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Grossière manipulation contre la grève Maxi-Livres

Publie le jeudi 8 avril 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

Depuis quelques jours, un salarié de Maxi-Livres, responsable de magasin dans la Région parisienne, communique librement dans l’entreprise par Intranet, sans être nullement inquiété par la direction alors qu’une Charte d’utilisation des moyens informatiques en interne l’interdit formellement et que tout demande d’y avoir accès est régulièrement refusé aux organisations syndicales. Ce salarié, sans mandat électif aucun, s’auto-proclame pompeusement "Comité de soutien des salariés non-grévistes" alors que sur le magasin en grève de Gare de Lyon, il n’y a aucun non-gréviste puisque 100% du personnel est en grève depuis le 8 mars. Comme dans les argumentaires de la direction, il joue sur la confusion entre la notion d’établissement et d’entreprise puisque, comme il l’avoue lui-même dans son communiqué, il ne travaille pas au Maxi-Livres de Gare de Lyon qu’il ne connait que pour passer devant ! Son initiative est largement sujette à caution quand l’on sait que, lors du référé intenté devant le TGI par la direction et perdu le 23 mars, ce même salarié avait fourni une attestation à la direction en se portant "volontaire" (comme à l’armée) pour l’ouverture du magasin en grève. Dans cette lettre "cordiale", il accusait Latifah(sic) Abed de n’avoir pour "volonté que la destruction" de son entreprise. Pas moins. L’énormité ridicule de l’accusation rappelait le qualificatif de "terroriste" accolé à Latifa Abed dans un tract anonyme qui avait circulé il n’y a pas si longtemps dans l’entreprise sans qu’on ait jamais su qui en était l’auteur (voir "Une campagne de haine" http://www.stop-precarite.org/Menu/menu2.htm )

Ce même salarié reparait donc quelques semaines plus tard, fort spontanément alors que la direction se retrouve dans l’impasse dans ses tentatives de casser la grève, en transmettant dans les magasins et bureaux le texte suivant, appelant les salariés à se mobiliser à ses côtés...contre une collègue qui a pour nom Latifa Abed :

"X.Y.
Responsable Max-Livres
C.C. P...
.........
Tél. ....................

Comité de soutien
des salariés non-grévistes

Aidons la chouette !

J’ai pris l’initiative, soutenu par d’autres collègues, de faire entendre
ma voix, celle qui est certainement majoritaire mais qui s’exprime
rarement. Aujourd’hui Maxi-Livres subit une nouvelle campagne de dénigrement venant de Latifa Abed qui utilise son réseau afin d’inclure dans son combat idéologique et politique notre société par toutes sortes d’amalgames que nous avons pu lire ici ou là dans la presse. Afin de rétablir une certaine vérité, en l’occurence au sujet de la Gare de
Lyon que je connais particulièrement bien dans la mesure où il se situe sur
le trajet quotidien pour me rendre sur mon lieu de travail, il faut savoir
que certains des commerces avoisinant Maxi-Livres dans la galerie marchande ne bénéficient ni de toilettes individuelles, ni de climatisation, tout le monde devant utiliser les mêmes toilettes. Je conviens que ces conditions sont particulières mais Maxi-Livres devait-il subir une grève menée avec l’archarnement que l’on connaît par Latifa Abed à la tête d’un groupuscule ne comptant que quatre salariés quand la responsabilité de notre enseigne n’est pas engagée ? Aucun des autres commerces ne s’est mis en grève pour ces mêmes revendications et n’a baissé le rideau.
Nier les progrès sociaux chez Maxi-Livres c’est oublier d’où l’on vient
Mais peut-on considérer encore le combat de Latifa Abed comme un combat pour la défense des salariés de Maxi-Livres ? J’en doute fortement lorsque l’on a pu apercevoir le défilé de certains hommes et femmes politiques afin de défendre non pas les salariés de Maxi-Livres mais leur propre campagne électorale. Qui manipule qui dans cette histoire ? Qui représente qui ? Je crois savoir que ce mouvement n’est suivi que par le "clan Latifa Abed" qui ne représente que très peu de personne se laissant embrigader l’esprit, quatre sur l’ensemble des salariés Maxi-Livres. Que vient faire Maxi-Livres dans toute cette manipulation idéologique ? Il existe dans notre société des institutions représentatives du personnel qui fonctionnent normalement quand elles ne sont pas détournées systématiquement par cette même personne de leurs prérogatives premières. Il n’y a jamais eu de la part de Latifa Abed de volonté de dialogue ou de négociation afin de déboucher sur des conditions acceptables, réalisables et non pas utopiques. Seules ses positions extrémistes et irrationnelles la renvoient dans une lutte d’un
autre âge. Tout devient amalgame et manipulation. La réalité des salariés de Maxi-Livres est toute autre que la représentation très personnelle des choses que Latifa Abed rêverait de nous imposer. Alors sortons de l’anonymat, faisons entendre notre voix puisqu’elle est majoritaire. Rester dans le silence c’est laisser la désinformation s’installer, occulter au quotidien le moindre de nos efforts afin de garantir la pérennité de cette entreprise que nous aimons tous.
X.Y.
Aujourd’hui beaucoup d’entre vous se sont reconnus dans cet appel du coeur mais aussi de la raison. Pour une meilleure efficacité et dans le cas où vous adhérez à mes propos je vous demanderais de vous organiser comme suit : Enyoyez-moi sur une feuille blanche et de manière lisible votre nom, votre fonction et votre lieu de travail. Merci de me les faxer au magasin au : ........... Merci pour vos encouragements."

