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Réunion du comité de liaison de la gauche et des écologistes : Intervention liminaire de Marie-George Buffet

Publie le mardi 13 novembre 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

de Marie-George Buffet

"Chers camarades,

Aujourd’hui, la politique régressive, l’intransigeance du gouvernement
amènent les salariés, les syndicats à entrer en grève pour défendre
leurs droits collectifs et l’intérêt général.

Aujourd’hui, le Président de la République s’exprime à Strasbourg sur sa
vision de l’Europe, une Europe au service, non des peuples qui la
composent mais d’un capitalisme qui fait de la financiarisation de
toutes les activités humaines son moteur.

Face à cette actualité, notre réunion n’est certes pas historique, mais
elle revêt une réelle importance. Essayons ce matin de donner aux hommes
et aux femmes qui luttent des raisons supplémentaires de résister et
d’espérer, en ouvrant les chantiers nécessaires sur les propositions
alternatives, en donnant ainsi crédibilité à une autre politique,
sociale, écologique, démocratique en France et en Europe

Toutes ces dernières années, la gauche a échouée faute d’audace et de
volonté politique, faute de confiance dans l’intervention populaire !
Face à la volonté du Président de la République de laisser notre pays
sans aucun barrage devant le tout-marchand et la mise en concurrence des
salariés et des peuples, la gauche se doit de témoigner de la légitimité
des luttes sociales, démocratiques qui se développent, elle doit le
faire en démontrant que d’autres logiques peuvent prévaloir, que
d’autres propositions peuvent être mises en œuvre.

Nous devons évidemment dire notre soutien et notre solidarité aux
cheminots, traminots, électriciens et gaziers, en grève aujourd’hui, aux
fonctionnaires qui le seront demain. Nous avons à affirmer notre soutien
aux étudiants qui s’opposent à une loi de démantèlement de
l’enseignement supérieur et de la recherche.

Nous devons dire notre solidarité mais surtout nous devons nous montrer
utiles à tous ces hommes et ces femmes.

Pour cela, je vous propose de lancer ces prochaines jours, une grande
campagne politique sur les questions de la protection sociale, de
l’éducation nationale, de l’université et de la recherche.

Nous devons insister sur notre volonté commune d’assurer l’accès aux
soins pour tous et toutes et donc de notre opposition aux franchises
médicales par un nouveau financement de la sécurité sociale.

En matière de retraite, nous devons porter notre exigence de garantir un
système de retraite par répartition en réformant notre système de
retraite par le haut, en assurant un maximum de droits à tous les salariés.

Je souhaite donc une campagne où nous ferions état de tout ce qui est
possible de faire pour une réforme juste et solidaire de la protection
sociale.

Je pense notamment à la nécessité de faire cotiser les revenus
financiers et à moduler l’assiette des cotisations sociales en fonction
des stratégies des entreprises par rapport à l’emploi, les salaires et
les qualifications. Je pense à la suppression des exonérations de
cotisations ; je pense surtout à l’augmentation de la masse salariale et
au recul du chômage.

C’est en urgence qu’il nous faut décider d’une telle campagne... C’est
en urgence en effet qu’il faut gagner l’opinion publique, comme nous
avons su le faire ensemble contre le CPE, qu’il faut élargir le
mouvement pour créer le rapport de forces nécessaire.

Et plus largement, parce que l’avenir de la protection sociale interroge
tout notre contrat social, nous avons à ouvrir le débat sur la question
de notre mode de développement et de notre conception de la politique
économique nécessaire pour notre pays.

Cette question du développement est celle de la concrétisation
nécessaire mais aujourd’hui improbable de beaucoup des objectifs
annoncés lors du Grenelle de l’environnement.

