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MAXI-LIVRES : GRÈVE SUSPENDUE

Publie le jeudi 15 avril 2004 par Open-Publishing

15 avril 2004
COMMUNIQUÉ DE LA CGT MAXI-LIVRES
nous voila revenu au temps de Zola

GRÈVE SUSPENDUE AU MAXI-LIVRES DE LA GARE DE LYON

Les salariés du Maxi-Livres de la Gare de Lyon, à Paris, en grève depuis le 8 mars 2004 pour leur minimum vital, suspendent provisoirement leur mouvement de grève suite au retrait de la médiation de la DDTE dûe à l’intransigeance d’une direction particulièrement réactionnaire. Ils sont confortés cependant dans leur bon droit par la transmission d’un Procès Verbal de l’Inspecteur du travail au Procureur de la République. La mobilisation continue...

Ces 4 salariés, dont la déléguée syndicale CGT et militante du Réseau Stop Précarité, Latifa Abed, se battent depuis des mois pour leur minimum vital, à savoir l’application de dispositions élémentaires du Code du travail ayant pourtant fait l’objet d’injonctions répétées de la Médecine et de l’Inspection du travail mais ignorées par la direction : accès libre aux toilettes, à un point d’eau, vestiaires adéquates...

Depuis le début de la grève, en lieu et place d’un dialogue souhaité par les salariés pour des motifs tout à fait légitimes, ces derniers ont dû faire face au comportement particulièrement agressif et répressif d’une direction qui s’est révélée totalement réactionnaire, ce qui a choqué tous les observateurs : interventions multipliées d’huissiers, attaque en référé au TGI, non-respect de l’ordonnance du jugement, entrave au droit de grève, refus d’un médiateur pourtant proposé par le TGI, communiqués mensongers et insultants de la direction adressé à la presse et aux salariés de l’entreprise, avalanche de courriers menacants de la Responsable des Ressources Humaines aux grévistes comme aux Instances de la CGT...

Devant la mauvaise volonté évidente de la direction, les grévistes avaient saisi le 8 avril la DDTE de Paris qui a proposé les services d’un médiateur en la personne de Monsieur Bruno Escalere, directeur-adjoint. Mr Escalere a tenté une médiation entre les deux parties mais devant le refus obstiné de la direction de retirer de son projet de protocole de fin de conflit, comme il est d’usage en ces circonstances, la promesse certaine de sanctions disciplinaires, civiles et/ou pénales à l’encontre des grévistes, et notamment de Latifa Abed, celui-ci s’est retiré à regret le 14 avril en motivant son retrait par courrier(voir lettre ci-dessous)

Dans l’attente d’un signe tangible de la direction pour un dialogue social constructif et apaisé, les salariés ont décidé de suspendre provisoirement leur grève à compter du jeudi 15 avril 2004. La mobilisation continue donc, sous d’autres formes. Les salariés sont prêts à se remettre en grève à la moindre alerte.

Ils sont confortés dans leur bon droit par l’annonce de la transmission effective au Procureur de la République d’un Procès Verbal de non-respect par la direction de Maxi-Livres des dispositions légales en matière d’hygiène et de sécurité sur ce point de vente par l’Inspecteur des Transports dont ils dépendent en matière de droit du travail. Rendez-vous donc prochain dans les Palais de Justice.

Plus d’un mois de grève pour des toilettes et de l’eau, nous voilà revenu au temps de Zola.

Les salariés bénéficient d’un mouvement de solidarité important tant des syndicats, associations, partis politiques que des usagers du métro (déjà + de 6000 signatures recueillies).

CONTACT
Latifa Abed tel. 06 83 56 34 57
site = http://lemaxisyndicat.site.voila.fr
mail = cgtmaxilivres@voila.fr

LETTRE DE LA DDTE À LA DIRECTION MAXI-LIVRES :

"MINISTÈRE DE L’EMPLOI, DU TRAVAIL ET DE LA COHÉSION SOCIALE
Le Directeur Adjoint du Travail
Bruno Escalere

À

Monsieur CHAMBON
Madame REDLINGER
Société MAXI LIVRES

Paris, le 14 avril 2004

Madame, Monsieur,

Pour faire suite à mon courrier du 8 avril dernier, j’ai reçu avec Monsieur MARTIN le même jour, les grévistes à mon bureau et vous ai immédiatement informé par téléphone, de leurs réactions à la deuxième version de votre projet de protocole. A cette occasion, nous avions alors convenu de nous rencontrer ce matin à mon bureau afin que vous nous présentiez votre troisième version de ce document. Je vous ai alors confirmé les termes de mon courrier du 8 avril relatifs au désistement de notre service, dans cette démarche de "médiation informelle", si subsistait dans cette troisième version du projet, la clause (à notre sens contraire à l’objectif de fin de conflit) intéressant l’exercice de sanctions d’éventuels faits fautifs commis pendant le mouvement de grève. Or, ces dispositions, contenues dans l’article 8 de la version 2 de votre projet de protocole, subsistent in extenso dans l’article 7 de la nouvelle version. Dès lors, nous estimons en l’état, ne plus disposer de votre part, des moyens nous permettant de poursuivre notre processus de rapprochement des parties dans la perspective d’une fin négociée de ce conflit du travail.

Demeurant à tout moment à votre disposition pour une éventuelle reprise des négociations, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Bruno Escalere"

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