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MAXI-LIVRES : INTOX ET MANIPULATION

Publie le mercredi 14 avril 2004 par Open-Publishing

INTOX, MANIPULATION ET AUTRES PETITS MENSONGES...

Le 7 avril, à la réunion des délégués du personnel des magasins MAXI-LIVRES, avalanche de questions FO, SUD et CGT au sujet de la grève d’un mois des salariés du Maxi-Livres de la Gare de Lyon. La direction s’est noyée dans ses réponses contradictoires (la plus belle perle :"Nous n’avons jamais refusé un médiateur puisque nous n’en avons jamais demandé" !). Les élues CFDT, quant à elle, ont craqué, s’emportant avec vulgarité contre les grévistes, montrant clairement leur positionnement pro-patronal. Normal, elles confondent ces réunions de défense sociale des salariés avec des réunions commerciales.

Quelques jours plus tard, le compte-rendu rédigé par la direction était diffusé dans les magasins. Une avalanche de perles dont celles-ci :

LA TRANSPARENCE SELON LA DIRECTION : ENVOI AU SALARIÉ DE LA DÉCISION DU TGI MOINS 3 PAGES !
A la question n°1 de FO évoquant la décision du TGI du 23 mars 2004 qui a débouté la direction de l’essentiel de ses demandes, la direction "informe les salariés que le Président du Tribunal de Grande Instance a accordé à la société PROLIBRA la majorité de ses demandes, notamment il a enjoint Madame Abed à restituer les clés du magasin de la Gare de Lyon."

Première "erreur", la décision n’a pas été rendue par le Président du TGI mais par son Vice-Président, Monsieur Bernard Valette. Moins anecdotique mais tout aussi approximatif pour ne pas dire mensonger, quand la direction affirme que le jugement lui a accordé "la majorité de ses demandes". Pour mémoire, nous citons un extrait du communiqué de la Cgt Maxi-Livres : "Rejetée sa demande d’intervention de la force publique ; rejetée sa demande de procéder à l’évacuation du stock et du contenu du magasin "de manière à éviter tout risque d’incendie, de vol, destruction ou pillage"(sic) ; rejetée sa demande de procéder à l’enlèvement de la caisse du magasin, du coffre-fort "ainsi que tous documents et toutes marchandises afin d’en prévenir la détérioration ou la destruction ou le vol"(sic) ; rejetée sa demande de procéder à des travaux réclamés depuis deux ans et devant faire l’objet de négociations dans le cadre de la grève ; rejetée sa demande de procéder au changement de toutes les serrures et clefs du magsin et de ses annexe. Au final, seules et maigres concessions accordées par le Juge à la direction, le changement de la porte de la réserve fracturée (avant la grève) et ayant fait l’objet d’une plainte à la police par les salariés eux-même et déjà réparée par la direction (!) ; et la restitution des clefs du magasin par la seule Latifa Abed pour accèder au fonds de caisse qui doit s’élever à une somme dérisoire." Majorité de ses demandes, vraiment ?!! C’est mathématiquement faux. Comme nous le disions, cette décision a bel et bien été un "maxi-camouflet" pour la direction.

Plus grave. La direction poursuit dans son compte-rendu : "Pour la complète information des salariés, la copie de l’ordonnance rendue le 23 mars 2004 est annexée au présent compte-rendu." En réalité, comme seul document, les salariés disposent de la très jolie page de garde à en-tête du TGI, de la page1 qui décline l’identité des parties et... la dernière page d’expédition exécutoire du jugement qui ne détaille pas la décision. Les 3 pages substantielles des débats et motifs sont tout simplement manquantes et absentes de l’envoi ! Une très belle preuve de transparence... et de manipulation. Mais pourquoi la direction a-t-elle peur d’envoyer la totalité de la décision de justice si elle lui est si favorable ?

LA DIRECTION A ÉCRIT DONC TOUT VA BIEN
Toujours sur la grève, à la question n°3 de SUD au sujet des injonctions répétées et non satisfaites de la Médecine et l’Inspection du travail, la direction trouve une parade grossière dans sa réponse qu’elle réitère dans sa réponse à la question n°2 de la CGT : "Chaque courrier de l’inspection du travail fait l’objet d’une réponse avec copie à la secrétaire du CHSCT. Les mises en demeure sont transmises régulièrement à la secrétaire du CHSCT." ou " La Direction rappelle qu’elle a répondu à chacune des mises en demeure de l’Inspection des Transports, dont copies ont été remises à la secrétaire du CHSCT."

La direction veut faire croire que sa responsabilité est levée par ce qu’elle a juste répondu aux courriers qui lui étaient adressés par ces deux Administrations ! Mais il ne suffit pas de répondre aux courriers pour que les problèmes soient réglés ! L’inspecteur du travail des Transports ne s’est pas laissé abuser puisqu’il dresse actuellement un Procès-Verbal transmis au Procureur de la République, preuve de la mauvaise foi de la direction. Quant à la transmission des courriers à la secrétaire du CHSCT, celle-ci n’a pas l’air d’être au courant puisque elle-même et une autre élue CHSCT ont demandé, lors du dernier CE, copies de ces documents à la déléguée syndicale CGT en affirmant ne pas les détenir. Et de plus, quand bien même la direction aurait transmis ces courriers à la secrétaire du CHSCT, encore eut-il fallu que les autres membres du CHSCT en eurent pris connaissance, ce qui n’a jamais été le cas, comme le montrent tous les comptes-rendus du CHSCT.

Tout le reste est à l’avenant

TOUT SUR LA GRÈVE http://lemaxisyndicat.site.voila.fr
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