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Le pape/les cathos ... en espagne et en italie : bras de fer !

Publie le vendredi 18 janvier 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Bras de fer entre les prélats espagnols et Zapatero

L’Eglise fustige le « fondamentalisme laïc » du pouvoir socialiste.

François Musseau, Madrid

Le courant le plus conservateur de la droite espagnole a frappé un grand coup de poing sur la table. En évinçant des listes électorales pour les législatives du 9 mars le maire modéré de Madrid, Alberto Ruiz-Gallardon (LT du 17.1.08), la direction du Parti populaire (PP) a fait un acte d’autorité qui réjouit l’épiscopat. D’autant que, si Ruiz-Gallardon abandonne bientôt la politique - comme il l’a promis -, son successeur à la tête de la capitale ne sera autre qu’Ana Botella, édile municipal, épouse de l’ex-premier ministre conservateur José Maria Aznar, et catholique fervente que l’on dit proche des « Missionnaires du Christ », un mouvement « ultra », comparable à l’Opus Dei.

Manifestations monstres

La hiérarchie catholique espagnole a des raisons d’être aux anges : l’opposition de droite, dont les sondages indiquent qu’ils peuvent battre le socialiste Zapatero, communie avec leurs combats en faveur de la « famille chrétienne » (excluant, à leurs yeux, le mariage homosexuel) ou du catéchisme obligatoire à l’école.

Depuis l’arrivée au pouvoir de José Luis Zapatero, en 2004, les évêques espagnols, traditionnellement proches de la droite, se montrent belligérants. Sous leur égide ou leur soutien appuyé, une bonne dizaine de manifestations monstres ont été organisées dans les rues de Madrid contre des initiatives socialistes : égalité des droits pour les homosexuels, instruction civique à l’école, supposées négociations secrètes avec l’organisation terroriste basque ETA... Chose inédite en Espagne, de nombreux prélats n’ont pas hésité à battre personnellement le pavé, dont les cardinaux Rouco Varela et Cañizares. Ces derniers se dressent avec véhémence contre « le fondamentalisme laïc » de José Luis Zapatero. Fin décembre, au cours d’un rassemblement anti-socialiste à Madrid, Antonio Cañizares fulminait : « Les réformes (du gouvernement) détruisent la famille chrétienne, menacent les droits de l’homme et mènent tout droit vers la dissolution de la démocratie. »

Rien d’étonnant à ce que les relations Eglise-Etat soient à couteaux tirés. José Luis Zapatero, persuadé que l’épiscopat milite ouvertement en faveur de la droite, a répondu : « Il est hors de question que l’Eglise dicte aux Espagnols ce qu’ils doivent penser ou comment ils doivent agir. » Et d’ajouter, par allusion au flirt clérical avec le franquisme : « Ce type d’attitude appartient au passé. »

Le bras de fer répond à deux idéologies irréconciliables. Du côté socialiste, fort de la rapide déchristianisation des mœurs, on veut reléguer l’Eglise à un rôle « respectable », mais secondaire. En face, les prélats n’entendent pas perdre leur forte influence historique, en particulier dans l’enseignement et sur la scène médiatique. D’où leurs attaques féroces contre les réformes de société de Zapatero et leur omniprésence agressive dans les médias - notamment par le biais de la radio épiscopale Cope, très en vogue. Si la droite revient au pouvoir, les évêques ne manqueront pas d’exiger que la religion à l’école, aujourd’hui discipline facultative, redevienne obligatoire.

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Des étudiants laïcs italiens célèbrent une victoire
Benoît XVI a dû renoncer.
Eric Jozsef, Rome
à assister à l’ouverture de l’année académique« C’est une grandissime victoire. Non habemus papam. » A l’entrée de l’Université La Sapienza (la Sorbonne italienne), les étudiants anticléricaux romains ne cachaient pas mercredi soir leur satisfaction. Devant les protestations et la pétition de 67 professeurs universitaires, Benoît XVI a en effet renoncé à assister à l’ouverture de l’année académique à laquelle il avait été convié par le recteur. L’initiative avait été déclenchée par le vieux physicien Marcello Cini qui, dès novembre, avait rédigé une lettre pour dénoncer « l’incroyable violation de la tradition d’autonomie des universités » et égratigné au passage le discours sur l’islam du souverain pontife à Ratisbonne. Plusieurs de ses collègues l’avaient soutenu reprochant en outre à l’ex-« grand inquisiteur » Ratzinger d’avoir estimé que le procès contre Galilée était « raisonnable et juste ».

