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Pourquoi Sarkozy devait attendre que Lazare Ponticelli soit mort

Publie le samedi 15 mars 2008 par Open-Publishing
14 commentaires

de Michel Collon

Lundi, Nicolas Sarkozy rendra officiellement hommage à Lazare Ponticelli, dernier soldat survivant de la guerre 14 - 18. Pourquoi fallait-il attendre qu’il soit mort et ne puisse plus répondre ?

Parce que s’il arrivait aujourd’hui en France, immigré pauvre et sans papiers, il serait reconduit à la frontière entre deux gendarmes.

Parce que Lazare Ponticelli dénonçait l’absurdité de cette guerre que lui avaient imposée les Sarkozy de l’époque. « Tous ces jeunes tués, je ne peux pas les oublier. Quel gâchis ! » Et son camarade Louis de Cazenave, mort quelques semaines plus tôt à 110 ans, dénonçait la guerre et le patriotisme : « « De la fumisterie, un moyen de faire gober n’importe quoi ! A quoi ça sert de massacrer des gens ? Rien ne peut le justifier, rien ! » Il avait refusé l’hommage proposé. (1)

Parce qu’en effet, comme disait le grand écrivain Anatole France, « on croit mourir pour la patrie, et on meurt pour des industriels ».

Parce que cette guerre 14 - 18 n’avait rien à voir avec la « défense de la patrie », comme disent les manuels scolaires. Les grandes puissances se battaient pour le contrôle de l’acier et du charbon (pétrole de l’époque), pour le contrôle stratégique des Balkans, pour la suprématie mondiale et la domination sur les colonies.

Parce que les Sarkozy de l’époque ont massacré dix millions de Lazare Ponticelli pour les intérêts des Bolloré, Bouygues, Lagardère et Albert Frère de l’époque.

Parce que le Sarkozy d’aujourd’hui s’en fout de sacrifier les Lazare Ponticelli d’aujourd’hui dans de nouvelles guerres coloniales prétendument « humanitaires » de la France, avec ou sans les Etats-Unis.

Lundi, Sarkozy sera donc le champion absolu de l’hypocrisie.

(1) Cité dans Adieu Lazare, par Michel Porcheron, Adieu Lazare

 http://www.michelcollon.info/articl...

Messages

  • Pour info -

    Hommage aux victimes de la boucherie impérialiste de 14/18 :

    à quand l’autocritique du capitalisme ?

    Les funérailles nationales accordées au dernier « poilu » de 14/18 (cet ouvrier émigré italien engagé dans la Légion pour défendre la France avait-il des papiers en règle ?) vont être instrumentalisées par le pouvoir sarkozyste pour superposer plusieurs opérations idéologiques auxquelles la social-eurocratie ne manquera pas de prêter son concours.

    Il s’agira d’abord :

    -de permettre à Sarkozy d’afficher sa conception perverse de « l’identité nationale », faite de racisme larvé et d’exaltation de l’Europe capitaliste, dont l’intégration avance au rythme de la désintégration de la France républicaine ;

    -de célébrer sur le mode plus jamais ça, les « Etats-Unis d’Europe », voire la « Françallemagne », comme les remèdes-miracles aux guerres soi-disant déclenchées par les « nationalismes ».

    Bien entendu, l’hommage aux victimes s’arrêtera net, une fois de plus devant le grand tabou : la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple dont Pétain et le gouvernement d’Union sacrée (à participation socialiste !) décimèrent au hasard les régiments en 17 pour stopper les mutineries qui suivirent à l’Ouest la Révolution russe.

    Une fois de plus, les dirigeants du monde capitaliste, auteurs des trois plus grands crimes exterminateurs commis contre l’humanité au 20ème siècle, les deux guerres mondiales et les guerres coloniales, n’engageront aucune autocritique sur les vraies causes de la tuerie de 14 (le repartage impérialiste du monde !) ; et ces mêmes dirigeants capitalistes continueront de criminaliser les Révolutions prolétariennes de Russie et d’Allemagne (18/19) qui portèrent un coup fatal au premier conflit impérialiste en donnant corps au mot d’ordre de Lénine : « transformer la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire contre le capitalisme ».

    C’est pourquoi le Prc.f :

    1. Rend hommage à l’ensemble des victimes civiles et militaires de 14/18 ; la meilleure façon d’honorer cette jeunesse inutilement sacrifiée est de combattre le capitalisme et l’impérialisme fauteurs de guerre en éclairant la signification de classe réactionnaire de la 1ère Guerre mondiale ; ce n’est pas « la nation » en général qui est en général facteur de guerre, c’est l’impérialisme qui, selon ses intérêts du moment, cultive soit le national-chauvinisme, comme en 14, soit le social-européisme soi-disant internationalisme, comme actuellement. Ne soyons dupes ni du social-patriotisme impérialisme de 14 ni du social-impérialisme européiste d’aujourd’hui.

