Accueil > Le ’oui’ discret de la France au Traité de Lisbonne !!!!

Le ’oui’ discret de la France au Traité de Lisbonne !!!!

Publie le lundi 11 février 2008 par Open-Publishing

Le ’oui’ discret de la France au Traité de Lisbonne

Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 février, le Parlement français a autorisé à une forte majorité la ratification du Traité de Lisbonne. La France est ainsi devenue le cinquième pays de l’UE à ratifier ce texte.

Trois ans après le ’non’ français au référendum sur le traité constitutionnel, la presse européenne regrette que ce texte modifié ait été adopté sans débat public.

 Der Standard (Autriche)
Stefan Brändle estime que "les politiciens français peuvent être décidément très discrets. Les grands discours et la célébration des perspectives européennes ont cédé la place à une pusillanimité pitoyable le 7 février. Les discussions sur ce traité ’simplifié’ ont été reportées jusque
tard dans la nuit afin que la télévision et les journaux ne puissent pas en faire le compte rendu. De même, le Sénat a agi pendant la nuit. Dès le départ, il était évident que la ratification allait être approuvée car l’UMP dispose d’une majorité encore plus confortable au Sénat. Le président Nicolas Sarkozy se cache derrière ces débats organisés en toute discrétion, car il voulait en terminer le plus rapidement possible. En effet, ces derniers jours, de plus en plus de voix s’élevaient contre ce que l’on pourrait qualifier de mépris pour la volonté du peuple."

 Le Courrier (Suisse)
"L’Europe est un sujet trop sérieux pour un peuple que l’on devine irrationnel et imprévisible", ironise l’éditorialiste Philippe Bach, qui regrette que le Traité de Lisbonne n’ait pas été soumis à un référendum. "Les citoyens avaient rejeté le traité constitutionnel [en 2005] pour toute une série de bonnes et de moins bonnes raisons. Un des principes de la démocratie, c’est d’admettre que le peuple a raison, même quand il a tort. A vouloir faire son bonheur malgré lui, on légitime la tendance d’ores et déjà forte de voir dans les institutions européennes une machine de guerre surtout au service de l’idéologie dominante. Et, la forme conditionnant le fond, ce n’est pas en prenant des raccourcis démocratiques que l’on va inventer une Europe au service du bien commun et des institutions véritablement à même d’entendre et de défendre l’intérêt de ceux qui ont le plus besoin de la protection de l’Etat. C’est-à-dire de la très grande majorité des citoyens."

 Les Dernières Nouvelles d’Alsace (France)
L’éditorialiste Jean-Claude Kiefer évoque "un vote sans gloire et sans publicité, à des années-lumière de l’effervescence qui s’était emparée du pays il y a deux ans ! (...) Certes, le Traité de Lisbonne, qui n’est pas simplifié du tout et d’ailleurs complètement illisible pour un non spécialiste du droit européen, n’est pas la Constitution. (...) Lisbonne fournit un mode d’emploi avec un outil de montage en montrant - comme dans la notice d’un meuble en kit - de quelle façon assembler les pièces... lorsque ces pièces seront toutes disponibles. Car seuls quelques éléments existent pour l’instant. Aux politiques d’apporter le reste. (...) Même s’il ouvre de nouvelles possibilités, le traité de Lisbonne reste un outil dont l’efficacité sera mesurée à l’habilité des mains qui s’en serviront. Et, abstraction faite de polémiques politiciennes étrangères à l’Europe, ce texte technique ne méritait sans doute pas plus qu’un vote en séance de nuit."

-http://europe.courrierinternational...