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MON 810 : José Bové et ses camarades cessent leur grève de la faim...

Publie le lundi 14 janvier 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Le maïs OGM indésirable en France

Le gouvernement Fillon suspend l’utilisation du MON 810. José Bové et ses camarades cessent leur grève de la faim. Le syndicat paysan majoritaire, la FNSEA, n’a plus la cote auprès de l’Elysée.

Le président Nicolas Sarkozy l’avait laissé entendre lors de sa conférence de presse, mardi. Le gouvernement français a finalement décidé vendredi soir de déclencher la clause de sauvegarde pour suspendre la culture de maïs modifié génétiquement (OGM). Elle concerne le seul produit jusqu’alors autorisé, le MON 810, créé par le puissant groupe américain Monsanto. Pour exiger cette mesure, José Bové et plusieurs de ses camarades du syndicat de gauche Confédération paysanne avaient entamé une grève de la faim depuis le 3 janvier. Dès l’annonce gouvernementale, cette grève a cessé. « Clause de sauvegarde », « MON 810 », de quoi s’agit-il ?

LA CLAUSE DE SAUVEGARDE Elle permet à un pays membre de l’Union européenne d’interdire un organisme génétiquement modifié (OGM) autorisé par Bruxelles, à condition de justifier cette mesure avec un dossier scientifique complet. Dans le cas présent, Monsanto dispose d’un délai de quinze jours pour s’opposer à cette clause auprès de la Commission européenne. Celle-ci prendra donc la décision de confirmer ou d’invalider la demande française. Actuellement, six Etats de l’Union ont utilisé cette clause, dont l’Autriche et la Hongrie, ce qui a provoqué des menaces de représailles contre l’Europe de la part des pays producteurs d’OGM comme les Etats-Unis, le Canada et l’Argentine, qui ont déposé plainte à Genève auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Rappelons qu’en Suisse, le peuple a décidé par référendum en novembre 2005 d’établir un moratoire de cinq ans pour suspendre toute culture d’OGM (lire ci-dessous).

LE MON 810 Ce produit, le seul autorisé en Europe, est génétiquement modifié pour développer une toxine qui élimine les traditionnels ennemis du maïs que sont les insectes pyrale et sésamie. La Haute autorité sur les OGM en France avait préconisé la semaine passée l’usage de la clause de sauvegarde car, selon ses explications, elle a « relevé un certain nombre de faits scientifiques nouveaux négatifs touchant notamment la flore et la faune ». Parmi les effets négatifs, la dissémination sur plusieurs dizaines, voire centaines, de kilomètres de l’OGM de MON 810 ainsi que l’apparition de résistance au produit chez certains insectes.

Cette décision du gouvernement français a provoqué la colère de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le syndicat paysan le plus important en France qui représente surtout les intérêts de l’agriculture industrielle. Certains cultivateurs français d’OGM ont même menacé de recourir à la « désobéissance civile » un clin d’oeil à leur concurrent honni José Bové en important sans autorisation le MON 810.

CHANGEMENT DE CAP Cet épisode révèle un changement de cap radical de la part du président Nicolas Sarkozy. Jusqu’alors, son parti, l’UMP, était très lié à la FNSEA qui fut le plus indéfectible soutien de Jacques Chirac. Jamais ce dernier aurait pris le risque de fâcher ce puissant syndicat en donnant gain de cause à la Confédération paysanne, son adversaire détesté.

Sarkozy a sans doute fait ses comptes : l’environnement et la sécurité alimentaire sont des thèmes plus porteurs que l’industrie agricole. De plus, le poids de la paysannerie, prépondérant il y a encore un demi-siècle, ne cesse de s’effondrer. La FNSEA doit se faire une raison : elle n’est plus le « chouchou » de l’Elysée.

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Messages

  • La décision du gouvernement français provoque la colère de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le syndicat patronal des agriculteurs qui représente surtout les intérêts de l’agriculture industrielle et des lobbys de la chimie. La FNSEA très liée à l’UMP et dont plusieurs Présidents et responsables sont devenus ministres ou conseillers dans les gouvernements de droite, dirigent les Chambres d’Agriculture, décident du montant et répartissent les subventions aux exploitants agricoles, et sert de passerelle entre pouvoir économique et pouvoir politique. Des cultivateurs français d’OGM membre de la FNSEA viennent de menacer de recourir à l’importation clandestine d’OGM d’Espagne et d’effectuer des semis illégaux.
    Jean

    • Si chacun restait à sa place, peut-être que tout le monde se porterait mieux. Si la FNSEA avait choisi l’option de devenir adulte, c’est-à-dire autonome, indépendant de tous lobbies, peut-être que les consommateurs n’auraient pas à souffrir de la "bouffe dégueulasse", ni de l’eau, essentielle à la vie, qu’ils ont pourtant laissée polluer sans aucun état d’âme.

      La Confédération paysanne est plus dans le vrai que la FNSEA, et même si José Bové n’est pas toujours apprécié, reconnaissons-lui au moins le mérite d’avoir mis en évidence que la FNSEA, avec la bénédiction du politique et du financier, avait berné pendant plusieurs années les consommateurs qui ne savaient pas qu’ils mangeaient de la merde, et que la venue des OGM n’allait pas arranger l’état sanitaire de nous tous. S’il y a autant d’allergies aujourd’hui chez les enfants comme chez les adultes, ça vient bien de quelque part !

      J’entends que personne n’a encore réagi aux propos d’un des responsables de la FNSEA qui a affirmé que de toutes façons on avait tous des OGM dans nos assiettes et ce quotidiennement, par l’importation de viandes nourries aux graines OGM, ainsi que dans les plats tout préparés ! Qu’attend l’Etat pour réagir, à moins qu’il y ait encore là-aussi une grande part d’hypocrisie !

      Une enquête à grande échelle, au moins nationale, serait la bienvenue pour dire ce qu’il en est et aussi creuser plus loin au niveau de l’impact sur notre santé ! Monsento détient des résultats négatifs qu’il ne veut pas livrer à l’opinion publique ! Obligeons-le ou coulons-le en boycottant tous les produits touchant de près ou de loin au maïs !

      Le consommateur est roi, alors que chacun le prouve !

    • Et le poisson d’élevage que l’on nous fait bouffer, voir les tranches de thons plus rouges que rouge, il est nourri avec quoi ?

      Comme les ports de pêches , toujours bien protégés, vont être reserves à la plaisance en manque de places, l’avenir est aux supers productions appartenant aux fonds de pension, il faut être moderne, comme dit Attali .

      Boris

    • Idem pour le saumon d’élevage, la truite, la crevette du Brésil plus ou moins allergisante...les farines animales que les industriels tentent d’imposer à nouveau car Sarko laisse penser que tout est possible avec lui, même le retour vers des pratiques dangereuses pour notre santé comme pour celle des animaux que nous mangeons... Quand nous serons tous morts, parce qu’empoisonnés par Monsento et les autres, restera plus que les insectes sur la terre, de loin les plus coriaces, si j’ai bien compris ! Quelle triste fin pour les plus cérébraux des animaux, si on se remue pas le derrière avec plus d’énergie !

  • Le moustachu des causses cesse sa grève de la faim.
    Ah ah ah ah ah
    Il savait bien que c’était prévu la suspension.
    A vaincre sans péril on triomphe sans gloire.......