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Pierre Boisgontier est mort.

Publie le mardi 30 octobre 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

Pour ceux qui l’ont connu, ces mots suffisent. Pour les autres, on dira au
strict minimum que, membre de la Communauté de l’Arche, Pierre Boisgontier
fut l’un de ces rarissimes insoumis à la guerre d’Algérie, à sauver
l’honneur de la gauche française et à le payer d’emprisonnement. Membre du
PCF, du PSU, puis de la Gauche Prolétarienne, il s’épuisa tant qu’il put à
tisonner les braises de l’après-68 à Grenoble, dont il fut le principal
animateur. Notamment lors de l’épisode des barricades rapporté par "Paris
Match" sous le titre : "Grenoble, le campus de la peur" (1970).

Il avait, pour lutter contre les mensonges du Daubé, fondé avec ses
camarades le journal "Vérité Rhône-Alpes", puis l’imprimerie du même nom,
d’où est issue, de génération en génération, et de médium en médium, la
meilleure part de la contre-information locale.

Chercheur en sciences sociales à l’IREP (Institut Régional d’Economie et de
Planification),membre de la communauté de la Monta, il avait été l’un des
meneurs du comité Malville dans sa phase de succès initial (1975-77). Il
habitait depuis plus de trente ans à Saint-Egrève, dont il avait été
conseiller municipal, et où il continuait de militer.
Il est mort samedi 27 octobre, à la clinique des Cèdres, des suites d’une
maladie suppliciante, à l’âge de 73 ans.

Ces quelques lignes froides ne font pas justice à la mémoire d’un homme qui
était la chaleur même, et le dernier révolutionnaire que l’on ait rencontré
à Grenoble dans la deuxième moitié du XXe siècle. Révolutionnaire à
l’ancienne mode, progressiste et industrialiste, mais aussi d’un courage et
d’une générosité irréductibles, dont l’espèce disparue n’a été remplacée par
nulle autre, et notamment du point de vue moral. Mais d’autres, maintenant,
en parleront plus et mieux.

Ses obsèques auront lieu mercredi 31 octobre, à 13h45, au centre funéraire
de La Tronche, à droite après le pont sur l’Isère.

Messages

  • Mes condoléances à cet homme que je ne connaissais pas, mais qui me semble avoir été un homme de lutte, bon, droit, et engagé.

    G.B.

  • mes sincères condoléances a ses proches.

    Et tout mon plus grand respect, a cet homme

    il sont si peux comme lui, sur notre bon sang de planète

    il vas nous manquer .

    Lolita

  • Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Qu’était-il devenu ?

    A l’époque où il était à la GP, je n’étais guère d’accord avec lui, mais c’était un brave type.

    Salut Boisgon !

  • Je me souviens au moment où "Boisgon" nous quitte, des manifs contre le procès de Burgos, la défense des immigrés à Grenoble a ses côtés, de VRA et du "Daubé". Ce qui m’est venu aussi tôt c’est à la Côte Saint André Hiver 1969 une rencontre qu’il avait organisé avec Bernard Lambert et ceux qu’on appellait à l’époque Paysans Travailleurs.Je pense à tout celà et j’envoie mon amitié à tous ceux qui l’ont cotoyé et accompagné.

    François Boursier

  • salut a tous

    j’ai perdu mon fils le 3 octobre, j’ai mis du temps a vous ecrire et m’en excuse, je connaissais pierre Boisgontier,j’ai vécu les années 70 à Grenoble, il est et restera un bel exemple
    et il manque déjà car bien peu d’entre nous sont restés fermes sur leurs convictions comme lui
    que dire d’autre sinon que que son souvenir me reste et que lorsque je retournerai à Grenoble
    j’irai déposer une rose sur sa tombe
    mon fils est enterré au pied du Vercors, je réalise maintenant combien est importante cette ville de grenoble et notre histoire à tous
    j’embrasse tous les siens et chapeau bas Boisgon..
    joel PEÑA
    LE MARSEILLAIS

    • Je comprendsd votre douleur et le retard de votre message ; ayant fait depuis 1973 un bout de chemin avec Pierre jusqu’à la candidature de josé Bové je me permets de vous répondre ; il y a eu la mort tragique de Michel de Bernardy(Sigo) en montagne en 2002 puis ce début d’année 207 la mort de genviève Baudino la compagne de Pierre. ces trois personnes qui ont donné leur temps à l’imprimerie VRA ne sont donc plus mais nous ferons en sorte que leur action perdure.Quand vous viendrez à Grenoble j’aurais plaisr à vous rencontrer ; je transmettrais votre message à son fils Bruno et à Zabeth mère de Bruno compagne de Pierre pendant la guerre d’algérie jusqu’en 1973. Amicalement Philippe Goubault

    • Pierre, mon ami, mon camarade, ma "quatrième de couverture" du livre que tu m’ as tant encouragé à publier,
      Un an déjà, jour pour jour, que tu nous as quitté. Je n’ ai rien oublié de tout ce que tu m’ a appris et je m’ efforce de le transmettre au travers du blog que j’ ai créé. Son nom : "Coeurs ouverts France Algérie" ; son adresse : georgeslondiche.centerblog.net
      Aujourd’hui, sur ce blog, j’ ai voulu marquer l’ anniversaire de ta disparition.
      Je l’ ai fait en mettant en lignes une de tes interventions.
      "Ni dieu, ni maître", respect de l’ Autre et liberté d’ expression.
      Et LIBERTE tout court. Georges Londiche.

  • J’apprends cet instant et par le plus grand des hasards que Pierre Boigonstier ne lira pas ce qui suit.
    Je ne t’ai connu que peu de temps. Pourtant tu es toujours resté très présent dans ma mémoire.

    Il est environ 21 heures ce soir là. Je te revois descendant les quelques marches du "CHATEAU" fusil à pompe à la main pour venir m’ouvrir le portail d’accès à la propriété. Ce moment là est une période difficile de ma vie, je ne sais pas où loger et sur les recommandations d’un collègue de travail je me présente au château.

    Je te demande de m’accueillir pour une nuit. Je resterai 3 mois.

    Je n’ai jamais oublié les visages des occupants du "Château".

    Quelques noms aussi : FRANCK R..., PAMELA B..., MICHEL B..., ALAIN B…...

    C’était l’époque de ton divorce à l’amiable.

    Même si aujourd’hui je ne partage plus toutes tes idées, je suis triste !

    Preuve que humainement parlant tu étais quelqu’un.

    Voila ! Bon voyage PIERRE et pensées pour tous les tiens.