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Espaces Marx et le communisme

Publie le lundi 10 septembre 2007 par Open-Publishing
8 commentaires

Michel Peyret
9 septembre 2007

ESPACES MARX ET LE COMMUNISME .

Merci bien sincèrement pour ton message , il me fait plaisir , mais je ne sais si je répondrai à ton invitation .

J’ai démissionné du PCF à l’automne dernier après 53 années d’appartenance , et de Espaces Marx dernièrement . Ce ne sont pas des caprices . S’agisant de Espaces Marx , j’ai insisté à plusieurs reprises sur le respect de sa spécificité : il ne peut être d’aucune façon subordonné à un quelconque parti . Mais Marx a été clair concernant les composantes du "marxisme" : la
philosophie allemande avec notamment Hegel et la dialectique , l’économie politique anglaise avec Ricardo et Adam Smith , et le socialisme/communisme français . L’aspect directement politique est donc bien présent chez Marx et l’engagement militant est très clair , sa meilleure traduction est à mon avis "Le Manifeste communiste" .

Tout le monde a parfaitement le droit de considérer que le communisme a fait son temps , comme vient de le redire Gayssot .Ce n’est pas mon opinion , tout au contraire ; Et personne ne me fera considérer le concept de "gauche" comme étant marxiste : "Droite/gauche" , cela n’existe pas chez Marx . Pour lui , je vais vite , il y a les exploiteurs et les exploités , et ce qu’il faut unir et rassembler , ce sont les exploités ( Prolétaires de tous les
pays , unissez-vous !") . Disons aujourd’hui réunir et rassembler les salariés qui représentent 92% de la population active française . Le PCF a eu un mot d’ordre qui se situait dans cette orientation : "Rassemblement populaire majoritaire" . Il a été malheureusement abandonné ! Et l’on a vu fleurir , et puis d’ailleurs se faner , le concept de "gauche" qui a accompagné la signature du progamme commun dont l’échec est vite devenu
évident , depuis 1983 , tandis que dès 1981 l’influence du PCF commençait à décroître pour atteindre 8% en 1988 , avant les années 89/91 et ce qui s’est passé à l’Est . En ces temps , j’ai consacré une partie de mon énergie à expliquer qu’il ne fallait pas voter "à gauche" mais voter "communiste" .

Mais la stratégie "d’union de la gauche" a été poursuivie malgré ses échecs perpétués , et l’on en n’est toujours pas sorti , avec le résultat que l’on sait quant à l’infuence du PCF : une peau de chagrin réduite progressivement à son extrème minimum avant disparition... J’ai vu venir les résultats de 2002 et de 2007 , il fallait être aveugles et sourds pour ne pas entendre..et comprendre . A l’automne dernier j’ai considéré , certainement
un peu tard , que , communiste , je ne pouvais plus cautionner les stratégies mises en oeuvre (si l’on peut considérer cela comme des stratégies ! ) , qu’il m’apparaissait impossible de modifier les choses de l’intérieur .

Depuis , nombre de dirigeants du PCF ont apporté des éclaircissements en se prononçant , pour la première fois publiquement , pour la disparition du PCF comme de toute force politique communiste organisée , et pour la création de
nouvelles forces politiques de "gauche" , selon diverses configurations , sans que le contenu politique de ces formations soit clairement défini , notamment vis-à-vis du capitalisme et du changement de société .Il n’y a pas place pour deux partis socialistes en France .

Avec d’autres , je refuse de m’inscrire dans la fin de l’histoire . Je serai de ceux qui feront vivre un communisme du 21eme siècle qui renouera dans le temps long avec les apports de la révolution française de 1789 qui lui a donné naissance . Ce que je considère plus nécessaire que jamais , et plus que jamais possible si l’on prend en compte les quelque 61% de Français qui
considèrent le capitalisme comme négatif , ce qui est sans précédents .

Nombre de "dirigeants" d’Espaces Marx , qui sont aussi "dirigeants" du PCF , ont contribué , sinon initié , ces dérives et se prononcent aujourd’hui pour une "posture de gauche" , y compris en tant que "dirigeants" de Espaces Marx
.
Je le répère , c’est parfaitement leur droit .

