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Emancipation humaine : j’y crois encore !

Publie le mercredi 27 février 2008 par Open-Publishing
19 commentaires

de une communiste

Merci à toi, Bellaciao, ben.. déjà d’exister, et de me permettre, peut-être, de rêver à mots ouverts sur le site.

C’est parti.

D’Olympes de Gouges à Hugo Chavez, en passant par Ernesto Guevara et Mehdi Ben Barka sans oublié Fidel Castro, Hồ Chí Minh, les Sans-culottes et les communards - bon, j’vais pas tous les citer, j’en oublierais – où se planque, nom d’un chien, l’esprit révolutionnaire en France !

On me dit que c’est Olivier Besancenot. On me dit que c’est lui, en France, qui représente et qui défend les intérêts du peuple. Malgré toute la sympathie que j’ai pour cet homme qui se bat bien pour rester sur l’échiquier politique de ce pays, j’avoue que j’ai du mal à me reconnaître dans son discours que je trouve, ceci dit en passant, plutôt séduisant.
Je cherche quelque chose de fondamental à lui reprocher. Je ne vois rien.

C’est peut-être justement çà qui me gêne. Le fait de ne rien voir de la société dans laquelle j’évoluerais s’il était au pouvoir. Tout ce que je vois c’est qu’avec lui les richesses de ce pays seraient vraiment mieux distribuées.

Mais ce "mieux" que j’entends entre les mots ne me suffit pas. C’est un "bien" franc et massif que j’aurais préféré ressentir. Cela aurait pu me faire rêver mais avec Olivier Besancenot, je ne rêve pas, je compte mes sous.

Mais j’ai compris pourquoi aujourd’hui.

Grâce à ses propos sur Cuba, j’ai enfin su ce qui m’avait toujours, plus ou moins, gêné.

Cet homme n’est décidément pas un révolutionnaire et il ne comprend rien à la démocratie.

Pour ceux qui l’avaient déjà compris, qu’ils me pardonnent d’avoir attendu d’en être vraiment sûre.

Cet homme ne se bat pas pour l’émancipation des peuples, il se bat pour une gestion différente du capital. Et j’aime pas les gestionnaires, je n’aime que les révolutionnaires.

Autrement dit, entre un PC sourd et une LCR opaque, je ne citerais même pas LO qui fait de la lèche pour quelques postes d’adjoints de mairie, comme les deux autres d’ailleurs, je prends le risque ici de passer pour l’élue berlue de service. Mais j’ai tellement envie de rêver à un rassemblement de révolutionnaires.

Et je sais qu’il y en a un certain nombre sur ce site. Dispersés, certes, mais bien présents.

Et c’est à vous que je m’adresse.

Comment créer autre chose aujourd’hui, comment inventer et avancer sur des bases de courage, de détermination et d’intelligence ? Avec qui ? Rassemblons-nous et dans l’égalité unissons notre volonté, notre énergie. Que les orateurs prennent la parole, que les propagandistes convaincs, que les penseurs réfléchissent, que les piliers soutiennent et que les écrivains rédigent. Toutes les individualités devront compter.

S’il existe des intellos, journalistes, artistes ou autre figures communistes qu’ils s’associent.

Je ne vois qu’Alain Badiou. D’autres peut-être, j’en sais rien ?! C’est normal, me direz-vous, ils sont tous méconnus, réduits au silence ou peut-être y’en a t-il plus !?

Je délires, mais je ne me dégonfle pas, je continue et je m’explique en toute simplicité et en toute sincérité. Rien à faire si cela ne fait pas intello.

Qu’est-ce que la politique et qu’est-ce que les valeurs communistes ?

La politique, selon moi, ce n’est ni plus ni moins la manière dont va s’organiser un groupe d’individus pour vivre ensemble.

1. Soit il s’organise de façon égalitaire où chacun de ses membres auraient droit à la parole, donc auraient un pouvoir de décision sur l’organisation du groupe (démocratie politique), où chacun de ses membres auraient accès, dans l’égalité, au logement, aux soins, à la culture, (démocratie sociale), où chacun de ses membres auraient accès, dans l’égalité, à des revenus décents, fruits de son travail, pour subvenir à tous ses besoins d’ordre privés et aux besoins du groupe (démocratie économique).

2. Soit, il s’organise de façon inégalitaire. C’est-à-dire qu’une partie du groupe seulement va s’organiser en fonction de ses intérêts en empêchant l’autre partie d’accéder au pouvoir et la privant, de ce fait, de ses droits les plus élémentaires. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Ce groupe dominant minoritaire, il va de soi, pour sauvegarder ses intérêts, va mettre en place une politique coercitive, fourbe et déprimante pour que l’autre partie dominée, déstabilisée mais majoritaire renonce, et finalement de son plein gré à ses propres droits - on va dire çà comme çà même si çà fait mal, qu’en pensez-vous ? La peur de se faire déposséder de son pouvoir politique et économique à poussé ce groupe dominant à réfléchir à la mise en place de systèmes de plus en plus sophistiqués et de plus en plus fermés pour maintenir définitivement à distance l’autre groupe dépossédés de tout qui, au bout du compte, ne revendique plus rien de fort à part des sous, à part des miettes.

