des thèmes de politique immédiate. Mais il a fait une analyse précise des conditions de la gauche européenne. A savoir qu’elle risque non seulement de ne compter pour rien mais carrément de disparaître faute d’un véritable renouveau. Et c’est le moment. La naissance de Die Linke aurait été impensable il y a cinq ans, et pourtant ils y sont arrivés aujourd’hui car ils ont su saisir la marée montante, intercepter la demande. L’époque, comme l’a dit Bertinotti, est décisive. D’où l’appel : faites-le. Plus clair que cela. J’aurais voulu lui dire : déjà fait. Mais nous sommes encore arrêtés aux débuts, et même à l’interprétation. Et pourtant nous sommes dans une situation où il faut donner plus de force aux mouvements et en même temps mettre sur pied un sujet politique unitaire, pluriel dans les cultures qui l’animent. On ne peut pas ne faire qu’une des deux choses, ce ne serait pas suffisant.

Et que devient le Prc ?

Je crois que la question n’est plus celle de la refondation communiste mais celle de la refondation de la gauche (c’est évidemment une formule qui m’appartient). C’est ça le thème du socialisme du XXI° siècle. C’est pourquoi il est évident qu’il faut dépasser Rc. Elle fait partie du projet qui, cependant la dépasse. Pas contre, pas sans, mais au-delà.

Ce qui signifie parti unique ? Et quand ?

Pour moi, à la première échéance politique certaine. C’est-à-dire les européennes de 2009. Ce rendez-vous électoral est le terrain idéal pour expérimenter le parti unique car il se déroule à la proportionnelle, sans le chantage du vote utile. Entre-temps il peut y avoir d’autres passages. Bertinotti lui-même a dit qu’il peut y avoir cent mille formes d’organisation, "à vous de décider comment". Il a cité l’expérience du Flm (tout en observant que les conseils d’usine n’existent plus) mais il a aussi proposé des structures de base sur le territoire qui se réclament de l’unité. Tout cela en s’adressant à ces forces politiques et culturelles qui ne se reconnaissent pas dans le Pd. En somme, la syndicalisation des questions ne suffit pas ; il ne suffit pas de dire nous sommes d’accord sur ceci ou sur cela. Il faut savoir être hégémonique, être en mesure de parler de la société que nous voulons faire. Les assemblées parlementaires, d’accord ; l’unité d’action, d’accord ; d’accord pour dire non à la base de Vicence et pour augmenter les minimum des retraites. Mais il s’agit là de petits pas, tout seuls ils ne suffisent pas.

Où est la passion, la capacité d’entraîner ? Où sont les grands thèmes ? Sommes-nous capables de réélaborer en termes nouveaux la discriminante entre droite et gauche au XXI° siècle ?

Ro. Ve.

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