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Le communisme municipal résiste mais perd des bastions

Publie le lundi 17 mars 2008 par Open-Publishing

Le PCF a résisté lors des municipales et des cantonales dimanche, conservant nombre de ses cités, un résultat honorable mais terni par la perte du département de Seine-Saint-Denis et des villes d’Aubervilliers, Calais et Montreuil.

Le PCF a réussi, poussée de la gauche aidant, à accroître à 89 le nombre des mairies communistes dans des villes de plus de 9.000 habitants (contre 86 dans la mandature précédente), souligne Michel Laurent responsable élections au PCF.

Mais après un premier tour glorieux, où le parti avait repris à la droite Dieppe et d’autres cités comme Vierzon, au soir du second tour le résultat est plus mitigé : le PCF se targue d’avoir gagné des villes moyennes : Villepinte, Villeneuve-Saint-Georges, Portes-les-Valence, Firminy, Aubière, Villerupt, Queven et Roissy-en-Brie.

Aubagne (Bouches-du Rhône), politiquement symbolique puisque le maire sortant PCF Daniel Fontaine avait fait une alliance unique en son genre avec le MoDem, est restée communiste.

La vague rose qui a vu les socialistes, à la tête de listes d’union avec le PCF, prendre à la droite nombre de villes, devrait permettre au Parti communiste d’accroître aussi ses élus.

"En élisant de très nombreuses villes de gauche ce soir, les Français nous donnent un message : ils veulent cette France de la solidarité, de l’égalité, de la justice", a déclaré la secrétaire nationale, Marie-George Buffet.

Avec le déclin progressif de son audience nationale depuis un quart de siècle, tombée au plus bas à la présidentielle de 2007 (1,93%), le parti communiste préserve un pouvoir municipal, mais il est érodé.

La grosse déception est venue du Calais, sa plus grande ville, qu’il gérait depuis 37 ans ans. L’UMP Natacha Bouchart, à la tête d’une liste d’ouverture, l’a emporté avec 54,02% des voix, aidée par le désistement inattendu du candidat du Front national.

"Les avances de la droite en direction du Front national ont malheureusement fait battre notre ami Jacky Hénin", regrette M. Laurent.

Le PCF n’a pas réussi à ravir à la droite des villes où le duel était donné serré et où il conduisait la liste d’union de la gauche - comme Sète et Le Havre où le député Daniel Paul n’a pas fait le plein des voix dans son camp. Corbeil-Essonnes est resté à l’avionneur Serge Dassault.

A Montreuil, la sénatrice Verte Dominique Voynet a remporté la ville (53,97%) après un duel acharné, détrônant Jean-Pierre Brard (apparenté communiste) 60 ans, qui briguait un cinquième "et dernier" mandat dans cette première ville du département de Seine-Saint-Denis (100.000 habitants).

Dans le 93, son fief historique, le PCF a conservé trois des quatre mairies que lui disputaient des socialistes : La Courneuve, Bagnolet et Saint-Denis. Mais Aubervilliers, symbole communiste, a cédé aux sirènes socialistes.

Le bilan du PCF est assombri aussi par une autre grosse déception : le département de Seine-Saint-Denis, symbole de la banlieue rouge et communiste depuis sa création en 1967, est passé au Parti socialiste.

En revanche le parti communiste préserve le département du Val-de-Marne et gagne l’Allier, mais cela ne compense pas la perte de la Seine-Saint-Denis, selon des analystes.

"Pour le PCF l’abandon de Seine-Saint-Denis est à la fois une perte symbolique - c’était le fief communiste par excellence - et une perte matérielle non sans conséquence puisque le budget d’un département souvent plus important que celui d’une région, donne les moyens de développer une politique sociale", souligne Henri Rey, chercheur au Cevipof.

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