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2e Congrès du PGE : Nous savons mieux travailler ensemble, maintenant agissons

Publie le mercredi 28 novembre 2007 par Open-Publishing
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Nous avons réussi à sortir de nos spécificités pour une volonté de travail collectif avec une confiance mutuelle. La continuité et le consensus doivent permettre à ce parti européen qui n’a que 4 ans de poursuivre le processus », déclare le président sortant Fausto Bertinotti au 2e congrès du PGE.

de Christine Mendelsohn - Communistes N° 287

Et le nouveau président Lothar Bisky poursuit : « Trente partis de 17 pays à Prague travaillent ensemble pour ne pas oublier ce qui a été important, et pour construire une Europe sociale et démocratique dans la mondialisation capitaliste.

Mais comment importer les alternatives de Porto à Bucarest ? » Car une des questions aujourd’hui est sa visibilité qui passe par la prise en compte par les partis nationaux et leurs militants de la dimension européenne des luttes.

L’autre question est celle de l’avancée des alternatives prenant en compte nos histoires et sensibilités diverses. Transform ! Europe travaille avec nous dans ce sens. Après ce congrès, chacun d’entre nous repart dans son pays avec des thèses politiques et des motions programmatiques comme base d’une campagne commune contre le traité de Lisbonne et pour les élections au Parlement européen de 2009.

L’Appel de Prague donne les luttes communes que nous allons mener ensemble, chacun dans nos pays :
 Contre la flexibilité et la précarité qui caractérisent le plus aujourd’hui la population européenne, nous voulons développer l’emploi sécurisé, les droits sociaux et les services publics.
 Contre le réchauffement de la planète, nous menons la bataille pour les énergies renouvelables et un mode d’urbanisation et de transport allant vers le respect de la planète.
 Contre les guerres et l’armement nucléaire, nous voulons une Europe qui s’appuie sur le droit international. Nous refusons l’installation d’un bouclier antimissile sur nos territoires et cherchons une indépendance avec la politique étatsunienne.
 Contre les discriminations faites aux femmes et aux immigrés nous voulons l’égalité de droit. Pour le respect des peuples, nous voulons la diversité culturelle. Contre le déni de démocratie, nous demandons un référendum dans tous les pays sur le Traité de Lisbonne. Pour nous, c’est cela l’espoir et la liberté.

C’est une avancée, même si elle reste bien insuffisante face à la concentration des pouvoirs du capitalisme et des politiques libérales en Europe. Ces propositions doivent être critiquées, travaillées et complétées dans chacun de nos partis, dans un aller-retour entre nos politiques nationales et la politique européenne.

La bataille sur le Traité de Lisbonne en est l’occasion. Précisons que sur ce point, les délégués et les invités français ont été très présents à la tribune, à tel point qu’un Roumain nous demande : « C’est parce que Sarkozy vous a pris le micro que vous venez tous parler à Prague ? »

La délégation française a été constructive, aussi bien sur l’élaboration des textes, les rencontres avec les délégations étrangères, la construction de groupes de travail que dans la prise de parole à la tribune. Sur la proposition du conseil des présidents, Lothar Bisky, de Die Linke (Allemagne) a été élu président du PGE, Graziella Marcia, de Refondation communiste (Italie), vice-présidente, et Pedro Marset du Parti communiste d’Espagne, trésorier.

Le bureau comprend 60 membres : une femme et un homme par parti, dont un tout nouveau : le Parti des jeunes socialistes polonais.

La première réunion du bureau du PGE aura lieu à Berlin où se fera l’élection du secrétariat. En principe le PCF devrait faire partie des 6 membres de cette instance.

 Le site de la Gauche européenne

Messages

  • Des ambitions concrètes, une appréciation réaliste des forces actuelles de la gauche de la gauche européenne, voilà ce que retient du congrès de Prague, le nouveau délégué suisse à l’exécutif du Parti de la Gauche européenne (PGE), Norberto Crivelli : « J’ai bon espoir de voir grandir un véritable parti continental, plutôt qu’un club de partis dont les délégués se rencontrent pour discuter de tout et de rien. Lothar Bisky (Die Linke, Allemagne), le nouveau président du PGE propose une dynamique d’ouverture très nécessaire pour harmoniser des organisations aux antagonismes historiques. Il y a des crises à surmonter. Les 19 partis membres et les nombreux partis observateurs ne sont pas tous des partis communistes monolithiques, traditionnels.
    Le Bloc portugais, par exemple, ou la Gauche Unie espagnole sont froidement antagonistes des partis communistes, le PCP et le PCE. Ils ne le cachent pas. Cette franchise, au sein du PGE, rassure pourtant certains candidats à l’adhésion. Un délégué du parti des communistes italien (PdCI) me disait apprécier cette fédération de partis et de sensibilités. Nous avons des adversaires communs, des luttes communes, des projets communs. Cela doit être suffisant pour bâtir, ensemble, un parti européen influent. Sans pour autant nier nos différences et nos divergences. Ce que nous devrons apprendre, c’est à les relativiser. Tout le monde s’entend pour affirmer une nouvelle vision de la gauche, une vision refondatrice ».
    A entendre le dirigeant du parti communiste tessinois, le PGE ressemble au PST : « Nous avons effectivement une expérience à mettre à la disposition du parti européen. Nous ne sommes pas les seuls. Mais notre système de sections cantonales très autonomes, des sensibilités politiques complémentaires ou, parfois, divergentes au sein d’une même organisation coïncide assez justement avec cette grande structure européenne qui se développe à la gauche du parti socialiste avec des communistes, des écologistes, mais aussi des socialistes de gauche ou des éléments très radicaux. Nous vivons cette réalité, au PST, depuis la création de notre parti, en 1944. Nous pourrions aussi apporter notre vécu et notre savoir pratique dans le domaine plus général du développement de la démocratie participative que revendique le PGE, au sein de l’Union européenne, qui se prononce dans l’immédiat pour des referendums sur l’avenir du projet européen.
    La situation du PST est évidemment un peu particulière, au sein du PGE. Nous en sommes membres à part entière, totalement intégrés à la structure sans que notre pays ne soit membre de L’Union européenne. Dans bien des domaines spécifiques, la législation de l’Union par exemple, notre contribution est plus que limitée, mais d’un autre côté, nous jouissons d’une liberté d’appréciation de ce que nous entendons, ce qui peut être utile à nos camarades. Quoi qu’il en soit, l’avenir dira si nous sommes entendus, nous les représentants d’un petit parti, d’un petit pays. Mais encore une fois, j’ai confiance : nous sommes parmi les nôtres pour lutter pour le droit syndical, l’environnement, pour le monde agricole, pour une Europe des citoyens ».
    Propos recueillis par Ron Linder pour Gauchebdo