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Bilan d’étape du mouvement étudiant à Limoges

Publie le dimanche 4 avril 2004 par Open-Publishing

Salut,

Nous occupons depuis mardi dernier la fac de lettres. Cette occupation
permet deux choses. D’abord nous avons un lieu pour nous construire toutes
nos activités. Ensuite, nous disposons du temps nécessaire pour mener la
lutte (les cours et partiels du contrôle continu sont bloqués par d’habiles
barricadages).
La fac de lettres n’est donc pas (plus) morte : elle vit plus que jamais au
gré des AG matinales, des actions diurnes, des commissions vespérales, des
fêtes nocturnes.
"Nous n’avons plus sommeil !"
Le collectif de lutte étudiant (sorte de comité de grève) s’est étoffé, une
cinquantaine d’étudiants y participe.
"Nous ne sommes pas fatigués !"

La semaine :

mardi
l’AG des étudiants lettres/sciences humaines décident l’occupation et le
blocage des cours sur le campus (environ 300 étudiants).

mercredi
nouvelle AG (500 étudiants), fusion avec les STAPS en grève (étudiants en
sport) en une seule AG et reconduction du blocage. Par groupe de 50
débrayage des différents campus (à Limoges, il y en a 3 sans compter les
annexes pour une seule université).

jeudi
on prend les même et on recommence.
Manifestation dans l’après-midi, nous sommes 600 (comptage précis) à
participer à une marche dans la ville. Après débrayage de la fac de droit,
nous sommes 700 (comptage imprécis) à nous diriger vers la DRJS (jeunesse et
sports), puis le rectorat.
Il y avait du monde (le dernier mouvement étudiant à avoir rassemblé autant
de monde date de 98), mais nous nous ennuyés à marcher passivement dans les
rues de Limoges.
L’ambiance est désormais celle d’une volonté d’agir hors des sentiers battus
de la manifestation classique.

vendredi
250 étudiants en AG (exceptionnel pour un vendredi), reconduction du
mouvement jusqu’à lundi). Dans l’après-midi, les étudiants de lettres
soutiennent les STAPSiens reçus en délèg’ au rectorat

samedi
cortège au sein de la syndicaloperie CES (Limoges n’échappe au
plein-employisme archaïque). Objectif : sortir de l’université et se joindre
au salariat (les étudiants sont des salariés sans salaire) et dynamiser
cette manifestation vers la question des droits sociaux (que ne résoud pas
celle de l’emploi) et d’interroger l’éducation.

prochain rdv : dimanche 18h à Vanteaux (travail de commissions et
préparation collective de la journée de lundi)

Ci-dessous le tract (mise en page dégueux, désolé c’est du mode texte) :

CE QUE NOUS DEFENDONS
NOUS LE DEFENDONS POUR TOUS !

Les attaques actuellement menées contre l’enseignement supérieur ont conduit
de nombreux étudiants de Limoges, réunis en assemblée générale, à voter la
grève. Nous vous appelons à nous rejoindre.
La première filière à se mobiliser a été celle des STAPS de Limoges ; ils
sont en grève, soutenus par les professeurs, depuis plus d’une semaine.
Un autre mouvement a conduit les étudiants de la faculté des lettres à
voter la grève et l’occupation des locaux depuis mardi dernier.
Ces deux mouvements se sont unis sur la base de nombreuses revendications
communes, relatives à la politique menée dans l’enseignement public depuis
plusieurs années, à la situation sociale de la majorité des étudiants, et à
la suppression de 30 à 40% des places aux concours de recrutement dans l’
éducation nationale (CAPES, CAPEPS, CPE, etc)
Nous sommes tous concernés, et la lutte s’organise à travers le pays : la
fac de Poitiers est en grève depuis 5 semaines, la fac de Saint Etienne a
été occupée, celle de Grenoble également, et partout les STAPS sont
mobilisés. Plusieurs rectorats (Aix-en-Provence, Poitiers,.) ont été
occupés.
Partout les revendications convergent, et Limoges n’est pas isolée.

NOS REVENDICATIONS :

Face à la dégradation continue de la situation sociale étudiante :
dévalorisation des aides sociales (seulement 6,7% d’étudiants boursiers),
« professionnalisation » en stages peu ou pas rémunérés, 40% d’étudiants
salariés précaires, baisse des aides au logement malgré une hausse constante
des loyers.

1.Mise en place de financements
pour les étudiants !
(rétablissement des pions Mi/Se, augmentation du nombre de bourses et d’
allocations de recherche, gratuité des études supérieures, rémunération des
stages, revalorisation des minima sociaux)

Face au démantèlement progressif de l’enseignement public :

2.Pour une création massive de postes dans l’enseignement !
La pénurie de postes dans l’enseignement, vieille de plusieurs années, et le
refus du ministère d’attribuer de nouveaux postes, entraînent l’embauche de
nombreux vacataires, au statut précaire et payés en dessous de leurs
qualifications.

3.Retrait du projet de loi dit « de modernisation des universités » !
Ce projet de loi prévoit, à travers la régionalisation des universités, des
inégalités criantes entre régions entraînant l’augmentation des frais d’
inscription et l’entrée de capitaux privés dans l’université ainsi qu’un
droit de regard des financeurs sur le contenu des formations.

4.Contre la logique du rapport Belloc sur la contractualisation des
enseignants-chercheurs !
Ce rapport préconise la négociation individuelle des contrats d’
enseignants-chercheurs et dégrade leurs conditions de travail.

5.Rétablissement de tous les postes supprimés aux concours de l’éducation
nationale (CAPEPS, CPE, etc.) et engagement de l’Etat dans un plan
pluriannuel de recrutement du personnel enseignant et non-enseignant !
Le gouvernement prévoit une baisse de 30 à 40% de recrutement dans ces
concours, et par ailleurs maintient en sous-effectif les personnels du
secteur de l’enseignement public.

6.Reconsidération des décrets Lang-Ferry « ECTS/LMD » !
En l’état actuel, ces réformes prévoient sous couvert d’harmonisation
européenne, la mise en place d’un système d’enseignement supérieur à deux
vitesses : pôle d’excellence pour les élites, facs au rabais pour les
autres. Elle organise la mise en concurrence des universités entre elles, et
des étudiants entre eux.

Face aux discriminations constantes exercées par les préfectures et les
universités françaises :
7.Pour une égalité étudiant français/étranger :
une carte d’étudiant = une carte de séjour !

MANIFESTATION samedi 3 avril
Rendez-vous 14h
pl. de la République

Assemblée Générale
Lundi 5 avril à 10h
A la fac de lettres occupée depuis le 30.03
BTS, IUT, DROIT, SCIENCES, STAPS, LETTRES, MEDECINE, PHARMA, PREPAS, ECOLES
D’INGENIEURS, LYCEENS.
MOBILISONS-NOUS !!!