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Sarko et la suisse

Publie le mercredi 19 septembre 2007 par Open-Publishing

Sarkozy tente la méthode douce

Sylvain Besson(le temps)
Mercredi 19 septembre 2007

Nicolas Sarkozy n’est pas Margaret Thatcher. On a encore pu s’en convaincre mardi, en écoutant le discours sur les réformes sociales que le président français envisage pour les prochains mois. Là où la « dame de fer » privilégiait l’intransigeance et le passage en force, il préfère le dialogue - mené au pas de charge, certes - et les sourires appuyés aux syndicats. Cette méthode plus douce a-t-elle une chance de marcher ?

A en juger par les réactions des dirigeants syndicaux français, on peut en douter. Ceux-ci ont répondu aux avances présidentielles en bougonnant, comme à leur habitude, et en prenant la défense d’un système de protection sociale largement reconnu comme défaillant, coûteux et générateur de chômage.

Mais il y a aussi des raisons d’espérer. La situation politique a beaucoup évolué depuis 1995, lorsque les réformes abruptement lancées par le premier ministre Alain Juppé avaient déclenché une vague de grèves et de manifestations. L’hégémonie culturelle de la gauche a vécu, et l’élection de Nicolas Sarkozy est un signe puissant de l’aspiration des Français à sortir du statu quo.

Pour raisonnable qu’elle soit, la méthode Sarkozy présente un double problème. D’une part, elle repose en bonne partie sur le dialogue entre des acteurs - le patronat et les syndicats - qui passent le plus clair de leur temps à s’invectiver en public. D’autre part, elle n’a pas encore défini quels avantages concrets les employés des entreprises publiques concernées - EDF et SNCF principalement - recevront en échange de l’abandon de leurs sacro-saints « acquis sociaux ». De ce point de vue, le président français a encore un gros travail d’explication à fournir pour que ses réformes se déroulent comme il le souhaite, c’est-à-dire en douceur.