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sarko fait ses comptes : sécurité alimentaire contre fnsea. Et l’UMP dans tout ca ???

Publie le lundi 14 janvier 2008 par Open-Publishing
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Le maïs OGM indésirable en France
ENVIRONNEMENT | 09h12 Le gouvernement Fillon suspend l’utilisation du MON 810. José Bové et ses camarades cessent leur grève de la faim. Le syndicat paysan majoritaire, la FNSEA, n’a plus la cote auprès de l’Elysée.

JEAN-NOËL CUÉNOD | 14 Janvier 2008 | 09h12 24H, quot suisse

Le président Nicolas Sarkozy l’avait laissé entendre lors de sa conférence de presse, mardi. Le gouvernement français a finalement décidé vendredi soir de déclencher la clause de sauvegarde pour suspendre la culture de maïs modifié génétiquement (OGM). Elle concerne le seul produit jusqu’alors autorisé, le MON 810, créé par le puissant groupe américain Monsanto. Pour exiger cette mesure, José Bové et plusieurs de ses camarades du syndicat de gauche Confédération paysanne avaient entamé une grève de la faim depuis le 3 janvier. Dès l’annonce gouvernementale, cette grève a cessé. « Clause de sauvegarde », « MON 810 », de quoi s’agit-il ?

LA CLAUSE DE SAUVEGARDE Elle permet à un pays membre de l’Union européenne d’interdire un organisme génétiquement modifié (OGM) autorisé par Bruxelles, à condition de justifier cette mesure avec un dossier scientifique complet. Dans le cas présent, Monsanto dispose d’un délai de quinze jours pour s’opposer à cette clause auprès de la Commission européenne. Celle-ci prendra donc la décision de confirmer ou d’invalider la demande française. Actuellement, six Etats de l’Union ont utilisé cette clause, dont l’Autriche et la Hongrie, ce qui a provoqué des menaces de représailles contre l’Europe de la part des pays producteurs d’OGM comme les Etats-Unis, le Canada et l’Argentine, qui ont déposé plainte à Genève auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Rappelons qu’en Suisse, le peuple a décidé par référendum en novembre 2005 d’établir un moratoire de cinq ans pour suspendre toute culture d’OGM (lire ci-dessous).

LE MON 810 Ce produit, le seul autorisé en Europe, est génétiquement modifié pour développer une toxine qui élimine les traditionnels ennemis du maïs que sont les insectes pyrale et sésamie. La Haute autorité sur les OGM en France avait préconisé la semaine passée l’usage de la clause de sauvegarde car, selon ses explications, elle a « relevé un certain nombre de faits scientifiques nouveaux négatifs touchant notamment la flore et la faune ». Parmi les effets négatifs, la dissémination sur plusieurs dizaines, voire centaines, de kilomètres de l’OGM de MON 810 ainsi que l’apparition de résistance au produit chez certains insectes.

Cette décision du gouvernement français a provoqué la colère de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le syndicat paysan le plus important en France qui représente surtout les intérêts de l’agriculture industrielle. Certains cultivateurs français d’OGM ont même menacé de recourir à la « désobéissance civile » un clin d’oeil à leur concurrent honni José Bové en important sans autorisation le MON 810.

CHANGEMENT DE CAP Cet épisode révèle un changement de cap radical de la part du président Nicolas Sarkozy. Jusqu’alors, son parti, l’UMP, était très lié à la FNSEA qui fut le plus indéfectible soutien de Jacques Chirac. Jamais ce dernier aurait pris le risque de fâcher ce puissant syndicat en donnant gain de cause à la Confédération paysanne, son adversaire détesté.

Sarkozy a sans doute fait ses comptes : l’environnement et la sécurité alimentaire sont des thèmes plus porteurs que l’industrie agricole. De plus, le poids de la paysannerie, prépondérant il y a encore un demi-siècle, ne cesse de s’effondrer. La FNSEA doit se faire une raison : elle n’est plus le « chouchou » de l’Elysée.

Messages

  • On peut aussi imaginer que si les agriculteurs affiliés à la FNSEA persistaient dans leur volonté de semer malgré l’interdiction on n’assisterait pas aux mêmes déploiements de forces pour les en empêcher que ceux qui ont été mis en oeuvre contre les collectifs de faucheurs. Soit dit en passant ils ont bonne mine les tribunaux. ET puis comme nous sommes dans une période faste pour les comiques , Nathalie Kosciusko-Morizet la sous ministre de l’environnement affirmait sans rire ce matin dans le journal de France Culture que ce moratoire :" n’était une victoire de personne sur personne "(sic) mais tout simplement la conséquence du Grenelle de l’environnement.Ben voyons. Une chose est sûre, les calculettes sont sorties et ça récupère à tout va. Ne relâchons pas la pression.
    Lul