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la retraite des cheminots 1/3

Publie le mercredi 19 septembre 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

La radio, la télé, les journaux en parlent, certains candidat(e)s à l’élection présidentielle en parlent. Beaucoup de choses sont dites, et soyons-en certains tant de paroles cachent mal les attaques futures contre notre régime de retraite.
Le signal de départ de cette campagne d’affolement de l’opinion publique a été donné en octobre 1994 par la Banque mondiale, dans un document devenu, depuis, la bannière des ultralibéraux du monde entier.
L’UFCM Bordeaux-Gironde a décidé, comme elle l’avait fait lors du débat sur le Traité Constitutionnel Européen de donner les éléments de la réflexion à tous(tes) les cheminot(e)s.
C’est pourquoi elle a décidé par l’intermédiaire de plusieurs fiches argumentaires de développer nos explications en défense de notre régime particulier.

Pour tordre le cou à certaines idées reçues sur la retraite des cheminot(e)s

Pourquoi un régime spécial ?

L’existence d’un régime spécifique se justifie par les contraintes de continuité de service public et les responsabilités liées à la sécurité des circulations. Lors de l’embauche, le contrat prévoit une disponibilité permanente du cheminot à l’entreprise et à son réseau.
Cela induit le travail en 3x8, le travail en décalé, le travail en déplacement, les astreintes, les repos en dehors de la cellule familiale, le travail durant le week- end et les jours fériés etc…

Qui paie le retraite des cheminot(e)s ?

Le taux global (salarial + patronal) de la cotisation retraite est fixé par décret et est (à la SNCF) de 36.29 % du salaire (dont 7.85 % à la charge des salarié(e)s).
A noter que dans le privé le taux est de 29.5 %.
Cette cotisation, supérieure de + de 6.79 % pour l’entreprise SNCF, est imposée par le cahier des charges de l’entreprise pour tenir compte des « avantages » des régimes spéciaux.

Les cheminot(e)s cotisent plus et gagnent moins .
Car, si l’entreprise SNCF cotise plus que celles dépendant du régime général, il faut savoir que cet écart est intégré dans la politique salariale de l’entreprise, qui le considère comme un élément de la masse salariale. Les salaires sont donc plus faibles.
Ce sont donc les cheminot(e)s qui paient leurs « avantages » et non la communauté.

Quel mode de calcul ?

La retraite des cheminot(e)s n’est pas calculée sur le salaire intégral (primes comprises) comme pour le régime général ce qui induit une pension comprise entre 65 et 72 % de sa dernière rémunération contre 78 et 86 % pour une même durée d’activité professionnelle au régime général.

Qui compense le déficit du régime spécial ?

L’entreprise SNCF, en vertu de son règlement sur les retraites, est tenue d’assurer, elle-même, le paiement des pensions de tous ses agents. Ceci, contrairement au secteur privé dans lequel les entreprises ne participent aux charges de retraites de leurs anciens salarié(e)s que par des cotisations calculées d’après le nombre de salarié(e)s en activité et le niveau des rémunérations.
Une péréquation automatique, au plan national, régule les charges à l’intérieur des organismes interprofessionnels versant les pensions (régime général et complémentaire)
Les pouvoirs publics ont apporté un correctif à ce déséquilibre sur la base de la différence entre la charge supportée par l’entreprise SNCF et celle qui aurait dû être la sienne si elle avait été soumise au régime général, c’est un règlement de la communauté européenne (n° 11092/69) qui oblige l’état à ce rééquilibrage.
Cela existe même au sein du régime général ex : les cotisations des informaticiens paieront en fait les retraites d’anciens de professions quasi disparues (cordonniers, textile, mines, sidérurgie etc…)
Notons que la SNCF s’est restructurée et modernisée pour passer de 450 000 cheminot(e)s en 1949 à 160 000 aujourd’hui. En excluant, au passage, via l’externalisation un nombre grandissant de travailleurs du rail (SERNAM, SHEM, Maintenance…)

Les « avantages » du régime spécial de retraite des cheminot(e)s sont en totalité financés par l’entreprise elle-même et non par les impôts. (source budget annuel 2005 SNCF)

A suivre : pourquoi tant de haine contre les régimes spéciaux et quelles solutions
à apporter ?

