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La France bascule,

Publie le lundi 17 mars 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

La France bascule, Sarkozy remanieJOELLE MESKENS, le soir

dimanche 16 mars 2008, 22:52

Nicolas Sarkozy essuie un sévère avertissement aux élections municipales. Seule Marseille reste à droite. La plupart des autres grandes villes basculent. Un vote sanction qui devrait pousser le Président à (ré)agir.

Copé (UMP) : « C’est un soir de défaite »
François Hollande, premier secrétaire du PS, appelle le président Sarkozy à « corriger la politique qu’il a conduite depuis 10 mois ».

Ségolène Royal : « Le gouvernement a dit après le premier tour qu’il entendrait le message, eh bien, qu’il le fasse et change sa politique, son comportement ». La candidate PS à la présidentielle appelle « à transformer le vote sanction en vote d’avenir ».

Jack Lang, PS, parle de « victoire collective », mais ajoute : « Je crois qu’il faut que nous abordions cette phase avec humilité ».

François Bayrou, leader du Modem, battu à Pau : « On assiste à une vague de gauche énorme. C’est un signe d’instabilité. Tant qu’on n’aura pas un centre fort, stable, on aura ce mouvement de balancier d’un bord sur l’autre. »

Xavier Bertrand, ministre du Travail, UMP, parle d’un « rééquilibrage » par rapport à 2001 : « La droite paye le prix de ses divisions ».

François Fillon, Premier ministre : « Il se dégage un message. A l’évidence, le fort taux d’abstention nous interpelle tous (mais il serait) malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales. Il ne faut pas tout mélanger. »

Xavier Darcos, ministre de l’Education, battu à Périgueux : « Une bataille perdue n’est pas la fin d’un combat. Je plaide pour une poursuite hardie des réformes. »

Jean-François Copé, chef de groupe UMP à l’Assemblée : « C’est un soir de défaite ».

Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP : « Je veux bien accepter une part de responsabilité. J’avais raison de dire que ce serait des élections difficiles, je l’avais prévu. C’était déjà inscrit dans les résultats du premier tour. Le gouvernement doit aller plus fort, plus haut, plus loin. »

DE NOTRE ENVOYÉE PERMANENTE

De nombreuses grandes villes qui basculent de droite à gauche : Toulouse, Strasbourg, Saint-Etienne, Metz, Amiens, Reims, Caen, Blois. Des maires socialistes qui sont brillamment réélus, comme Martine Aubry à Lille et selon toute vraisemblance Bertrand Delanoë à Paris. Victoires symboliques pour le PS, comme la ville de Pau, qui échappe au président du MoDem François Bayrou. Des combats personnels perdus pour le gouvernement, tel celui du ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos à Périgueux.

Même si elle a pu conserver Marseille d’un cheveu, la droite a subi un cinglant revers, dimanche, au deuxième tour des municipales. La gauche a amplifié la poussée enregistrée dimanche dernier. Alors que l’abstention atteint un record (35 %), le rapport des forces national donne 49 % à la gauche et 47 à la droite.

Neuf mois après l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, la droite a reconnu sa première défaite électorale. Même si elle a refusé d’y voir un vote sanction contre la politique du gouvernement.

« En 2001, lors des dernières municipales, la droite et le centre l’avaient emporté. La gauche a partiellement rétabli la situation, a réagi le premier ministre François Fillon. Mais chaque commune a sa spécificité et vu la faible participation, le vote ne doit pas être instrumentalisé. »

Le chef de l’exécutif en tire la conclusion : son propre électorat a marqué son impatience et le gouvernement doit donc redoubler d’efforts pour réformer la France. François Fillon se dit convaincu que, si le doute s’est installé, c’est d’abord parce que les premières réformes socio-économiques n’ont pas encore produit leurs résultats. Et pour calmer le malaise social, il promet de redoubler d’efforts pour améliorer le pouvoir d’achat.

A gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste avait averti les ambitieux, ces derniers jours : pas question de ramener la couverture à soi en cas de victoire.

