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Des salariés grévistes de Noroxo en délégation mardi à Paris et à Bruxelles

Publie le mardi 23 mars 2004 par Open-Publishing

Des salariés en grève de Noroxo, l’usine pétrochimique de Harnes (Pas-de-Calais), se rendront mardi en délégation auprès des dirigeants français et bruxellois du groupe américain ExxonMobil pour obtenir des informations sur le redémarrage prochain ou la fermeture définitive de leur entreprise, a-t-on appris lundi auprès de l’intersyndicale (CGT-CFTC-FO).

L’usine, qui fabrique des alcools et des acides industriels, est à l’arrêt depuis le 4 janvier par mesure de précaution sanitaire. Elle avait été identifiée comme la source de l’épidémie de légionellose qui a fait 13 morts dans le Pas-de-Calais.

Malgré une autorisation de redémarrage accordée vendredi par la préfecture du Pas-de-Calais, Noroxo n’a pas repris à ce jour son activité, provoquant l’inquiétude des quelque 160 salariés sur l’avenir du site industriel.

"Deux délégations d’une cinquantaine de personnes doivent se rendre mardi à Paris et à Bruxelles pour savoir ce qu’ExxonMobil va faire de nous. On ne connaît toujours pas les intentions du groupe", a regretté lundi soir Dominique Wozniak, délégué syndical CGT.

"Nous ne savons pas si nous allons être reçus, mais nous avons prévenu les dirigeants de notre visite", a-t-il ajouté.

La direction de l’usine de Harnes a annoncé lundi qu’elle avait commandé une expertise pour évaluer la situation économique de l’entreprise après près de trois mois d’inactivité. L’usine avait été déjà été stoppée trois semaines en décembre dernier.

En réaction, les syndicats ont engagé une démarche similaire en "missionnant" à leur tour un expert indépendant, avant le comité d’entreprise extraordinaire qui doit avoir lieu jeudi après-midi.

Au cours de cette réunion, la direction devrait annoncer ses intentions sur la poursuite de la production ou l’arrêt définitif de l’entreprise.

Les salariés ont installé depuis lundi un piquet de grève devant les portes de l’usine d’Harnes, près de Lens.

Ils ont également retenu symboliquement dans leurs bureaux durant une partie de la soirée de lundi le directeur de l’usine Noroxo, Johnny Malec, et deux autres cadres.

"Nous n’avons pas eu de réponse à nos questions sur le devenir de Noroxo. Alors, on leur a demandé de rester jusqu’à 22h pour réfléchir", a expliqué Jean-Marc Thirion, un membre de l’intersyndicale.

Les trois dirigeants de Noroxo ont pu quitter normalement l’usine à l’expiration du délai, selon une source syndicale.

Les syndicats ont annoncé la poursuite du blocage de l’usine mardi. LILLE (AP)