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La sécheresse déclenche une "guerre de l’eau" en Espagne

Publie le vendredi 4 avril 2008 par Open-Publishing
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La sécheresse déclenche une "guerre de l’eau" en Espagne

Par Virginie GROGNOU

La sécheresse qui frappe plusieurs régions espagnoles, dont la Catalogne, a déclenché une "guerre de l’eau" en Espagne, où les zones les mieux approvisionnées refusent d’aider les moins arrosées.

Le déficit de précipitations depuis 18 mois a provoqué une sécheresse sévère dans la partie méditerranéenne du pays, "la pire depuis 1912", selon Jaime Palop, chef de la direction générale de l’eau, qui dépend du gouvernement.

Sur toute l’Espagne, "on peut parler de la situation de sécheresse la plus importante depuis 40 ans, si on prend en compte la période écoulée depuis le début de l’année hydrologique, le 1er octobre dernier", a déclaré à l’AFP Angel Rivera, porte-parole de l’Agence espagnole de météorologie (AEM).

"Il a plu 40% de moins qu’il aurait dû" pendant cette période, a ajouté ce responsable.

Les réserves d’eau du pays ont baissé à 46,6% de la capacité totale des barrages. La situation est particulièrement critique en Catalogne (nord-est), où les barrages sont à 19% de leur capacité, près du seuil de 15% en-dessous duquel l’eau est jugée inutilisable car elle brasse le fond vaseux des retenues.

S’il ne pleut pas de manière conséquente dans les prochains mois, Barcelone et sa région pourraient connaître des problèmes d’approvisionnement cet été et des restrictions cet automne, selon les autorités régionales.

"Or, les prévisions pour les trois mois à venir ne sont pas optimistes. On s’attend à des précipitations normales, voire légèrement en-dessous de la moyenne", explique Angel Rivera.

Alarmé, le gouvernement régional catalan cherche des solutions pour ne pas mettre en péril l’approvisionnement de cette région très peuplée (7 millions d’habitants) et touristique.

L’une d’elles est l’acheminement d’eau par navires citernes depuis Marseille (sud de la France) et Tarragone (nord-est de l’Espagne), mais elle est jugée trop chère par ses détracteurs, ou encore par train.

Une autre, moins chère mais plus polémique, est le transvasement d’eau depuis un affluent du fleuve Ebre, le Segre.

Cette solution défendue localement par les socialistes au pouvoir en Catalogne a été rejetée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, globalement hostile aux transvasements des cours d’eau.

En 2004, il avait déjà refusé un transvasement d’envergure, de l’Ebre vers la région de Valence (est), planifié par le gouvernement conservateur de José Maria Aznar. La Catalogne, aujourd’hui demandeuse, s’y était alors opposée.

Le sujet divise des régions de même couleur politique : gouverné par des socialistes, comme la Catalogne, l’Aragon, qui est traversé par l’Ebre, s’oppose au transvasement du Segre.

Les Catalans reprochent à l’Aragon de vouloir garder ses réserves d’eau pour des projets polémiques comme la construction en plein désert d’un "Las Vegas européen" avec casinos, hôtels et golfs.

Pour les agriculteurs, le temps presse. "S’il pleut dans les prochains jours, les cultures peuvent être sauvées, sinon la situation peut devenir catastrophique", a déclaré à l’AFP Andrés del Campo, président de la Fenacore, une fédération réunissant des milliers de cultivateurs.

"Des zones comme le Levante (est) risquent de ne pas pouvoir approvisionner en fruits et légumes le marché extérieur, qui représente 60% de leur activité", a-t-il souligné.

Il préconise une meilleure gestion de l’eau car "avec le changement climatique, il va y avoir de plus en plus de pluies diluviennes, alternant avec des périodes de sécheresse".

La Catalogne espère pour sa part que la mise en marche d’une usine de désalinisation d’eau marine, prévue pour 2009, permettra de produire 60 millions de m3 annuels d’eau potable, l’équivalent d’environ deux mois de consommation.

http://changementclimatique.over-blog.com/article-18432322.html

Messages

  • Ce n’est pas seulement le manque de pluie, la surproduction agricole, la mauvaise gestion de nappes phréatiques devenue de l’eau salé , la politique des prix cassés qui à brisé les solidarités paysanne.

    Ce système a aussi mis dans une situation difficile, de concurrence déloyale, les productions du Gard !

    l’Espagne paye aujourd’hui le libéralisme agricole à tout va , l’exploitation de saisonniers marocains, la monoculture , le tout tourisme !

    que dit le PCF espagnole, disparu lui aussi ?