Ségolène Royal, prenant des accents entendus lors de la dernière bataille présidentielle, ne s’est pas pour autant privée de parler de « vote d’espérance », en évoquant le message des Français qui souffrent d’« inégalité » et de « précarité ».

Une façon de se positionner avant le prochain congrès qui tranchera le futur leadership du PS ? Alors que François Hollande passera la main à l’automne prochain, la rivalité promet désormais de s’exacerber entre Ségolène Royal et son principal rival Bertrand Delanoë. Et leur duel promet d’être aussi une affaire de stratégie. Avec qui voudront-ils constituer une force d’alternance ? Avec les alliés traditionnels de la gauche ou avec le centre ? Cette élection municipale alimentera leur réflexion.

Car si François Bayrou échoue personnellement à Pau, son MoDem réussit dans bien des villes à faire pencher la balance là où il veut. Mais jusqu’ici, pas question pour le troisième homme de la présidentielle, même affaibli, de renoncer à sa nouvelle stratégie de constituer un grand centre indépendant des deux grands blocs politiques. « Un centre fort, c’est le seul moyen de mettre fin à l’instabilité chronique de notre vie politique », dit-il.

Comme la semaine dernière, Nicolas Sarkozy s’est bien gardé de réagir « à chaud » dimanche soir. Le président, après de longs mois de décrochage dans l’opinion, cherche à prendre de la hauteur et à incarner différemment sa fonction. Depuis quelques jours, il se disait à l’Elysée qu’un remaniement « technique » du gouvernement pourrait avoir lieu dès cette semaine. Mais le Président, compte tenu de l’ampleur de la défaite, pourra-t-il se contenter de nommer quelques nouveaux secrétariats d’Etat ?

L’Elysée veut aussi revoir sa façon de communiquer. Un objectif essentiel pour Nicolas Sarkozy, selon qui le désamour de l’opinion reposerait sur des malentendus et sur l’exploitation de rumeurs. Son porte-parole David Martinon serait ainsi remercié au profit du fidèle Frank Louvrier, déjà responsable de la cellule « communication » lors de la campagne présidentielle. Une cellule de riposte aux attaques serait, elle aussi, à l’étude.

Quant au sort de Patrick Devedjian au secrétariat général de l’UMP, il n’est pas encore scellé. Mais l’homme passe déjà pour l’un des principaux responsables de la sévère défaite. En cause : mobilisation insuffisante de ses troupes, gestion désastreuse de la campagne municipale de Neuilly et main effrontément tendue à François Bayrou à qui il proposa une alliance nationale. Mais s’il devait rendre les clés du parti présidentiel, il faudrait lui trouver un successeur. Seul Brice Hortefeux aurait la carrure, dit-on. Mais Sarkozy devrait alors se priver de l’un de ses plus proches amis au ministère, très exposé, de l’Immigration et de l’Identité nationale

Messages

  • Mais non, rien ne bascule, tout est comme avant... On va s’en rendre compte dans les jours et les semaines à venir.

    Mario

  • Il va rester dans sa tour d’ivoire , à l’Elysée . De plus en plus minoritaire . S’isoler du peuple . Qu’il ne connaît pas . Qu’il ignore . Et pire , qu’il méprise . Son camp et ses lieutenants vont lui reprocher toutes ces pertes de villes , de conseils locaux , suite à ses multiples provocations et arrogances . Ce qui ne va que précipiter son insularité du Faubourg Saint Honoré . C’est parfait ! Il ne restera plus qu’à pousser un p’tit poil bour basculer cette drpote réac dehors .

    • non mais un peu de réalisme, la gauche qui a gagnée hier, ce n’est pas la gauche c’est la sociale démocratie allié avec la droite du Moden.

      Plus grave encore il n’y a dans cette "victoire" aucun enthousiasme populaire : entre 40 et 5 % d’abstention. le peuple ne crois plus à ce suffrage universel truqué à la base et seule une grande révolte insurrectionnelle peut nous libérer de cette oppression insupportable.

      Joli mois de mai, tu arrive vite ; il faut nous préparer dés maintenant, que le premier mai redevienne la grande fête des travailleurs et que dans son sillage démarre la lutte finale

      A bientôt dans les boites et dans la rue.

      Raymond