C’est aussi le mien de ne pas partager cette orientation qu’ils souhaitent imprimer à Espaces Marx , qui devrait , comme je l’ai déjà dit , conserver sa spécificité .

Amicalement ,
Michel .

PS :quelques thèmes pour l’atelier :
 Le travail , à partir du droit à la paresse de Paul Lafargue
 le capitalisme cognitif
 le revenu de citoyenneté , d’existence
 comment sortir du productivisme capitaliste
 les énergies pour demain , le nucléaire...

Messages

  • 100% d’accord, mais que cherche la direction actuelle ? Que les gens comme toi s’en aillent et...c’est ce que tu fait !

    CN46400

    • Eh ! oui !, tous ceux qui sont parti l’ont fait parcequ’ils ont eu l’impression à moment donné comme toi que l’on ne pouvait pas faire évoluer le PCF de l’intérieur (au sens où nous l’entendons : fonctionnement réellement démocratique, capacité de mise à jour pertinente et élaboration continue d’un communisme de notre temps sur les bases des fondamentaux révolutionnaires ect .. et pour ce faire, capacité à mettre en valeur, à utiliser, à développer et cultiver toutes les richesses humaines des militants) Quel dommage ! et ... quels dommages !! Espérons que ceux qui restent et ceux qui sont revenus dans cette période cruciale pourront le faire.

      Mais rien n’est perdu, si ce n’est pas le cas, et selon l’évolution de la situation, nous trouverons bien le moyen de nous regrouper pour faire revivre un communisme du 21ème siècle. J’en suis persuadée.

      Pourrait-on avoir plus de précisions sur "l’atelier". C’est quoi ? c’est où et quand ? Animé par toi Michel ?

      Fraternellement

      Maguy

    • Au nombre des activités de Espaces Marx-Bx , il y a un atelier sous le thème Economie et société qui organise des soirées , sous différentes formes , chacune sur un thème différent . Je participais jusqu’alors à l’animation de cet atelier où j’ai présenté des exposés .
      MP.

    • POUR DES ASSISES DU COMMUNISME.
      mercredi 20 juin 2007 par Michel Peyret

      La force communiste est éclatée, désorientée, sinon désillusionnée, découragée, traumatisée. D’aucuns se prononcent pour sa disparition.
      Il nous faut faire revivre une perspective et l’espoir.
      Il nous apparaît qu’une force politique se réclamant du communisme est plus que jamais possible et nécessaire. Possible, parce qu’ils sont toujours plus nombreux ceux qui considèrent le capitalisme comme négatif. Les récents résultats électoraux n’effacent pas ces données primordiales confirmées par le référendum de 2005, les mouvements sociaux, dont celui contre le FNE, différentes enquêtes d’opinion ...

      Nécessaire parce que, dans son évolution financière, le capitalisme est de plus en plus exploiteur, parasitaire, prédateur, de plus en plus porteur d’aliénations et de dominations. Il détourne vers les marchés financiers le principal des richesses produites par le travail de la société au détriment des investissements socialement utiles. Des masses énormes d’argent s’accumulent entre les mains d’un nombre de plus en plus réduit de personnes et fait qu’à un autre pôle se créée et grandit une pauvreté de masse et que d’immenses besoins sociaux demeurent insatisfaits.

      A l’échelle de l’humanité, l’essentiel des richesses continue de se concentrer dans quelques pays, les inégalités de développement s’accroîssent. Des moyens financiers énormes sont stérilisés dans une course aux armements toujours plus sophistiqués, dans la prolifération nucléaire menée par les plus grandes puissances.

      Nécessaire parce que la démocratie affichée est de plus en plus surfaite. Les assemblées élues ont de moins en moins de pouvoirs réels qui se concentrent entre les mains des détenteurs des moyens de production et d’échanges, des acteurs des marchés financiers et de structures supranationales, telle l’actuelle construction européenne qui évolue vers un super-Etat européen castrateur des souverainetés populaires et nationales, dont pourtant le temps est loin d’être révolu.