Et elle est aussi celle des salaires, de l’emploi et des qualifications.
Est-on prêts à dire que le relèvement des salaires et le combat pour
développer une industrie moderne et écologique, reposant sur l’emploi
qualifié, c’est aussi le meilleur moyen pour financer les dépenses
publiques et sociales ? Est-on prêts à dire que les choix politiques
faits depuis des années ont poussé à l’appauvrissement du pays et donc
que la gauche prend aujourd’hui le parti d’une autre politique économique ?

Oui, je crois utile une telle campagne.

Mais je sais aussi que nos concitoyens ont conscience des conséquences
des orientations de l’Union européenne, du statut de la BCE, des
objectifs de la politique de concurrence et donc aussi la nature des
traités actuels et du traité Sarkozy sur leur vie quotidienne...

Sur cette question de l’Europe, nous savons combien nous sommes divisés.

Alors affrontons le débat. La gauche ne peut pas se taire sur une
question aussi fondamentale, deux ans à peine après que les Françaises
et les Français ont clairement affirmé, par leur vote, leur rejet des
orientations politiques libérales de l’Union européenne.

Il est de notre responsabilité de mener une véritable campagne
d’explications sur ce traité qui n’est ni nouveau, ni simplifié.

Mais notre première responsabilité est de donner acte à une exigence
démocratique affirmée par une majorité de nos concitoyens et largement
partagée en Europe :l’exigence d’etre informé, d’etre consulté.

Je vous propose alors que le Président de la République veut, dès
février, faire ratifier son traité par le Congrès, de prendre les
initiatives nécessaires, que nous soyons du oui ou du non, pour que nos
concitoyens puissent débattre et décider par référendum.

Cette exigence démocratique qui grandit en France et en Europe, elle
doit être le fil rouge de notre opposition. J’insiste donc aussi sur la
nécessité que la gauche s’accorde à bloquer la volonté du Président de
la République d’aller encore plus loin dans la concentration des
pouvoirs. Notre opposition à la réforme Balladur de la Constitution doit
être nette, et nous devons porter une nouvelle République porteuse de
nouveaux droits pour l’Assemblée Nationale et nos concitoyens.

Contribuer au développement du mouvement populaire, construire un projet
alternatif, poursuivre l’action pour une Europe du progrès social, de la
démocratie, de la paix et donner du sens à tout cela en étant capable de
se rassembler face à la droite lors des prochaines élections municipales
et cantonales, cela devrait être notre feuille de route !

Je ne veux pas ici procéder à un examen des villes et des cantons, je
souhaite simplement que de cette réunion sorte un message.

Il est illusoire d’imaginer une victoire de la gauche à ces élections
locales en ne comptant que sur un phénomène de rejet de la droite !

Nous ne gagnerons qu’en nous rassemblant à l’échelle des villes et
départements, en portant ensemble des projets locaux construits avec les
citoyennes et citoyens, donnant à voir de notre capacité à incarner une
vision progressiste de la vie locale.

La gagne à gauche restera impossible tant que certains auront pour seule
priorité de satisfaire leurs ambitions personnelles ou partisanes.

Aussi, pour ces élections municipales et cantonales, affirmons
aujourd’hui que la règle devra être le rassemblement de la gauche autour
des équipes sortantes pour préserver villes et cantons de la droite et
allons dans l’union conquérir à la droite de nouvelles villes et de
nouveaux cantons !

Sur tous ces sujets, il me paraît donc légitime d’avoir un réel échange
et de déboucher sur des initiatives.

C’est le sens de la présence du PCF à cette rencontre."

13 novembre 2007

Messages

  • JE SUIS CATASTROPHEE DE LA PRISE DE POSITION DES 36+20 SOCIALISTES QUANT AU TRAITE SIMPLIFIE SUR L’EUROPE ;QUE L’ON SOIT POUR, QUE L’ON SOIT CONTRE ON NE PEUT QUE SE REVOLTER CONTRE LE NON RESPECT DE LA DEMOCRATIE.LES FRANCAIS ONT PRIS UNE POSITION ,ELLE EST RESPECTABLE .