    2. Appelle à prendre conscience que l’intégration européenne actuelle est la continuation par d’autres moyens et à une échelle plus large de la lutte criminelle pour la domination mondiale que se livrent les impérialismes, tantôt rivaux, tantôt associés. Non seulement les Etats-Unis capitalistes d’Europe, dont l’adoption de la constitution européenne bis est une étape, ne seraient pas un facteur de paix, mais le dépeçage sans fin de la Yougoslavie (pseudo-« indépendance » du Kosovo) et l’alignement de l’UE sur les menées des USA et d’Israël au Moyen-Orient sont là pour rappeler que l’U.E. du capital et de l’OTAN, c’est la guerre.

    Comme l’avait compris Lénine dès 1915, « les Etats-Unis d’Europe en régime capitaliste ne peuvent être qu’utopiques ou réactionnaires ». Plus que jamais, la seule bonne Europe c’est l’Europe des luttes !

    3. Invite à méditer l’expérience des révolutionnaires prolétariens de 14, avant tout celle des Allemands Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, incarcérés pour leur opposition à la guerre, et dont le mot d’ordre était « l’ennemi principal est dans ton propre pays ».

    Pour conjurer les guerres impérialistes présentes et à venir, il faut abattre le capitalisme, sortir la France du carcan réactionnaire de Maastricht, agir pour de nouveaux traités internationaux progressistes, militer pour le socialisme en se souvenant du mot d’ordre du Manifeste communiste : prolétaires de tous les pays, unissez-vous !.

  • Sarkoleon est égal a lui meme,menteur,truqueur,voyeur et malhonnete.Aors de quoi peut-on s’etonner ?momo11

  • Eh ben, mon colon, quel raccourci !

    Faut-il qu’ils aient eu un tel amour de la Vie pour vivre aussi longtemps !

    C’est quoi ? de la résignation, de la foi, de la résistance, du courage ?

    Ca donne envie de durer. adrien81

  • comme tous ceux qui règlent les problèmes par la violence.............et la destruction de ceux qui les gênent..............

  • Il reste encore des monuments sur laquelle cette inscription pertinente est affichée :

    QUE MAUDITE SOIT LA GUERRE.

    Cela vaut mieux que toutes ces cérémonies bleu-blanc-rouge qui célèbrent le sacrifice de soldats au nom de quoi, déjà ?

    Ah oui la Patrie.

    Les morts n’avaient pas eu le temps de le dire, mais ils sont à postériori fiers d’être morts pour les officiels qui célèbrent leurs mémoire, tous les ans, juste avant d’aller finir dans un restaurant de luxe.

    jyd.

  • Juste bout d’une petite chanson, d’un certain Maurice Chevais, retrouvée sur un vieux 33 tours datant probablement des années 20.

    L’amour est plus fort que la haine.

    De nos mains tombez lourdes chaines.

    L’effort commun des travailleurs

    Unit les coeurs.

    Enfin l’espérance nous mène

    Vers toi, Fraternité

    Et mille voix, pour te chanter,

    S’élèvent des cités.

    II

    La vague sanglante et sauvage

    A longtemps battu le rivage.....

    III

    Est-il une seule patrie

    qui ne soit brisé ou meurtrie ?

    Qui donc n’aspire à te revoir

    O paix du soir ?

    Les morts, de leurs tombes fleuries,

    Protègent les humains.

    Et dans la nuit, leurs froides mains

    Nous montrent le chemin....

  • D’autant plus que, si ma mémoire est bonne, il avait déclaré ne pas vouloir un tel honneur, le trouvant injuste et qu’il voulait un hommage à toutes les victimes de cette guerre, hommes et femmes, civils et militaires.

    Gageons qu’aucune allusion ne serait faite aux mutineries de 1917 et aux fraternisations entre français et allemands.

  • Comme ce matin je suis en peine poésie, un morceau de Paul Fort ne peut nous faire du mal...

    Complainte des soldats.

    Quand ils sont revenus chez eux, avaient le chef tout saigneux, - avaient le coeur entre les dents, et les rigoles avaient leur sang ; - quand ils sont rentrés chez eux, les rouges, les bleus, les combatteux - ont cherché leurs tabatières, leurs bahuts, et leurs draps blancs, - ont chercher vaches laitières, porcs grognons, femmes cousant, - enfants coiffés comme espiègles de chaudrons tout reluisants, - ont même cherché leur maison..... n’ont trouvé que vers et taupe, - ont humé l’air et sont morts. Ont craché leur coeur avant.

    Ballades Françaises

  • Gallo et sarkozi ont "oublié" de préciser que Lazare était un engagé Garibaldien en 14...
    Les Garibaldiens