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EDF-GDF : les syndicats entament un bras-de-fer avec le gouvernement

Publie le jeudi 8 avril 2004 par Open-Publishing

EDF-GDF, Ile de France
Rendez-Vous jeudi 8 avril 2004 à 9h30
entre les abords de la gare Saint-Lazare
et la place du Palais-Royal

Après plusieurs journées d’actions relevant de "l’avertissement", les électriciens et les gaziers passent aux choses sérieuses. Les syndicats d’EDF et de GDF appellent à une journée de grève avec des manifestations jeudi dans toute la France pour protester contre le changement de statut des deux entreprises en vue de l’ouverture à la concurrence européenne du marché de l’énergie.
Aucune coupure sauvage touchant les usagers ne sera effectuée dans le cadre de cette journée de mobilisation, promettent les syndicats, "sauf peut-être en direction des décideurs", notamment les députés de la majorité et les permanences de l’UMP...

Parmi les autres actions envisagées localement, il y a aussi le passage des compteurs en tarif de nuit, c’est-à-dire à tarif réduit, en plein jour.
Le nouveau ministre de L’Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy, va devoir faire face à son premier conflit social d’ampleur sur un dossier très délicat. Mardi, pour tenter de désamorcer les choses, il a promis que le statut des agents d’EDF et GDF ne sera pas modifié, mais les syndicats l’accusent de "mensonge" et de "bluff".
Les fédérations CGT, CFDT, CFTC, FO et UNSA des mines et de l’énergie tablent d’ailleurs sur une mobilisation "exceptionnelle" et une réunion interfédérale est prévue dès jeudi soir pour décider des suites à donner au mouvement et discuter d’une manifestation nationale dans la capitale "fin mai, début juin". La CGT promet par ailleurs des actions dans les régions tout au long du mois d’avril.
Les syndicats attendent pour jeudi quelque 10.000 manifestants venus de la capitale et de l’Ile-de-France à partir de 9h30 entre les abords de la gare Saint-Lazare et la place du Palais-Royal, à proximité du Conseil d’Etat qui doit examiner le projet de loi sur la modification du statuts d’EDF et de GDF le 22 avril.
Deux "grandes manifestations" régionales sont également prévues, l’une à Orléans pour le Centre, l’autre à Caen pour la Normandie. Pour le reste de la France, les syndicats annoncent des rassemblements et des défilés dans tous les départements.

Mardi, pour tenter de déminer le terrain, le ministre de l’Economie et des Finances a affirmé devant l’Assemblée Nationale que le statut des agents d’EDF et de GDF "ne sera pas modifié" et que les deux entreprises ne seront pas privatisées. Il a en revanche confirmé la modification du statut d’EDF et de GDF "pour leur donner les moyens du développement dont elles ont besoin".
"La seule réponse à apporter à M. Sarkozy, c’est : menteur, bluffeur, tricheur ! Il peut dire ce qu’il veut. Le projet de loi prévoit la modification du statut des entreprises, ce qui est le lancement du processus de privatisation. Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe avec France Télécom", a déclaré mercredi à l’Associated Press Maurice Marion, l’un des porte-parole de la CGT.
"Le projet de loi prévoit également la modification du statut des salariés, notamment en matière de retraites. C’est écrit dans le texte. Alors si Sarkozy veut faire un geste significatif, qu’il commence par retirer ce projet. Après on verra", a-t-il ajouté.

Pour M. Marion, les propos de M. Sarkozy "relèvent de la manoeuvre pour tenter de dégonfler la mobilisation et jouer sur l’opinion publique pour lui faire croire que nous descendons dans la rue pour des intérêts particuliers alors que la question posée aujourd’hui, c’est celle du bien-fondé du projet du gouvernement. Qu’est-ce qu’une ouverture de capital et qu’est-ce qu’une privatisation vont apporter aux usagers ?".

Le changement de statut des deux entreprises en société anonyme doit intervenir avant le 1er juillet, date de l’ouverture à la concurrence européenne du marché de l’énergie pour les entreprises et les collectivités locales. PARIS (AP)

"Sommet intersyndical" entre la CGT, la FSU et l’UNSA
jeudi 8 avril 2004

La CGT, la FSU et l’UNSA (autonomes) se réuniront jeudi après-midi pour décider d’éventuelles actions "unitaires" face à la décision du gouvernement de maintenir sa ligne politique, a-t-on confirmé mercredi de source syndicale.

La rencontre se tiendra jeudi à partir de 16h, au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis), près de Paris. C’est cette confédération qui avait proposé la tenue de cette rencontre. PARIS (AP)