    • Moi je suis catastrophé (faussement en vérité, parce que non étonné) de la cécité absolue (feinte ou réelle ?) du Pc à l’égard de la dérive pour l’essentiel consommée du Ps vers le libéralisme pur et simple !

      Qu’on continue à parler de la gauche relève de plus en plus de l’ineptie et du suicide !

      Le traité constitutionnel repésente la constitutionalisation du libéralisme c’est à dire d’une politique de droite ! Qui, quels arguments pour le contester ??

      Donc ce qui caractérise de manière absolue et totalement irrécusable et irrécusée à ce jour un parti qui soutient ou laisse seulement passer un tel traité c’est qu’il est un parti de droite !!!

      Qu’on me dise, Mme Buffet ce qui vous autorise à faire une distinction autre que d’apparat entre le moden et le Ps ? Quoi ? Le fait qu’au Ps il y ait des gens de gauche et que le Ps porte les aspirations de gens de gauche ?? Que tout n’est pas figé et que le mouvement populaire peut conduire à un réajustement du Ps à gauche ?

      C’est une farce et d’une telle naïveté politique !! Le Pc c’est fait avoir par le Ps de Mitterrand de manière tellement honteuse, manifestant une telle ignorance de tout principe de stratégie politique qu’il est effarant de voir à quel point aucune leçon sérieuse n’a été retenue !
      La gentillesse, l’humanité, la valeur de ce que l’on défend ne suffisent pas en politique !

      Il y faut aussi l’intelligence, la compétence !

      La stratégie d’élimination du Pc par le Ps est en passe d’atteindre son point final : la fin pure et simple du premier ! Comment réagit le Pc ? De la manière la plus scandaleusement débile qui soit : en continuant à considérer comme fréquentable, en cautionnant un parti qui non seulement est en train de l’étrangler, mais qui surtout s’est définitivement constitué comme parti à la Blair ou Schröeder c’est à dire en allié inconditionnel du libéralisme !

      C’est fait, c’est achevé et les municipales en feront la démonstration définitive ! Le oui au "mini" traité ayant de toute façon signé, de manière guerrière pour la gauche au sens le plus élémentaire du terme, cet aboutissement historique qui se fait avec la complicité ( délibérée ou seulement naïve, qu’est-ce qui est pire ?) Du Pc. Ce processus est historique, européen et représente un mouvement de fond !

      Rien n’arrêtera ceci qu’un parti anti libéral porté à au moins 15% des voix et permettant à certaines idées et exigences populaires de devenirs incontournables à gauche ! Le seul mouvement social ne le permettra pas puisqu’il ne sera pas assez fort s’il n’est pourvu d’aucune perspective politique, ce que, hélas on ne va pas tarder à constater !

      Une seule stratégie me paraît aujourd’hui possible : la statégie du rassemblement le plus large à gauche, en confondant gauche avec anti libéral comme minimun absolument exigible !

      Toute autre stratégie revenant de toute façon à faire le lit de la droite comme nous le voyons aujourd’hui !

      Quant va-t-on enfin regarder en face la responsabilité profondes de Pc dans la victoire de Sarkozy qui est d’abord la défaite d’une gauche qui s’est défaite en grande partie à cause d’un PC qui a confondu l’action politique avec l’action électoraliste et la statégie d’alliance électorale avec Le Ps.

      A vouloir tout faire pour survivre le PC, mon parti en tant qu’électeur et penseur communiste a tout fait pour n’être plus qu’un mort (à peine) vivant et qui continue à vouloir vivre sous perfusion !

      Il faut prendre le risque de vivre par soi-même en conformité avec soi-même si l’on ne veut pas mourir !!

      Gilles.

  • Le message de Marie-George Buffet est clair : vive l’union de la gauche avec les socialistes... et sans la LCR.

    N’ont toujours rien compris ! Se sont fait tondre la laine sur le dos et ils en redemandent...

    David