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UNE LETTRE DE MARINA PETRELLA

Publie le jeudi 6 mars 2008 par Open-Publishing

Marina Petrella : signez la pétition de soutien ici + de 4.500 signatures ! Merci

Compagni carissimi ! Très chers camarades !

Bien sûr que je vous ai écouté à Radio Libertaire et bien sûr que j’ai parlé… avec le poste radio ! Je vous embrasse un par un et tous. Je reçois énormément de cartes et il m’est impossible de répondre à tous, alors je vous demande de transmettre de ma part (via parole donnée et les radios à l’occasion d’autres émissions), un grand merci de cœur et de raison à toutes les personnes qui m’ont écrit, amis, camarades connus et inconnus… par leur présence et leur solidarité.

Ensuite, bien sûr qu’en vous écoutant, vous m’avez embarquée dans une réflexion sur l’histoire de l’Italie ! Mais ce sera l’objet d’une prochaine lettre.

Ici, juste deux mots sur cette bataille de liberté contre l’extradition (qui est plus la vôtre que la mienne, car, hélas je ne peux faire grande chose !)

Je suis épatée de voir la manière dont vous construisez, pas à pas, cette bataille. Tenir sur la durée n’est jamais facile, cette bataille et le contexte ne le sont pas non plus. Le sort d’une ou de quelque uns des réfugiés ne fait pas la une et je me rappelle des inquiétudes des premiers mois.

Les inquiétudes demeurent – évidemment – mais il me semble que vous êtes en train de construire une belle expérience de RESISTANCE. Je crois qu’un passage important s’est produit avec les grèves de la faim.

Votre relais - plus que le mien – a symbolisé le fait de se mettre en jeu, de la part de sujets de la société civile, jusque dans l’intimité pour amener au premier plan une/plusieurs situations humaines. (C’est un peu le même message qu’est véhiculé par certaines pratiques des mouvements de soutien aux sans papiers).

Vous avez ainsi posé une interpellation et décrit une pratique, celle de la solidarité, de la désobéissance civile, et de la désolidarisation d’avec les politiques qui contredisent les principes des droits de l’homme. De plus vous doublez ce message avec la mobilisation, l’information, la présence dans le mouvement.

Je crois que c’est ce travail de sensibilisation qui nous permettra d’être présents dans la « phase politique » de cette bataille. Il ne s’agit évidemment pas de rapports de force (de même qu’il ne s’agit pas de lutte révolutionnaire, au vu du cadre politique général) mais d’un poids possible. Cela n’aurait pas été possible sans votre mobilisation… Chères copines je serai avec vous le 8 mars.

J’ai entendu que vous préparez une prochaine mobilisation autour d’un film. Intéressant, je vous enverrai deux lignes sur l’histoire. Bonne continuation, bon débat et … à bientôt, espérons !

Je vous embrasse tous avec amour.

Marina

Fresnes, le 3 mars 2008

P.S. Je voudrai que vous transmettiez aux amis et camarades de la FASTI et à Antoine, un grand merci de ma part, pour le soutien logistique à cette bataille. En vous permettant d’établir une permanence dans leurs locaux, ils participent à intégrer cette bataille dans le plus vaste front de résistance contre le déni des droits et contre la politique de l’Etat marchand. Sans doute, notre bataille de liberté a ainsi trouvé sa place, a gagné en visibilité, en capacité d’organisation e t d’information.

Mon salut, donc, aux amis et camarades de la FASTI et à tous ceux qui participent et se mobilisent sur ce front de résistance…sans sectarismes, ni prérogatives, ni enjeux d’hégémonie (référence au coup de fil que vous avez reçu pendant l’émission, dont par ailleurs je n’ai pas compris exactement le contenu).