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Qui est Marina Petrella... Et pourquoi on parle tant d’elle ?

Publie le mardi 30 octobre 2007 par Open-Publishing
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MARINA PETRELLA : signez la pétition de soutien ici

de paroledonnee

Marina a été arrêtée mardi 21 août. Incarcérée depuis à la prison de Fresnes, elle est sous le coup d’une procédure d’extradition à la demande du gouvernement italien. Elle est une réfugiée italienne. Agée de 53 ans, mère de deux filles, elle vit depuis 1993 en France, où en 1998 lui à été octroyée une carte de séjour de dix ans. Au fil des ans, elle s’est investie dans son métier d’assistante sociale auprès de plusieurs mairies et associations de la région parisienne.

Il y a trente ans, en Italie, elle a été de ces dizaines de milliers de jeunes, de militants, des prolétaires, d’hommes et femmes dont la révolte contre l’Etat et le capital a été jusqu’aux armes. Poursuivis par une justice d’urgence, c’est à dire dans le cadre d’un "état d’exception" inavoué (60 000 procès, 6000 prisonniers politiques), parfois après des années de prison (Marina a passé 8 ans en détention préventive), plusieurs centaines d’hommes et femmes se sont réfugiés en France où le Président de la République affirmait le "refus de toute extradition politique".

Alors que l’Etat italien s’est enferré dans le refus d’une amnistie
pour les condamnés pour les agissements, et notamment
les faits d’armes, des années 60 et 70, cette politique d’asile
de la France a été maintenue sans interruption vingt ans
durant et dans des contextes politiques divers.

Cette politique a pourtant été renversée, son
principe concrètement bafoué en août 2002, quand Paolo
Persichetti a été remis aux autorités italiennes, puis deux ans
plus tard, avec la tentative d’extradition de Cesare Battisti.
Aujourd’hui, c’est au tour de Marina d’être incarcérée. Et on
voudrait la livrer à un Etat qui instrumentalise les victimes et leur
douleur pour construire une « justiceinfinie » qui revient à une
infinie vengeance. Car en agitant le spectre qu’” autrement, il
serait impossible aux proches des victimes de faire leur travail
de deuil”, l’Etat italien a imposé, en lieu et place des anciennes
« parties civiles », le droit absolu et le devoir sacré des victimes
à poursuivre indéfiniment leur quête de punition. Alors même
que la loi sur le repentir a produit un véritable “marché des indul-
gences”, on a subrepticement aboli le caractère fini de la peine
 : la possibilité d’une loi d’amnistie est désormais considérée
scandaleuse et même l’idée de “prescription de peine” est deve-
nue tabou. Marina risque la réclusion à perpétuité pour des faits
datant d’il y a 25 ans. En effet, les tenants de la solution pénale
aux conflits sociaux et politiques – autant que à tout ‘mal-de-
vivre’ –, continuent à donner le ton en Italie, droite et gauche,
société politique et ordre judiciaire confondus.

Pourtant, ce sont ces même “gens d’en-haut” (politiciens,
Opinion-makersau premier rang, s’appelant
« classe dirigeante »par eux mêmes...) qui
prêchent partout dans le monde - du Rwanda aux territoires
palestiniens occupés, en passant par l’Irlande, l’Espagne, la
Turquie - les vertus de l’oubli et du renoncement à la ven-
geance (donc ce qu’en droit est appelé « oubli judiciaire »,
« renoncement à la peine ») aux fins que des sociétés, des grou-
pes humains puissent respirer, recommencer à vivre...En
revanche, dans le cas de cette poignée de gens ayant trouvé
refuge en France, ils considèrent que le temps est comme
arrêté, que le crime est imprescriptible.

http://orestescalzone.over-blog.com/article-13428187.html

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