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LES SERVICES SECRETS ITALIENS ESPIONNENT DES MAGISTRATS EUROPEENS

Publie le mercredi 11 juillet 2007 par Open-Publishing
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Syndicat de la magistrature
12-14 rue Charles Fourier
75013 PARIS
tel 01 48 05 47 88
fax 01 47 00 16 05
mail : syndicat.magistrature@wanadoo.fr
site : www.syndicat-magistrature.org

Paris, le 11 juillet 2007

Communiqué de presse

LES SERVICES SECRETS ITALIENS ESPIONNENT
DES MAGISTRATS EUROPEENS

Une perquisition effectuée en août 2006 dans les locaux du SISMI, les
renseignements militaires italiens, a permis de découvrir que ce service
a pris l’initiative, entre 2001 et 2006, de surveiller des magistrats
"porteurs de pensées et de stratégies déstabilisantes".
Parmi les documents saisis, figurent des fiches détaillées sur l’action
de magistrats italiens et européens au sein d’institutions
internationales ou d’associations de magistrats européens telles que MEDEL.

Les services secrets transalpins ont ainsi recensé les noms, adresses,
mails, numéros de téléphone de plus de 200 magistrats appartenant à 12
pays membres de MEDEL dont la France. Certains magistrats français,
membres du Syndicat de la magistrature semblent ainsi avoir été espionnés.

Une note saisie contiendrait même l’analyse détaillée des messages
électroniques de la liste de discussion interne à cette association,
décrite par le SISMI comme le deus ex machina d’un mouvement
international de magistrats militants qui, profitant des prérogatives
que leur accordent leurs fonctions, se constituent en réseau afin
d’exercer une influence au plan national et international dans un
contexte de lutte contre l’empire occidental capitaliste, n’hésitant
d’ailleurs pas à rechercher des alliances avec le monde islamique
intégriste.

Au-delà des affirmations paranoïaques et délirantes que contiennent ces
notes, il apparaît pour le moins préoccupant que des services secrets se
croient autorisés, en dehors de tout cadre légal, à ficher et surveiller
l’activité de magistrats. C’est ainsi que le Conseil supérieur de la
magistrature italienne, dans une résolution adoptée à l’unanimité de sa
formation plénière, a dénoncé cette initiative du SISMI, totalement
"étrangère à ses attributions", s’inquiétant même des risques que
constitue cette volonté d’intimidation de la magistrature et de ses
répercussions sur la crédibilité de la justice.

Le Syndicat de la magistrature, membre fondateur de MEDEL, s’indigne que
de telles pratiques soient encore en cours dans un pays de l’Union
européenne et demande aux autorités françaises de réagir avec la plus
grande fermeté à cette tentative de déstabilisation.

Une procédure judiciaire est actuellement en cours à Rome, la France
doit à ce titre, prendre position pour que les magistrats français
concernés par les pratiques illégales du SISMI soient défendus.