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Spirale

Publie le vendredi 19 mars 2004 par Open-Publishing

Edito du Film Francais - vendredi 12 mars 2004

Le coût de la contre-proposition à la réforme du régime des intermittents du spectacle ne va
certainement pas assouplir les positions des uns et des autres. Même s’il faut le prendre avec des
pincettes, puisqu’il est rendu par l’Unedic, juge et partie dans ce dossier ultrasensible, le verdict
est clair : alors que la réforme signée en juin dernier permettrait dès 2004 de réduire le déficit
des annexes 8 & 10 à 470 ME (contre les 833 ME de pertes affichées en 2002), le contre-protocole
le fait exploser à 1,3 MdE. Des écarts aussi vertigineux qu’alarmants... d’où qu’on les prenne.

Du côté du contre-protocole prôné par les intermittents, mais aussi par des élus UMP, PS et Verts,
le déficit serait à ce point abyssal qu’on ne peut imaginer une seconde le gouvernement le
valider, même dans l’hypothèse totalement utopique d’un plan, à long terme et coûte que coûte, de
sauvegarde du terreau culturel français. On a vu cette semaine à quel point le gouvernement n’était pas
prêt à lâcher du lest, y compris sur la recherche, dossier tout aussi important pour l’avenir de la
France.
Du côté de l’Unedic et du Medef, l’économie promise de 370 ME (-40 %) dévoile la réalité des faits
 : une réduction drastique à la fois de l’emploi des intermittents, mais aussi de leurs droits à
l’assurance chômage.

Un mouvement qui ne risque pas de s’inverser si l’on en croit les prestataires de tournage qui,
jusque-là les plus préservés des industries techniques, plongent à leur tour dans la crise,
maintenant que les sociétés de postproduction tentent de sortir la tête de l’eau. Les statistiques de la
chambre syndicale des fabricants de pellicule affichent pour 2003 une baisse de 12% de la négative
couleur, pellicule de tournage, encore accentuée sur les deux premiers mois de l’année (-25% par
rapport à 2003). Si l’on en croit ces chiffres, les tournages en France sont donc en nette
diminution. Ce qui ne va pas sortir les intermittents de la spirale infernale ni, dans la foulée, les
sociétés de postproduction ni même les producteurs, autres employeurs des intermittents.