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Après les SDF, les mendiants, les pochtrons et les déjà délinquants à trois ans

Publie le mercredi 26 mars 2008 par Open-Publishing

« Ni chien, ni soumis… »

On sait pas trop où on va avec des débats pareils au Sénat mais il ne m’étonnerai pas qu’un jour finissent par verbaliser les toutous qui aboient.

D’ailleurs eux-mêmes - rapporteurs des commissions et gouvernement représenté par une Michèle Alliot-Marie cependant fort remarquable enhardie de son expérience personnelle de juriste - semblaient tous un peu perdus entre la volonté des uns à augmenter fortement les amendes au moindre coup de crocs et d’autres qui houspillaient déjà à l’idée de déduire de ses impôts tout suivi pour chien dangereux qui nécessiterait la prise de médicaments pour leur animal ainsi qu’une consultation obligatoire chez des comportementalistes capables d’orienter et de conseiller le maître du bestiau dans ses conduites à tenir par rapport à la dangerosité de son fauve… La Fontaine en serait tombé le cul parterre !

A se demander si les humains, au demeurant si différenciés durant les débats du simple animal, ne sont pas plus dangereux que la bête qu’ils promènent au bout de leur laisse tenue comme vit en rut, levier de vitesse ou tout autre attirail similaire qui pourrait forcer à la soumission les badauds qui viendraient à les croiser. Certes que le respect d’autrui doit être inspiré de lois mais lorsque celle-ci devient un prétexte pour faire rentrer des sous dans les caisses de l’État on s’interroge lorsque la question renvoie le plus bassement du monde à un « prix de marché » comme dans l’amendement 19 qui prévoit une évaluation longue et approfondie des critères de dangerosité.

Les tarifs demandés seront-ils à un prix juste ?? Et ce ne sont certainement pas les 10000 cas de morsures recensées chaque année qui cachent un nombre bien plus élevé de non déclaration parce que dans la plupart des cas le coup de crocs se passe en famille et supprime ipso facto toute déposition de plainte officielle tandis qu’Eliane Assassi (CRC) rappelle que la CNIL effectue un recensement draconien et qu’avec la modification qu’encoure tous les amendements cumulés ce serait 30% des ménages qui seraient fichés !

Non mais faut qu’en même déjà y aller pour se balader avec un chien tueur… Ou chien de tueur ? Car c’est sans doute par là qu’il faudrait commencer par sévèrement punir lorsque le propriétaire voit son toutou causer la mort d’un enfant ou de personnes fragiles, apeurées dès qu’elles croisent des amis canins qui dépassent la taille du teckel. Si il y a mort d’homme ou de femme, l’incarcération s’impose était-on en droit de s’attendre ce mardi lors de la seconde relecture du projet de loi gouvernemental mais la Haute assemblée de nos élus n’en fit rien, n’osât pas aller jusque là car après tout un chauffard ivre qui écrase cinq personnes dans un tournant risque lui quelques années de taule non ?

Bon, là c’est la bouteille pas un chien alors la législation préfère tuer l’animal et laisser celui qui est au bout de la laisse s’en sortir socialement à coup de fortes amendes, c’est plus rentable et ça l’enchaîne monétairement aux fonds des caisses de l’État. Sur la durée c’est plus intéressant que quelques mois de trou où une fois sorti le malin aura vite fait de s’approprier un nouvel animal dangereux puisqu il l’a dans la peau sa bestiole. A une époque il était question de carrément interdire la possession de ces chiens imprévisibles ou trop dressés, une liste noire avait même était dressée selon certains pedigrees et puis avec le tout sécuritaire et le développement des maîtres-chiens (tiens là le lien est bien établi) on préfère augmenter les amendes en cas de pépin.

Il y a bien des voitures qui perdent des roues ou dont la direction se casse et on va pas faire payer le garagiste ou l’apprenti qui a gonflé les pneus… Michèle Alliot - Marie survolât donc les débats et fût convaincante dans la nécessité de poser des limites à la détention de « chiens dangereux » aux vues de la recrudescence d’accidents mettant en péril des vies humaines.

Il est effectivement devenu urgent d’appliquer une législation juridique en la matière car n’oublions pas que sur les 15 / 20 dernières années écoulées, les cas de morsures graves ont augmenté à tel point que d’un cas grave par année nous en sommes passés quasiment à une fréquence du phénomène d’à peu près une fois tous le trois mois.

Jean-Patrick Courtois le rapporteur à la Commission des lois en était presque devenu cynique lorsque commencèrent les débats autour des barèmes d’évaluation de la dangerosité canine en comparant l’animal dit « matière vivante » avec le cas d’un simple contrôle technique d’une automobile dans lequel il suffirait de cocher des cases. Effectivement il serait absurde de vouloir catégoriser la bête par un simple QCM d’autant plus que seulement 20 % de ce genre de compagnon de l’homme sont seulement déclarés aujourd’hui sur le sol français.

Et les 80 autres ouah ouarf où vivent-ils, ils sont connus, d’où sortent-ils, vivent-ils dans des bunkers, des casernes ou sous la terre où ils gardent des abris anti-atomiques ?? 80 % de toutous clandé fallait le faire ! Drôle de vaisseau fantôme c’t’histoire là alors à quoi servent les lois si même pas la moitié s’y soumettent ? Il va pouvoir rouvrir Fort Boyard Sarkozy, Cayenne ou sommes-nous déjà dans la nef des fous. Encore plus judicieux JP Courtois lorsqu’il rappelle le cas de Grenoble où la législation s’établit déjà au niveau du droit local invitant les régions à établir elles-mêmes les agencements avant de remporter l’amendement sur la question.

D’autres questions toutes aussi furtives les unes que les autres tournant autour de la délivrance d’un permis de détention dont Dominique Braye, rapporteur à la Commission des Affaires économiques se permit de rappeler que « le chien n’obéit pas toujours forcément à son maître, c’est bien connu » mais suit la plupart du temps la voix de son maître aurait-il pût rajouter pour faire avancer des débats qui tournèrent un peu en rond.

Décret adopté mais loi retirée par rapport au code rural (211-14) amendement 29 concernant les personnes chargées de délivrer le certificat d’aptitude de détention. Le 4-2bis concrétise l’interdiction de prêter le chien… cela doit concerner les cas de zoophilie sans doute… Si avec ça nos amis à quatre pattes continuent de bouffer leur pâtée on ne risque pas grand-chose…

Chien affamé mort le cul, il faut ouvrir des restos du cœur pour les chiens comme ça on sera tranquille d’autant plus que la mode du pitbull est passée, du moins ose-t-on l’espérer !