      Tout nous conduit à considérer que ce système capitaliste de plus en plus inhumain a fait son temps. Il doit laisser place à une autre société.

      De long temps, notamment en France où il est né, les peuples ont baptisé cette société comme « communiste ». Des expériences, malheureuses, tragiques, ont eu lieu en son nom. Elles sont mortes d’hypertrophies étatiques, de confiscations des souverainetés et des démocraties qu’elles prétendaient vouloir établir.

      Aussi ce communisme que nous préconisons doit-il être totalement nouveau. Si le pouvoir capitaliste réside dans l’appropriation privée, le pouvoir du peuple, de la société doit être avant tout dans l’appropriation sociale des grands moyens de productions, d’échanges, des établissements bancaires et financiers. Une démocratie qui n’a pas sa base dans l’entreprise et sur les lieux de travail sera toujours une démocratie bancale, amputée. C’est là d’abord que la démocratie doit être participative jusqu’à la prise de décision, ce qui n’enlève en rien à sa nécessité dans la gestion de tous les territoires. C’est là que se produisent les richesses, c’est là que peut se décider l’emploi de ces richesses. C’est là aussi que peut être mis fin au productivisme capitaliste, grand pollueur et grand gaspilleur des ressources naturelles. C’est là également que la société peut décider de la nature des produits qu’elle désire consommer et des intrants qui font la composition de ces produits.

      L’appropriation sociale est la condition de véritables politiques écologiques, environnementales et de développement durable. C’est là enfin, et peut-être surtout, que le travail peut se débarasser de l’aliénation qui lui est attachée dans toutes les sociétés antérieures et que peut naître un travail désaliéné, une nouvelle forme de travail assurant un revenu social à tous, un travail n’ayant plus rien à voir avec le salariat et l’exploitation qu’il implique.

      L’appropriation sociale permet en fait d’avancer dans le sens du dépérissement de l’Etat vers une auto-administration de la société par elle-même, hors de toute domination, exploitation, aliénation...

      Cela dessine les contours d’une véritable nouvelle république au sein de laquelle le triptyque : « liberté , égalité , fraternité » pourra prendre toutes ses significations. C’est cette voie vers le communisme que nous devons coélaborer, construire avec l’ensemble du peuple. C’est l’objectif des Assises que nous proposons. Nous ne voulons rien imposer aux autres peuples qui doivent également être souverains pour déterminer leur avenir. Mais nous voulons avoir avec tous les peuples de notre monde des rapports de paix, d’égalité dans les échanges et les coopérations les plus élargies, les plus profitables réciproquement. L’ONU, réformée, démocratisée, assurant l’égalité de tous les Etats, doit devenir l’organisme essentiel de cette nouvelle conception des relations entre les peuples, hors des impérialismes et des colonisations.

      * * *
      La force communiste doit reconstruire son union et son organisation. Elle doit être ouverte à tous ceux qui se réclament du communisme. C’est dans le respect de la diversité des approches, conçue comme possibilité d’enrichissement, et des conceptions, qu’elle doit se donner des structures qui doivent être celles du 21eme siècle, tirant les leçons de l’expérience des partis du siècle précédent.

      Michel Peyret
      Articles de cet auteur
      Pour des assises du Communisme
      Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ...
      La raison d’être d’un Parti Communiste
      J’AI CONFIANCE !
      LE CONGRES DE TOURS EST-IL EFFACE ?
      [...]

    • c’est toi Patrick (Mignard) ?
      une p’tite pub sur bellaciao en passant !

       :)

    • Il ne faut pas partir ainsi , tandis que les militants attendent que leur congrés soit plus qu’un congrés extraordinaire !

      Les assemblmées de militants sont actuellement bondées de camarades jusqu’alors plutôt absents :

      Ce sont les éclairages des intellectuels présents qui seront confrontés avec la pratique des militants demandeurs du "communisme du XXIè siècle :

      Marx ne doit pas et ne peut pas déserter !

      ...D’ailleurs, il revient !

      reviens donc, super-camarade ! Tout ne se joue pas à "espace Marx : une "révolution inattendue est en route ,depuis les bases du Parti , sans haine mais avec colère !