Nous sommes, et vous en conviendrez tous, dans le cas de figure numéro deux.

Passons maintenant aux valeurs communistes que l’on voudrait tous porter haut et fort.

L’émancipation humaine. Ah ! quelle belle idée mais qu’est-ce que c’est ?

Ce n’est ni plus ni moins l’idée, qu’un jour peut-être, le groupe dominé revendique non plus des sous mais son droit à la parole, son pouvoir de décision, qu’il se réapproprie enfin le politique, sa part d’existence, pour construire une société égalitaire.

L’idéal communiste, c’est çà non ! Un idéal qui porte des valeurs dés aliénantes. C’est de l’utopie çà. Non, c’est du possible.

Comment peut-on prétendre vouloir porter ses valeurs et les défendre si on laisse à d’autres, le soin de décider pour nous. Si on se contente d’être des militants du dimanche. Il est temps de se mettre vraiment en colère, si on veut qu’il se passe vraiment quelque chose.

Les gens, devenus consommateurs aujourd’hui, ne savent plus rêver, ne croient plus en rien, grâce, bien sûr, aux intelligences perverses de cette minorité dominante.

Elle, en tous cas, cette minorité, composés d’enfoirés de capitalistes, et çà, on pourra pas leur reprocher, ils ont su se relever les manches et se mettre au travail et réfléchir ensemble, et des réunions, ils ont du s’en taper quasi non stop pour avoir réussi à maîtriser une telle masse populaire et la maintenir dans une telle passivité.

Beaucoup d’énergie dépensée au nom de la haine de ce peuple qui fait si peur si toutefois l’idée lui prenait de reprendre ses droits.

Quelle énergie avons nous dépensé, nous les communistes, enfin ceux qui sont au pouvoir et qui se revendiquent comme tel, au nom de l’amour de ce peuple pour qu’il reprenne ses droit ?! Question à deux balles. Aucune…La question du peuple est posée. L’aime t-on ?

Dans le camps d’en face, les choses sont limpides. Le peuple est maudit. Ceci explique cela…

Je sais que ce n’est pas facile mais il faut savoir ce que l’on veut. Moi, je sais ce que je veux. Réactualiser l’idéal communiste et contribuer à le porter au pouvoir avec vous tous.

Et vous qu’est-ce que vous voulez ?

Ce que je veux aussi c’est rappeler ici que le communisme est né en France parce qu’à un moment donné dans l’histoire, des femmes et des hommes ont su mettre en commun leurs rêves. Confiants et déterminés ils ont avancé, construit et ils ont progressé. Cette confiance là, cette détermination là, ce rêve là, personne ne me les prendra.

Beaucoup de communistes encartés cette fois ci, pas assez nombreux, c’est dommage, restent fortement attachés et ce d’une façon unanime, aux valeurs du communisme et se sont prononcés pour la reconstruction d’une ligne politique claire et clairement débattue après les grands écarts, les virages brutaux, les alliances contre nature qui ont laissés un grand nombre de camarades sur le carreau, déboussolés. Je l’ai constaté lors de l’assemblée extraordinaire de décembre.

Le PC ne les entendra plus. Qu’il aille au diable ! J’ai pas encore rendu ma carte, mais à quoi bon ! Autant la garder, elle me plaît bien !

Et oui, j’ai fais partie de la maison et je ne regrette rien. Comme beaucoup de communistes déçus, les camarades que j’ai pu y rencontrés seront à jamais dans ma mémoire et j’ai envie de tout leur pardonner.

Leurs alliances suspectes, leurs dérives politiques, leur manque de courage, parfois, souvent, mais comme le disait une camarade, « malgré tout, il n’y a pas de meilleurs endroits que le parti communiste ». Je n’oublierai pas cette phrase mais qu’il aille au diable quand même !

Il est donc grand temps de renouer avec les valeurs de partage et d’émancipation humaine.

Car face à la culture capitaliste qui pervertit et détruit le lien social, il est urgent d’imposer avec force une culture communiste pour que nous puissions enfin rompre avec l’individualisme qui ronge, qui isole et qui rattrape petit à petit et de façon insidieuse les plus résistants d’entres nous.

La fatalité n’existe pas n’est-ce pas !?