« Inacceptable

La crainte de troubles durant la visite a incité le Vatican au report de la visite. L’affaire a pris d’énormes proportions dans un pays où la présence de l’Eglise catholique demeure prépondérante. « C’est un fait grave et sans précédent dans l’histoire de la République italienne », s’est indigné Giovanni Maria Vian le directeur de l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. « Blessé », le président (ex-communiste) de la République Giorgio Napolitano a immédiatement écrit au souverain pontife pour lui faire part de son « amertume ». Le chef de l’Etat a également mis en garde contre un retour au passé, à l’anticléricalisme militant et appelé à la modération.

Alors que l’opposition de droite mobilise ses troupes pour défendre le pape en prévoyant notamment un rassemblement de solidarité dimanche au Vatican, les principaux responsables de la gauche ont également critiqué la contestation contre Benoît XVI. Le maire de Rome et chef du Parti démocrate, Walter Veltroni, a jugé jeudi « inacceptable pour un démocrate » l’annulation d’une visite du pape à La Sapienza. Et cela alors que la nouvelle formation politique est née sur la volonté de dépasser les vieilles fractures entre le monde catholique et les laïcs de gauche. En son sein, cohabitent - difficilement - des anticléricaux et des ultracatholiques. De manière générale, les anciens communistes ont depuis 1989 cherché à se rapprocher de la puissante hiérarchie catholique. L’actuel ministre des Affaires étrangères, Massimo D’Alema, a par exemple assisté à la béatification du fondateur de l’Opus Dei.

Au pouvoir depuis 2006, le centre gauche dirigé par le très pratiquant et ancien démocrate-chrétien Romano Prodi n’a cessé de donner des gages à l’Eglise, notamment en repoussant sine die l’adoption de son projet d’union civile pour les homosexuels. Alors que le Vatican redouble d’attaques contre l’avortement ou les recherches sur l’embryon et que plus généralement le pontificat de Benoît XVI marque le retour d’un certain conservatisme, nombre de laïcs italiens se sentent abandonnés par leurs représentants politiques. Une situation qui a de facto ouvert la voie à des protestations spectaculaires comme celle de La Sapienza.

http://www.letemps.ch/template/print.asp?article=223612

Messages

  • C’est terrible cette aspiration à l’esclavage. Comment expliquer autrement que la droite espagnole puisse avoir la moindre chance de remporter des élections, que l’on subisse Bling Bling Rollex 1er, que..... et que....... Et si le problème était les élections....piège à.... eh oui. Ni dieux ni maîtres. Assumons ensemble notre avenir. Lul

    • Les "religions" sont une bonne façon de manipuler les peuples. Au cas où les "vieilles" religions ne séduiraient plus tout le monde, la scientologie américaine débarque avec toute la puissance que lui donne le fric amerloque.

      Voir à ce sujet le "Traité des 3 imposteurs", attribué à Spinoza et qui, évidemment, circulait "sous le manteau". Récemment réédité, mais pour combien de temps, au train où vont les choses ?

      L’Espagne et l’Italie (Bling-bling aussi évidemment) appliquent la dernière trouvaille de propagande adressée au "bon peuple" : l’atheisme serait une "religion" ! Pire ! Elle aurait ses "fondamentalistes" ! On voit tout de suite où conduit cette trouvaille de propagande : fondamentalisme = fondamentalisme musulman = terroristes = EN TÔLE PREVENTIVE ET SANS PROCES.

      Peut-être faut-il défendre la laïcité sur le versant de l’agnosticisme = ne rien croire = suspendre son jugement. Ne même pas croire qu’il n’y a pas de Dieu, n’en rien savoir !

      En Espagne, ça va être retour à après 36 ? En Andalousie (après l’assassinat de Garcia Lorca et d’autres), il fallait porter une petite croix pour ne pas être inquiété. Par ailleurs, en ce qui concerne la multiplicité des croyances, qui pourraient se relatitviser l’une l’autre, il n’y avait il y a quelques années en Espagne que cinq cynagogues et zero mosquées.