      Al1d’Nant’

    • FAUX CONGRES POUR VRAIE LIQUIDATION

      (article du Réseau communiste de Fontenay-sous-Bois)

      Les statuts du parti communiste sont clairs, un congrès extraordinaire est un congrès hors des délais statutaires de trois ans, mais pas hors des statuts. Aussi conformément au chapitre 3 art 8 : Les communistes procèdent en congrès au choix d’orientations et à l’élection des comités exécutifs ...

      Or, ce qui nous est proposé aujourd’hui pour ce congrès, ce n’est pas de faire des choix d’orientions ou d’élire nos comités exécutifs locaux et nationaux, mais c’est uniquement de remplir un questionnaire qui devra permettre à une direction inamovible et qui n’est plus représentative, de formuler des questions pour le prochain congrès de fin 2008, qui lui, procédera au choix d’orientations et aux élections.

      Le 6 et 7 octobre, le conseil national va décider du projet de base commune (questionnaire) qui sera soumis aux adhérents pour le congrès. Les statuts prévoient (chapitre 3 art 11-1) qu’à partir de cette date, un délais d’au moins cinq semaines est donné aux adhérents pour prendre connaissance de ce projet de base commune et qu’a l’issue de cette période, deux cents adhérents issus d’au moins dix fédérations peuvent proposer une base alternative, qui doit être soumise aux votes des adhérents. Le congrès étant programmé pour le 8 et 9 décembre, il est impossible compte tenu des délais nécessaires pour organiser une telle consultation, de respecter les statuts.

      Par ailleurs, à chaque congrès les adhérents doivent pouvoir déterminer la base commune de discussion, celle-ci ne peut donc être déterminée lors d’un congrès précèdent. En un an les données politiques sont forcément très différentes.

      Sur la forme questionnaire, comment choisir à partir de milliers de réponses individuelles les bonnes questions qui seront seules évoquées au précédent congrès ? Ce choix sera forcement arbitraire, donc antidémocratique.

      En conséquence le congrès du 8 et 9 décembre 2007 n’est ni statutaire, ni démocratique.

      Comment un conseil national a-t-il pu accepter ce faux congrès ?

      Les communistes ont actuellement besoin de faire le bilan de la dernière période, de donner leur avis, de faire des choix idéologiques, politiques. Ils veulent l’union des forces de gauche anticapitaliste, mais pas la liquidation du PCF. Or à la place on leur propose de répondre à un questionnaire, afin de les sonder sur leurs connaissances du marxisme, sur les théories économiques libérales et sur l’utilité du parti communiste. Bref, n’ayons pas peur des mots, de les sonder sur la liquidation du parti communiste, au profit d’un collectif de gauche, dans lequel le PCF perdrait, son identité, sa liberté de décision et d’action, comme cela est déjà le cas au niveau européen avec le groupe gauche unitaire européenne-gauche vert nordique (gue-gvn).

      Ce congrès apparaît donc de plus en plus comme une diversion de la direction actuelle, qui ne veut pas affronter les débats de fond sur son bilan et sur ses choix à venir. Par ailleurs cette direction a besoin de temps pour convaincre les adhérents que c’est le parti communiste qui a échoué, alors que la dernière période au contraire démontre clairement, que c’est la mutation réformiste, l’effacement du parti communiste au profit de listes anti-libérales aux élections présidentielles et législatives, qui a échoué.

      Les communistes qui refusent la liquidation de leur parti, doivent agir avant qu’il ne soit trop tard, ce congrès est conçu comme une nasse ou dés qu’on s’y est engagé, il est impossible de faire demi-tour pour échapper au congrès refondateur-liquidateur de fin 2008. Il faut donc saisir en urgence la commission des conflits sur le non-respect des statuts ( chapitre 6 art 23 ) et commencer dés à présent à constituer la liste des deux cents adhérents issu d’au moins dix fédérations qui déposeront une base alternative.

      C’est pourquoi la réunion prévue fin octobre début novembre à Paris nous semble bien tardive.
      par Vive le Parti Communiste Français publié dans : "Congrès" décembre 2007