MSF interdit au centre de rétention de Lampedusa en Italie

Rome, 22 avril 2004 - les volontaires de l’association humanitaire
internationale Médecins Sans Frontières ne pourront plus offrir leur
travail d’assistance sanitaire en faveur des étrangers qui arrivent à
Lampedusa. Le ministère de l’intérieur a refusé officiellement de
renouveler l’accord passé avec la préfecture compétente et qui permettait
à MSF l’accès au centre pour étrangers.

Cette décision tombe deux mois et demi après la présentation du rapport de
MSF sur les centres d’accueil provisoire (CPT). Deux mois et demi pendant
lesquels MSF a demandé à être reçue par les représentants du ministère,
sans jamais obtenir de réponse.

« Le refus du ministère aggrave encore le manque de transparence dans la
gestion des centres pour étrangers en Italie, mais surtout il risque de
priver les milliers de personnes qui débarquent chaque année à Lampedusa
de la possibilité de recevoir une assistance sanitaire suffisante » -
explique Loris De Filippi, responsable des plans italiens de MSF. « Ces
personnes fuient la guerre et des situations de violence diffuse et ils
arrivent en Italie après avoir voyagé dans des conditions souvent
inhumaines. »

MSF travaille, à titre complètement gratuit, au centre de Lampedusa depuis
septembre 2002 et a aidé approximativement 7 mille personnes cette année.
Au cours de l’année 2003, les équipes de MSF ont visité les 11 CPT et les
4 centres « hybrides » existants sur le territoire national : de ce
travail un rapport est né, qui fut présenté le 26 janvier. Un rapport qui
dénonce de graves violations ainsi que des insuffisances dans tous les
centres. En outre, il critique le système de détention administrative
pratiqué de façon illégale en Italie. MSF a demandé de pouvoir retourner
travailler dans le centre de Lampedusa, après la pause usuelle d’hiver
(lorsque les débarquements de personnes diminuent), parce que l’île
représente le point principal d’arrivée pour les étrangers qui débarquent
souvent avec une santé précaire.

« Officiellement, le refus de renouveler la permission - explique toujours
De Filippi - est motivé par le professionnalisme élevé des services
fournis par la direction du centre, la Confraternita delle Misericordiae.
Mais notre personnel qui travaillait à l’intérieur du centre à pointé des
insuffisances sérieuses dans l’assistance sanitaire offerte aux étrangers.
Le centre n’est pas équipé pour les situations d’urgence, comme celles qui
lui arrivent fréquemment ; il est souvent surchargé et présente une
hygiène insuffisante. À de nombreuses occasions, nous avons vérifié
l’insuffisance des équipements médicaux et sanitaires de base. Jusqu’à
notre dernière visite, le centre n’avait pas de structure d’isolement
appropriée pour des cas de maladies infectieuses. »

MSF demande que les membres de la Commission pour les droits de l’homme du
Sénat visitent le centre de Lampedusa régulièrement afin de vérifier les
conditions d’hébergements des centres ainsi que la satisfaction des
besoins d’assistance sanitaire.

Médecins Sans Frontières
22 avril 2004

Médecins Sans Frontières, fondé à Paris en 1971, est une organisation
humanitaire indépendante d’aide médicale qui fournit une assistance
humanitaire aux victimes de guerres, exodes, catastrophes. En 1999, MSF a
reçu le prix Nobel de la paix. Depuis 1999 MSF travaille en Italie pour
assister les immigrés et les demandeurs d’asile.

Pour plus d’information : Bannella clair - service presse, MSF-Italie
téléphone +39 O6 44869255
chiara.bannella (a) rome.msf.org
http://www.medicisenzafrontiere.it/

– Le rapport de MSF-Mission Italie
http://www.meltingpot.org/articolo1939.html
– Les CPT en Italie http://pajol.eu.org/rubrique64.html