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Cessez de dire des contrevérités, M Devedjian

Publie le vendredi 14 mars 2008 par Open-Publishing
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Par Ségolène Royal,
présidente de la Région Poitou-Charentes.

Depuis dimanche dernier, la droite, à court d’arguments, prétend que les nouveaux élus de gauche augmenteraient les impôts. Je me dois de répondre à M. Devedjian qui me prend directement à partie. Je n’ai pas augmenté les impôts en Poitou-Charentes depuis trois ans, malgré les transferts de charges de l’État mal financés. De plus, je vous rappelle que j’ai fait le choix de ne pas accroître la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) en Poitou-Charentes pour ne pas peser sur le pouvoir d’achat. Cela a été possible parce que j’ai remis en cause les gaspillages constatés, comme par exemple à la Maison Poitou-Charentes à Paris, dans les structures en déficit ou celles qui faisaient doublon avec les services de la Région.

La collectivité qui a le plus augmenté les impôts en Poitou-Charentes est le département de la Vienne, présidé par un élu UMP qui a augmenté de plus de 27 % les impôts en quatre ans. Je rappelle aussi que, pour le premier exercice budgétaire sous la présidence de M. Raffarin, les impôts avaient tout simplement été doublés !

La campagne électorale en cours n’excuse pas le comportement de ceux qui, de manière bien peu honnête, travestissent la réalité. Contrairement à ce qu’indique M. Devedjan, les dépenses destinées aux lycées en Poitou-Charentes ne sont pas en baisse mais ont augmenté de 19 % entre 2004 (117,4 millions d’euros) et 2008 (139,9 millions d’euros).

S’agissant des dépenses de fonctionnement, M Devedjian, pourtant ancien ministre délégué aux libertés locales (2002-2004), chargé de préparer les textes législatifs organisant les transferts de compétences, feint d’oublier que ces transferts n’ont porté, ces dernières années, que sur des dépenses de fonctionnement (fonctionnement des lycées, formations sanitaires et sociales, fonctionnement de l’Afpa, personnels transférés, etc.).

Par ailleurs, la Région paie des intérêts pour la dette, eux aussi inscrits comme dépenses de fonctionnement. Ils ont augmenté de 7 millions d’euros au titre du triplement de la dette constaté entre 2002 et 2004, sous la mandature précédente. Depuis, la dette est stabilisée parce que les dépenses sont maîtrisées : un euro dépensé = un euro utile.

Ces seules charges représentent plus des deux tiers de la hausse de fonctionnement. S’agissant des dépenses de communication, mises en avant par M Devedjian, il est rappelé qu’en Poitou-Charentes, le budget de communication a été réduit de 3 millions d’euros entre 2004 (5,2 millions d’euros) et 2008 (2,2 millions d’euros), contrairement à ce que laisse entendre M Devedjian. La hausse des dépenses de fonctionnement a donc été très modérée depuis 2004 et l’investissement n’a pas été sacrifié, car il a augmenté de 5 %, malgré les désengagements de l’État.

Cessez donc, M Devedjian, d’agiter le spectre de hausses d’impôts locaux alors que, au niveau national, le pouvoir en place a déjà créé six nouvelles taxes en huit mois.

 http://www.lefigaro.fr/debats/2008/...

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