De toute façon, les communistes sont des femmes et des hommes de longue bataille. Malgré les répressions, les assassinats, les déportations malgré les féroces politiques anti-communistes qui se sont exprimées violemment tout au long des siècles précédents, nous sommes toujours là. Increvables. Pourquoi ? La réponse est simple finalement.

Parce que tant qu’il y aura des femmes et des hommes, tant qu’il y aura des forêts et des lacs, tant que le soleil brillera, le communisme existera tant que l’humanité existera et il y aura toujours des communistes pour rappeler au monde les valeurs de la vie et pour les défendre quoi qu’il advienne. Et s’il devait en rester qu’un je serais celui-la. La dernière communiste.

Alors il va de soi, vous en serez j’espère d’accord, que nos ambitions, notre projet, notre visée dépassent largement le cadre électoral tel qu’il existe aujourd’hui parce que la force et la sincérité de nos idées ne se vérifient pas et ne s’estiment pas au nombre de bulletin de vote.

C’est une lame de fond qu’il faudrait générer, mais de ces lames de fond régénératrice, salvatrice qui avancent doucement mais sûrement et qui bouleversent inéluctablement et radicalement le paysage social.

C’est pourquoi je rêve d’un vrai rassemblement pour tenter de construire avec toute celles et tous ceux qui veulent vraiment changer leur vie une société ou vivre et travailler ne serait pas un luxe.

On se placerai, dans les mots et dans les actes, résolument dans la rupture avec un système qui exclu, qui appauvri, qui isole, qui détruit le lien social et qui engendre de la souffrance morale, sociale et économique.

On s’opposerait avec force à ceux qui nous humilient, nous commandent, nous utilisent, confisquent et s’enrichissent des fruits de notre travail et nous congédient sans l’ombre d’un remord, faisant fi du fait que nous aimons travailler, créer, inventer, participer à la croissance de notre pays sensée améliorer et valoriser notre vie.

On s’opposerait avec force à cette minorité vorace qui exploite à maigres salaires les individus et qui nous laisse pour seul cadeau que ce calvaire abjecte de travailler plus pour gagner plus, en nous faisant croire en prime que c’est notre choix, bien plus, notre attente.

Ce que nous proposerons, nous, c’est travailler mieux pour vivre mieux

Puisque la terre appartient à tous, organisons-nous pour ne plus laisser impunément une minorité fourbe et avide piller ses richesses, étouffer ses océans, faire pleurer ses glaciers, assassiner sa faune, détruire sa flore, polluer son atmosphère, agresser sa couche d’ozone

Et qui c’est, nous arriverions peut-être à les prendre ces villes et ces régions que nous n’avons jamais eu, pour finir par l’embrasser cette putain de France et par l’épouser avec son consentement. Il nous faudra un vote de conviction pour que ce soit possible. Seule une France émancipée pourrait nous le donner. Travaillons à cette émancipation .

Comment ? Bonne question…A nous de trouver les réponses. Moi, seule, je n’en ai pas. Je n’ai que des idées et des mots que certains trouveront un peu trop naïfs. Sans aucun doute.

Qu’importe, pour finir, camarades – c’est vrai que c’est un joli nom, comme dit la chanson de Jean Ferrat - soyons réalistes, sachons rêver et travailler ensemble en avançant toujours plus loin dans le "champs des possibles" et nous verrons que l’impossible, ben oui, il est juste derrière le pré.

Une communiste rêveuse, complètement délirante et un tantinet perdue.

Messages

  • tu ne reves pas ,tu ne delires pas ,tu n es pas perdue ...ou alors nous sommes nombreux.j ai bcp aimé ce texte.
    Makhno

  • Putain que ce texte sonne juste ! Cà fait du bien de te lire ma camarade, çà me convainc que l’avenir n’est pas si sombre que cela et que la reconstruction de l’outil communiste est tout à fait envisageable à moyenne échéance. Salut et fraternité d’EL DIABLO, un "j’en peu plus du pécé-ef" devenu rouge vif après plus de trente ans d’actif militantisme au parti de la classe ouvrière.

    http://eldiablo.over-blog.org

  • Juste quelques paroles d’eminem , loose yourself (perd toi) :

    Look, if you had, one shot, or one opportunity
    To seize everything you ever wanted-One moment
    Would you capture it, or just let it slip ?

    You better lose yourself in the music, the moment
    You own it, you better never let it go
    You only get one shot, do not miss your chance to blow
    This opportunity comes once in a lifetime

    http://www.lyrics007.com/Eminem%20Lyrics/Loose%20Yourself%20Lyrics.html


    Je suis mauvais en anglais, mais on peut approximativement traduire par :

    Regardes, si tu as un moment, une occasion

    De pouvoir obtenir tout ce que tu désires, un seul instant

    est-ce que tu le ferais, ou bien est-ce que tu laisserais tomber ?