Ce texte appelle plusieurs réflexions :

 l’argumentaire développé contre la seule Latifa Abed est à 3000% semblable à celui de la direction dans tous ses communiqués : isolement de L.Abed vis-à-vis des autres grévistes et ignorance du soutien de son organisation syndicale, L.Abed ménerait une campagne de dénigrement contre son entreprise, sa véritable motivation serait d’ordre politique, elle abuserait de son mandat syndical de défense des salariés à d’autres fins, etc... strictement la même logghorée distillée continuellement par la direction partout où elle le peut, tant en interne qu’en externe, en réalité stratégie de communication concertée et définie grâce aux bons conseils de son avocat du moment comme seul système de défense pour tenter de faire oublier ses manquements à ses obligations légales. Ainsi, ce prétendu comité de soutien devrait s’appeler plus justement "comité de soutien patronal".

 Peut-on prétendre connaître un point de vente et ses conditions de travail parce qu’on ne fait que passer devant en allant travailler... ailleurs ?! L’argument est tout à fait grotesque et particulièrement stupide, d’autant que les salariés de Gare de Lyon n’ont jamais vu, ni jamais parlé avec ce salarié qui tient ses informations d’on ne sait où, mais certainement pas des salariés de la galerie non plus dont il ignore tout puisque, contrairement à ce qu’il affirme préremptoirement, certains commerces possèdent bel et bien des toilettes sur leur surface de vente comme des arrivées d’eau (encore plus pour les commerces alimentaires), ce qui est la preuve que cela est techniquement possible.

 Il affirme que l’entreprise n’a aucune responsabilité dans les conditions d’hygiène et de sécurité de ce point de vente du fait de son emplacement dans le métro faisaint mine d’ignorer toutes responsabilités légales de l’employeur qui, en l’occurence, n’est pas la RATP, tout le dossier technique, tout comme les courriers et mise-en-demeure de la Médecine et de l’Inspection du travail qui, depuis des mois, et en vain, rappelle à l’ordre la direction de Maxi-Livres. Après, il peut accuser Latifa Abed de désinformation, à ce sujet il s’y entend parfaitement, volontairement. Au profit de qui ?

 Au passage, il insulte les 3 autres grévistes en les traitant de "groupuscule", tout juste bon à se laisser "embrigader l’esprit" sans leur avoir jamais parlé, ni entendu. Trop lâche pour venir leur parler en face. Son courage s’arrête à son clavier d’ordinateur, prenant soin d’envoyer son message dans tous les magasins sauf dans celui de Gare de Lyon bien sûr.

En conclusion, quoi penser de ce genre d’initiative qui pue l’individualisme et le carriérisme le plus vil ? Comment peut-on se regarder en face quand on est prêt à tout, comme écraser ses collègues en leur déniant tout droit à se défendre, pour plaire à une direction qu’on a, par le passé, copieusement critiqué ?

Combat idéologique, dit-il ?
Comment ne pas ressentir un malaise certain devant un discours qui s’apparente au final à celui de l’Extrême-droite, autant par le fond qui révèle, derrière l’acharnement contre une seule personne, un anti-syndicalisme des plus primaires qu’à la forme qui n’est qu’une manipulation de l’information par l’omission, le mensonge et la calomnie ?

Les salariés du Maxi-Livres de Gare de Lyon, en cherchant à défendre leurs droits les plus élémentaires par la grève, savent, eux, au-delà de tout clivage politique, pour quelles valeurs ils se battent : la dignité et la solidarité.

SOUTENEZ LES GRÉVISTES DE MAXI-LIVRES
VISITEZ LEUR SITE http://lemaxisyndicat.site.voila.fr
Contact cgtmaxilivres@voila.fr

Messages

  • je travaille dans une boite faisant de la distribution de fournitures de bureau et j’ai eu l’occasion dans les couloirs du métro gare de Lyon de discuter avec les grévistes que je soutiens à 150 % !!!
    Je suis suffoqué que l’on puisse etre salarié et attaquer ses propes collègues. Le type qui soutient la direction est un KAPO (dans les camps nazis il s’agissait de juif qui était près à battre leur frère en échange de qqles traitements de faveurs) je n’ai pas de mots assez dure pour exprimer ma colère par rapport à une attitude aussi méprisable. Si seulement je pouvais lui répondre, le voir en face lui gerber à la gueule. Ce type espère un traitement de faveur une évolution mais il n’obtiendra pas grande chose. Il se fait manipulé. Il va se faire mépriser par ses collègues et meme sa hierarchie qui risque de se servir de lui comme fusible et lui font tenir les propos qu’ils ne sont plus capables d’assumer. Une seule pensée...pauv type...
    Pierre

  • Le salarié proche de la direction, à l’origine de cette initiative, a délibérément contrecarrer à la Charte des moyens informatiques interne à l’entreprise en débridant la messagerie lotus (comme il s’en vante lui-même par écrit) pour utiliser Intranet afin de communiquer abusivement avec les salariés (alors qu’Intranet est systématiquement refusé aux organisations syndicales). Malgré le fait qu’il se prétende l’objet d’une mise-en-garde, il récidive quelques jours plus tard preuve de son sentiment totale d’impunité.