Accueil > Les profs de Goussainville évacués par la force

Les profs de Goussainville évacués par la force

Publie le jeudi 18 mars 2004 par Open-Publishing
1 commentaire

A 22h30, hier soir, la quarantaine de profs et de parents d’éleves qui occupaient les locaux de l’intendance du lycée ont été évacués par autant de policiers.
L’occupation, qui se voulait pacifique, s’est terminée dans les larmes pour certains.
« On est là pour préserver les conditions de travails de nos enfants, pas pour se prendre des coups de matraque », souffle un père de famille en sortant.
Zone d’éducation prioritaire, zone violence et zone urbaine sensible... Le lycée
Romain-Rolland de Goussainville multiplie les labels attestant de sa situation difficile.

Alors qu’il ne se passe jamais une année sans que la violence ne fasse parler d’elle, le lycée commence à peine à sortir la tête de l’eau.
Mais depuis dix jours, cet établissement de 1 250 élèves est à nouveau en crise.
Pour protester contre le projet de réduction drastique des heures d’enseignement, les professeurs se relaient pour occuper le bureau du proviseur.
En début de journée, ils avaient été rejoints par les élèves qui se sont mis en grève.

C’était une belle matinée.

Les uns après les autres, les jeunes arrivaient au lycée.

Plusieurs centaines d’entre eux s’étaient rassemblés dans la cour, mais aucun mouvement de foule n’a fait écho à la sonnerie, le mégaphone ayant nettement plus de succès. Chaque fois qu’un gréviste le brandissait pour donner des nouvelles du front, un attroupement se formait.

Comme les profs, les élèves n’acceptent pas que le rectorat réduise les moyens humains dès la rentrée prochaine.

« Nous perdons 176 heures de cours par semaine », explique Myriam, 20 ans, qui prépare un bac littéraire. On peut oublier les cours en demi-groupe. » « De tous les lycées du département, nous sommes celui qui en perd le plus », assurent les enseignants.

Mounia, Nicolas et Amir, les représentants des élèves au conseil d’administration, ont mobilisé l’ensemble de leurs camarades.

Hier, « seuls quelques-uns sont allés en cours », assure Mounia.

« Nous nous sommes mis d’accord pour faire la grève et soutenir les profs en occupant les locaux, explique la jeune fille.

Nous avons contacté le rectorat pour obtenir l’organisation d’une table ronde entre son représentant, les profs, les parents et les élèves... Nous n’avons toujours pas de réponse. »

« On demande des heures, on nous envoie la police ».
Même son de cloche du côté des enseignants.

« Malgré plusieurs messages laissés au proviseur de la vie scolaire, nous n’avons pas eu le début de l’ombre d’une parole », raconte l’un d’eux.

Depuis une semaine, ils occupaient le bureau du proviseur en dehors de leurs heures de cours.

Mais hier matin, ils ont « trouvé la porte fermée à clé, comme celle de chaque bureau de l’établissement ».

Qu’à cela ne tienne, ils ont trouvé une parade.

« On occupe celui de l’intendance à la place ! » Rejoints hier soir par des élèves qui « comptent bien mettre la pression », et des parents, ils avaient la ferme intention d’y passer la nuit.

C’était compter sans l’intervention d’une quarantaine de policiers.

« On demande des heures, on nous envoie la police, ce n’est pas la réponse que l’on attendait », s’indigne un professeur.

Le Parisien

http://www.leparisien.com/home/maville/valdoise/articleID.htm?articleid=240939755

Messages