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Marie-George Buffet :« Il faut écrire une nouvelle page du communisme »

Publie le mardi 11 décembre 2007 par Open-Publishing
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Extraits du discours de la secrétaire nationale du PCF :

« Ne faut-il pas vraiment nous révolutionner ? C’est ce chantier que nous voulons mener. Y arriver demande que nous associions à ce travail beaucoup plus d’adhérents et d’adhérentes. Ce que nous avons commencé à faire, on peut le démultiplier (…). Pour y arriver nous avons aussi besoin des idées d’hommes et de femmes qui à gauche cherchent aussi les voies d’un véritable changement (…). Nous nous sommes donné du temps, car nous savions la dureté des obstacles, nous avons voulu permettre aux idées de cheminer, mais sachons construire. Il nous faut acter au fur et à mesure les convergences, les différentes options, les idées neuves. Sans éliminer aucune idée, sans vouloir reléguer des minorités, mais en cherchant toujours l’enrichissement par la mise en commun. Sinon, nous nous bousculerons dans une impasse au congrès (…).

(…) Dans la perspective de notre congrès, permettez-moi de donner mon avis dans le débat. Avant tout chose, j’ai envie que nous sachions rester ambitieux (…). Notre ambition, l’émancipation humaine, est la plus belle de toutes. Nous tous et toutes ici voulons lui donner sa chance. Alors assumons-la pleinement et interrogeons-nous sur le comment y parvenir. Car si nous donnions un signe de recul sur nos idéaux, nos valeurs, il n’y aurait plus aucune digue face aux vagues du renoncement. C’est pourquoi je pense qu’il faut écrire une nouvelle page du communisme (…).

J’ai déjà eu l’occasion de le dire. N’avons-nous pas été perçus toutes ces dernières années comme plaçant cette question du rassemblement comme l’unique objectif de notre combat ? N’avons-nous pas été perçus comme balançant entre la gauche plurielle et les antilibéraux ? N’y a-t-il pas à changer complètement notre fusil d’épaule, à sortir de ces figures imposées ? N’y a-t-il pas, comme je l’ai déjà évoqué, à travailler à l’unité des dominés, par la bataille idéologique, l’action quotidienne mais aussi par des rassemblements, des alliances qui se construisent en fonction des enjeux et qui à chaque fois permettent de franchir une étape, de marquer des points, d’opérer les ruptures nécessaires (…) ? Ne faut-il pas aujourd’hui prendre une grande initiative politique pour appeler à des fronts citoyens et populaires porteurs des grandes réformes dont je parlais tout à l’heure ? Cette démarche ne peut-elle pas déjà se décliner sur un premier objectif : changer l’Europe ? Ne doit-on pas travailler à démultiplier, élargir ces fronts jusqu’à construire une majorité politique ?

(…) J’entends le débat entre parti et mouvement. Mais nous sommes dans une démocratie, et le parti, c’est le suffrage universel, et donc le pouvoir. Alors oui, si nous voulons bénéficier d’une force qui donne forme à la révolte, n’avonsnous pas besoin d’un parti ? Un parti qui, par son ouverture, une vie démocratique renouvelée, jusqu’à évidemment dans le fonctionnement de ses directions, permet à chacun et à chacune d’apporter sa pierre et d’être partie prenante des choix. Un parti qui, dans la confrontation d’idées, crée une unité d’action. Un parti qui, par la diversité de ses membres, sa parité, sa mixité, est enraciné dans notre peuple. Un parti reposant sur la souveraineté des adhérents. Un grand parti moderne populaire et rassembleur, militant, et toujours en pointe de la solidarité, depuis l’aide concrète à sa voisine de palier menacée d’expulsion ou victime de violences, des bagarres que l’on mène dans son association ou son syndicat. Un parti qui affronte le suffrage universel, assume la gestion, la place dans les institutions avec ses élus. Des élus qui démontrent en permanence que l’on ne doit rien subir de ce que l’on trouve injuste. Des élus en recherche permanente d’innovation et de démocratie. Enfin un parti qui met en adéquation la place de l’intervention populaire et citoyenne dans son projet et sa conception du militantisme et de la politique. Un grand parti moderne et populaire.

Tout cela, notre parti en est à la fois proche et éloigné. Alors interrogeons-nous. Avons-nous les potentiels pour que notre parti devienne pleinement cela ? Si oui, permettez-moi de le penser, il faut révolutionner le PCF en allant au bout de la confrontation d’idées, en le faisant dans l’action et le débat, en travaillant toutes les pistes de manière ouverte et innovante. Sinon il faut prendre un autre chemin (…). »

http://www.humanite.fr/2007-12-10_P...

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