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Et maintenant, passons aux choses sérieuses…

Publie le mardi 18 mars 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

L’Etincelle, fraction de LO engagée dans la construction du NPA avec la LCR et des milliers d’autres militants communistes ou progessistes, fait l’analyse suivante des municipales :

Ce second tour des municipales est incontestablement une claque pour la droite et Sarkozy. Ce qui fait toujours plaisir.

La gauche traditionnelle parle d’un « raz-de-marée », car elle rafle en effet la grande majorité des villes et des départements (les cantonales ont eu lieu en même temps). Mais en termes de voix, la gauche ne l’emporte globalement que par 49 % des suffrages, contre 47,5 % à la droite. Pour relativiser encore ces résultats, il faut noter que le taux d’abstentions à ce deuxième tour, 33,54%, est encore plus fort qu’au premier, du jamais vu paraît-il depuis 1959 ! Décidément, si la droite se prend une baffe, difficile de prétendre que le PS a suscité l’enthousiasme des foules…

Il faudrait, il est vrai, qu’il propose bien autre chose pour emporter une franche adhésion populaire.

Une tranquille cohabitation

Les résultats de la gauche aux municipales et aux cantonales ont permis au chef du PS, François Hollande, de déclarer que « la gauche sera dans une certaine mesure au pouvoir, mais au pouvoir dans les villes et les départements », en oubliant d’ailleurs de préciser qu’elle l’est déjà dans les régions depuis 2004, puisqu’elle en détient 20 sur 22. Eh oui : en fait, nous vivons une forme de cohabitation entre la droite et la gauche. A Sarkozy le bling-bling présidentiel et la déferlante des « réformes » anti-populaires, et à la gauche la tâche de les gérer au niveau des régions, des départements et des villes grandes ou petites ! Ce qu’elle fait sans rechigner.

Car il faut bien se rendre compte qu’au niveau local, départemental ou régional, la gestion des élus de droite ou de gauche n’est guère différente, ni en matière de rénovations urbaines qui se font au détriment des plus pauvres, de subventions aux entreprises, de transports, de fiscalité etc., comme le relevait d’ailleurs une enquête nationale du journal Le Monde de samedi dernier. De toute façon, les pouvoirs des municipalités se réduisent à gérer tant bien que mal les décisions prises centralement par la bourgeoisie et le patronat, en faveur des riches et au détriment des plus modestes.

La mobilisation des salariés, la gauche se garde bien d’en parler
Et qu’est-ce qu’elle propose, cette gauche qui se vante au soir des élections d’être « dans une certaine mesure au pouvoir » ? L’ancien premier ministre socialiste, Laurent Fabius, par exemple, se contente de dire très gentiment : « Si le gouvernement est lucide et honnête, il faut qu’il réoriente sa politique ». Attendre de Sarkozy qu’il soit lucide et honnête ! Sans compter que le même Fabius se garde bien de dire en quoi il faut réorienter ladite politique. Lui-même, comme ses collègues socialistes, se dit en fait pour les prétendues « réformes » gouvernementales, à la seule condition, et la formule est vague à dessein, qu’elles soient « justes », comme si l’on pouvait maquiller la scélératesse de tout ce chantier législatif mis en œuvre contre les retraites, le droit du travail, les acquis des salariés, l’éducation publique et le reste, de façon plus juste.

L’urgence de l’heure, 40 ans après mai 68

S’il y a quelque chose de vraiment de bon augure, dans ces dernières élections, ce n’est pas tellement le fait que la gauche puisse crier victoire, pour en somme gérer la politique de la droite. C’est plutôt les scores relatifs de l’extrême gauche qui au premier tour a souvent totalisé, là où elle se présentait, plus de 5 %, et même en bien des endroits plus de 8 et 10 %, non pas sur de fausses promesses, mais en en appelant à la combativité des travailleurs.

Ce mardi 18 mars, les profs, parents d’élèves et élèves font grève et manifestent contre les suppressions de postes. Les semaines précédentes, des salariés de différentes entreprises ont fait grève pour les salaires. La vraie sanction contre Sarkozy et sa politique, elle viendra de la généralisation des grèves et des manifestations de rue pour les salaires, les retraites, contre les licenciements et la précarité. Elle viendra, d’un nouveau mai 68, qui mettrait de toutes autres réformes à l’ordre du jour, celles qui annoncent une véritable révolution dans les rapports de force entre la bourgeoisie, le patronat et ses représentants gouvernementaux d’un côté, et le monde du travail de l’autre.

Messages

  • OUI, il y a une avant-garde , mais elle s’agite et fait des moulinets avec ses pancartes revendicatives, à trop de pas "en avant de la masse populaire", qui, elle, a un mal fou , simplement à donner une gifle électorale cinglante à ses opresseurs !

    "On va pas recommencer à lire Lénine" ? ...et pourtant, il le faudrait bien :

    un pas en avant, on est suivi, plus, on n’ l’est plus... Tout le problème est toujours là : mobiliser et faire en sorte que ce soit dans la masse même du peuple que l’inertie soit vaincue .

    Les démarrages en survitesse n’entrainent aucune masse, ils épuisent des générations et des générations de militants perdus !

    Sans compter, que "la chienlit", c’est le coup de pouce qu’attend yzokraS 1er de votre part , pour "rétablir le respect et l’ordre républicains"...