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Grenelle de l’environnement

Publie le vendredi 26 octobre 2007 par Open-Publishing

Nicolas Sarkozy, seul grand candidat à la présidentielle clairement pro-OGM et pro-nucléaire, cherche à redorer son blason auprès des écologistes et de répondre aux inquiétudes et préoccupations grandissantes en matière de défense de l’environnement. Mais derrière les annonces tonitruantes et la série de mesures avancées, il faut évaluer la volonté écologiste du gouvernement au regard de sa politique actuelle.

La rupture annoncée en matière de transports n’en est pas une. Quand JL. Borloo dit ne pas vouloir augmenter de façon significative les capacités routières et aéroportuaires, on ne doit pas y voir une alternative au tout routier. Certes, quelques projets autoroutiers seront peut-être évités, mais les projets en cours se poursuivent et les routes à 4 ou 6 voies ne sont pas concernées pas un arrêt éventuel des constructions routières. De plus, alors qu’on vante la nécessité du fret ferroviaire, le gouvernement ferme 260 gares de fret et rien n’est envisagé pour freiner la croissance des flux de marchandises. De plus le gouvernement refuse de taxer la consommation énergétique des entreprises aériennes ou des transporteurs routiers alors que cette mesure existe dans d’autres pays européens.

Si des signes encourageants sont envoyés à propos des normes d’isolation des logements, un flou total règne quant à leur financement. Le plan de rénovation des bâtiments anciens et de promotion des énergies renouvelables a été chiffré par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’Energie) à 600 milliards d’euros, à répartir sur les 40 prochaines années : soit un tout petit peu moins, tous les ans, que les 16 milliards de cadeaux accordés par Sarkozy aux plus riches. A aucun moment le gouvernement ne s’est prononcé en faveur de tels investissements.

Pour réduire drastiquement la consommation d’énergie et systématiser les énergies renouvelables, il ne suffira pas de supprimer les lampes à incandescence, c’est à un véritable plan de développement des énergies propres qu’il faut s’atteler. Un tel plan ne peut être lancé que dans le cadre d’un service public de l’énergie, débarrassé du nucléaire. Or l’action principale de Nicolas Sarkozy en matière d’énergie est de développer et de vendre l’énergie nucléaire, notamment avec le nouveau réacteur EPR, pour le plus grand bonheur de la multinationale AREVA.

L’agriculture fait partie des secteurs où les pollutions sont très importantes, qu’il s’agisse des émissions de gaz à effet de serre, de pesticides, des OGM ou des pollutions des eaux. Or sur chacun de ces domaines, le gouvernement n’annonce aucune mesure d’ampleur. La culture des OGM est gelée... pendant l’hiver... mais la future loi risque de légitimer la coexistence entre les filières OGM et non OGM. Et ce n’est pas les quelques pourcents d’augmentation des cultures biologiques qui permettront d’inverser la tendance. La FNSEA a obtenu qu’une éventuelle réduction massive de pesticides soit conditionnée par l’existence de solutions alternatives, sous prétexte de ne pas diminuer la compétitivité agricole de la France ; bref, si tout le monde dit être d’accord pour diminuer les pesticides, on ne sait pas quand ni dans quelle proportion. La préservation des intérêts économiques prime une nouvelle fois sur l’urgence environnementale.

Ne prenons pas la série de mesures gouvernementales, à la portée incertaine, pour une rupture écologique qui favoriserait un autre mode de développement que celui imposé par le capitalisme. L’écologie ne peut être un marchandage sur le mode « je t’échange un peu de nucléaire contre un peu d’énergies renouvelables ou un peu de bio contre un peu d’OGM ». Il est impossible de satisfaire le MEDEF et la FNSEA et de mener une politique globale et cohérente pour répondre à la crise écologique et combattre les inégalités sociales.