Messages

  • Cette haine dont tu parles c’est une vieille tactique du capitalisme qui consiste à diviser les salariés : ceux du privé contre ceux du public, les salariés pauvres contre les chômeurs, les étrangers en situation régulière contre ceux qui n’ont pas de papiers. Bref, diviser pour mieux régner.

    Je suis salariée précaire du privé (donc pas directement concernée) et je suis pour le maintien des régimes spéciaux de retraite. Si vous, les cheminots, les gaziers, les pêcheurs, vous vous battez pour maintenir vos droits, je vous soutiendrai, car c’est tous les régimes de retraite qui sont menacés.

    S@brina

    • le but est d’enlever le statut à tout le monde donc licencier ou baisser les salaires à tour de bras, c’est dire si le systeme va mal, le smic est trop cher pour ces messieurs, en fait il pense que c’est trop payé, ça c’est leur pensee profonde mais faut pas le dire, bientot tout le monde à 800 euros par mois ?

    • En fait, si les salariés du régime général s’étaient battus aux côtés de leurs syndicats pour faire valloir leurs droits, il existerait une multitude de régimes spéciaux, comme ceux de la SNCF ou d’EDF.

      Alors, laissons hurler les lèches-c... avec ce gouvernement, et nous unissons-nous tous pour demander plus, comme le retour aux 37,5 annuités et prétendre à une retraite pleine.

      Il y a beaucoup d’argent dans notre pays, mais il y a une rétention quelque part et beaucoup de gaspillages. De plus, les cadeaux fiscaux aux plus riches confirment cette assertion.

      Parisot et le médef se frottent les mains pendant que nous, nous grinçons des dents.

      Pourquoi Sarkozy ne demande rien aux patrons et exige des sacrifices encore et toujours de la part des salariés et du peuple ??? Parce que nous sommes faibles, stupides, désunis ???

      Merde, maintenant ça suffit, il faut exiger que le système entreprenarial soit remis à plat et que les richesses fabriquées par les salariés soient équitablement redistribuées. Pour cela, une seule solution : se syndiquer en masse, car un patron ne réagira pas de la même façon selon qu’il se trouve devant 2 syndiqués ou 100 ou 1000.
      Côtiser à son syndicat en lui versant entre 8 et 15 €/mois, c’est pas la mer à boire, et ça peut nous rapporter gros, à savoir que le patron ne pourra plus faire ce qu’il veut, ni la grosse finance.

      Il faut se remuer le c.., si nous ne voulons pas ressembler à des carpettes.

    • partout pas d’argent sauf pour faire la guerre par procuration en afghanistan ou iraq bientot iran sans parler de combien ca coute notre présence au liban pour protéger israel du hezbolah,l’armee
      est en dehord de tout débat

    • Pas d’argent ??? Ca m’étonnerait vu les millions offerts aux plus riches d’entre nous.

      Mériterait les patrons qu’on reste à la maison, et qu’ils se fassent le boulot tout seuls. Après, on pourrait discuter gentiment des salaires et des conditions de travail. A moins de se créer une société parallèle...

      Qui à gauche, oserait répliquer de la sorte au Médef ???

    • Je travaille dans le privé. Je suis favorable à la révision des régimes spéciaux. C’est pour moi une question de justice sociale. Plus généralement je ne suis pas un antilibéral. C’est un système qui a démontré qu’il avait des atouts pour créer de la richesse. Mais ce sytème à un gros défaut : il tent à concentrer les richesses produites dans un nombre de mains de plus en plus réduites. Il faut donc de mon point de vu un Etat capable de corriger le tire à ce niveau...Je sais que l’équation est difficile à tenir. Pour autant je n’imagine pas aujourd’hui un autre système aujourd’hui et surtout pas un système où les moyens de production seraient la propriété de la collectivité. Certains ont déjà essayé...Ces systèmes sont incompatibles avec un système démocratique. Il ne faudrait pas que dans l’avenir les excès de l’ultralibéralisme (que je dénonce) conduisent certains à faire une croix sur le système démocratique.