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Fraude électorale à Perpignan : une mise en examen

Publie le mercredi 19 mars 2008 par Open-Publishing
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Le président d’un bureau de vote de Perpignan, surpris dimanche avec des bulletins cachés dans ses vêtements, a été mis en examen mardi dans le cadre de l’affaire de fraude électorale présumée. Le maire sortant, Jean-Paul Alduy a été réélu avec 45,48% des suffrages. Sa rivale socialiste Jacqueline Amiel Donat (44,11%) a prévu de déposer un recours en invalidation avant vendredi.

Le procureur de la République a donné mardi des suites judiciaires à l’affaire de fraude présumée dans un bureau de vote à Perpignan où un responsable avait été surpris avec des bulletins dans ses poches et ses chaussettes dimanche.

Bulletins camouflés

Le procureur, Jean-Pierre Dreno, a jugé "peu convaincantes" les explications de Claude Garcia, électricien à la retraite de 58 ans, président du bureau, trouvé avec plusieurs enveloppes et des bulletins des candidats. Il a demandé sa mise en examen, dans le cadre d’une information judiciaire pour "fraude électorale", à la suite des irrégularités constatées.

L’homme, placé en garde à vue dès dimanche soir, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les personnes présentes dans le bureau de vote.

Garcia, le frère d’ un colistier du maire sortant Jean-Paul Alduy (UMP), a maintenu la version des faits qu’il a donnée aux enquêteurs lors de sa garde à vue. Selon lui, il avait l’intention de "refaire l’appoint après avoir constaté une erreur de comptage dans le nombre des bulletins déposés dans l’urne".

Au moment des faits, le président portait dans ses poches et ses chaussettes sept enveloppes contenant cinq bulletins de la candidate PS Jacqueline Amiel-Donat, tête de la liste de la gauche et du Modem, deux autres de Jean-Paul Alduy, ainsi que quatre bulletins sans enveloppe de la liste du maire sortant.

Garcia encourt, selon le code pénal, une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 22 500 euros pour fraude électorale.

Le procureur, qui a demandé une commission rogatoire pour auditionner d’autres témoins, a indiqué à la presse que quinze personnes avaient déjà été entendues dans cette affaire.

La candidate PS va déposer un recours en invalidation
A la suite de cet incident, la candidate de gauche, Jacqueline Amiel Donat, a dénoncé "le système mafieux de Jean-Paul Alduy", réélu de justesse dimanche, et affirmé qu’il s’agissait d’une fraude généralisée. Elle a appelé tous les témoins, dans des bureaux de vote, à dénoncer des pratiques "érigées en système" par Alduy, "sans peur de représailles, pour mettre fin à l’omerta qui règne sur la ville".

Elle a également annoncé avoir relevé "plusieurs centaines d’irrégularités" dans des documents du scrutin de dimanche et entend déposer d’ici à vendredi, date légale limite, un recours en invalidation devant les tribunaux administratifs, suffisamment argumenté pour exiger une nouvelle élection.

Le candidat FN, Louis Aliot, présent dans la triangulaire, envisage également de présenter un recours, estimant qu’il a pu être privé d’un troisième élu municipal de quelques voix.

Alduy a porté plainte pour diffamation

De son côté, Jean-Paul Alduy a porté plainte mardi contre son adversaire socialiste Amiel-Donat pour "diffamation publique et s’est défendu en dénonçant "les appels à l’émeute pour contester le vote clairement exprimé" en sa faveur.

Alduy a été réélu avec seulement 574 voix d’avance sur la candidate socialiste : il a obtenu 45,48% des suffrages exprimés, contre 44,11% à la PS Amiel-Donat et 10,42%, au FN Louis Aliot.

Mardi soir, peu après 18 heures, plusieurs centaines d’opposants à Alduy avaient commencé à manifester pour la deuxième journée consécutive, en agitant des chaussettes. Ils ont l’intention d’être présents tous les soirs à la même heure pour réclamer "la démission" du maire.

http://www.lexpress.fr/info/france/municipales2008/actu.asp?id=468537

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