    Tu ferais mieux de te perdre dans la musique, dans le moment présent

    cela t’appartiens, tu ferais mieux de ne pas l’abandonner

    Tu n’as qu’une seule chance, n’oublie pas de respirer

    cette occasion, tu ne l’auras qu’une fois dans ta vie.

    jyd.

  • Superbe et poignant texte !
    Comme quoi nous sommes nombreux dans ce qui reste du PCF à souffrir à voix haute !
    Redonnons ses lettres de noblesse (hin hin hin) à la lutte des classes et que le Parti Communiste retrouve sa raison d’être !
    Communistes authentiques et impulsifs de toutes sections, unissons-nous !
    Yannov

  • Ce texte est magnifique, et à sa lecture je suis fier d’etre communiste.

    Politique et humanisme,lucidité et tendresse,tout y est .

    Le poème d’ARAGON,chanté par FERRAT "LA FEMME EST L’AVENIR DE L’HOMME " prend ici tout son sens.

    Si tu le permets,je t’embrasse très fraternellement,

    LE REBOURSIER

  • Très beau texte, sincère, spontané, humaniste.

    (k)G.B.

  • Bien dit !
    Cela fait plusieurs semaines que cela me turlupine et je ne sais pas trop comment le dire, eh bien le texte d’Elena ouvre la porte !
    Je crois que pour vraiment décaler le regard, pour vraiment faire voler en éclat la camisole de notre quotidien plombé de consommateurs malgré nous, il faut créer des nouveaux espaces-temps, un peu comme la Fête de l’Huma peut l’être pendant deux à trois jours. Des grandes fêtes où l’on peut poser les valises, discuter dans toutes les positions, au bar, dans la rue, dans des assemblées, avec des personnes qui apportent leurs travaux, leur expérience, leur vécu. Bref, on sort du temps contraint et normalisé de tous les jours. J’avais un peu connu ça, même si j’étais un peu jeune pour y prendre vraiment part, pendant les occupations d’usine en 68. On projetait des films, il y avait des pièces de théâtre, on en discutait après, des ouvriers jeunes et moins jeunes, tout surpris d’avoir finalement des mots pour exprimer ce qu’ils pensaient ne savoir exprimer de leurs émotions, ou tout simplement ne s’autorisaient à exprimer..
    Bref, à quand la prochaine grève générale ? A-t-on vraiment besoin d’un autre motif que celui-ci : faire la grande fête qui nous donnera l’occasion de partager en direct, ce qu’Elena par exemple a mis en partage aujourd’hui sur ce site !! Que les salariés disent : puisqu’on nous reprend les 35 h, et qu’on nous musèle en nous assomant avec ces médias qui ne nous donnent jamais vraiment la parole, eh bien, prenons le temps d’en discuter entre nous, pendant le temps de travail, sur le lieu du travail et rendons visite aux copains du bureau d’à-côté, de l’école d’à-côté, de l’usine d’à-côté.. On n’a même pas besoin de mettre en avant d’autre revendication que celle-ci : lâchez-nous, on a des trucs à se dire... et si vous voulez venir en parler avec nous, eh bien vous êtes bienvenus, tout le monde est bienvenu, mais on vous prévient : y’aura pas de caméra, pas d’animateur payé 2000 fois le SMIC, pas de sujets tabous. Pour l’auto-discipline et la bonne tenue des réunions, vous pouvez nous faire confiance, cela fait déjà pas mal de temps qu’on s’exerce, on sait auto-organiser la prise de parole dans des grandes assemblées... Vous voyez, on y est déjà !

  • Ce texte est beau en effet mais creux désolé, comment compte tu faire en envoyant le parti communiste au diable et ainsi (malgré le respect que tu leur portes) les communistes qui le composent. Cela me fait rire comme ces gens de la LCR qui veulent créer un nouveau parti, mais bon hein on veut pas des gens du PC dedans. Vous clamez l’union en écartant des gens c’est un brin contradictoire je penses. Loin de moi l’idée de dire que le parti communiste est parfait ou même qu’il est "mieux" que LO ou la LCR mais tant qu’on portera des jugements de valeurs entre MARXISTES on n’avancera pas. On fait tous les même erreurs, car on veut tous être uni sous la même bannière oui mais alors tous uni sous la notre hein ^^. À relire ce que j’écris je me dis que c’est notre vision politique qui nous désuni et finalement les anarchistes ont peut être raison...

    Je ne suis pas anarchiste pourtant, je me réclame révolutionnaire et je suis membre du Parti Communiste, bien sur je ne suis pas d’accord avec tout ce qui s’y passe. Mais quand je suis avec mes camarades, de tout âge ils ont la même vision que moi et sans doute la même vision que toi.