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Carnet de pistes (africologie la suite)

Publie le mardi 8 avril 2008 par Open-Publishing

Carnet de pistes (africologie la suite)

la suite des aventures du pote Nico en Afrique depuis octobre

retrouver ces premiers récits et photos sur http://africologie.top-depart.com/

Bonjours à tous

Et bien si vous le désirez, nous voila reparti dans le récit et les réflexions de ma traversée africaine. Ce coup ci, cela sera un peu moins longs rassurez vous.

Je vous avais donc quitté à Brazzaville vers le 10/02 après 41 jours pas toujours évident (mais malgré tout très agréable) au Congo Kinshasa. Du reste, j étais bien en retard sur mon programme, ce qui est dans le fond loin d être dramatique mais le ’Hic’, c’est que mon ami Clément qui est venu me rejoindre pour un bout de chemin, était arrivé à Douala au Cameroun le 11/02.

Avant d aller plus loin, je me dois de décrire brièvement le personnage. Clément est bien différent de moi mais on a également plein de chose en commun. Il a 26 ans, il vient de bosser 1.5 ans en Afghanistan dans une boite qui fait des études sur le développement de ce beau pays. On a pas toujours la même vision des choses sur biens des sujets donc cela nous donne d’excellentes conversations qui sont passionnantes ou chacun travail un peu son argumentaire bref un bon compagnon de voyage. Je l avais rencontre il y a 2 ans où je l avais accompagne sur l’étape tibétaine de sa traversée Singapour Kaboul a vélo. Ce coup ci, c est lui qui est venu me rejoindre une 40 ene de jours et j en fut ravi même si ce n ai plus l’aussi bon partenaire d’échec d antan !!!lol

Initialement, je devais être la pour l accueillir à l aéroport. Donc en gros, j ai fait la course pour rejoindre Brazzaville à Douala.

Avant de rentre un peu plus en détails dans mes petites aventures congo-cameroun-nigeriaine-beninoise. Où vous aurez notamment la description de ma première belle chute de vélo.

Je vais être un peu psychorigide ou tout simplement un peu structuré et m’en tenir à mon plan en 3 parties (Afrique, péripéties personnels et écologie).

Je vais donc tenter de vous faire une petite présentation de 2 thèmes que j aborde fréquemment et qui sont à mes yeux hyper important et étroitement lies : ’Démographie’ et ’Education’.

Donc je commence par la démographie en précisant quelques chiffres afin de mieux vous exposer le contexte. En 1950, l Afrique contait 150 millions d hab, puis en 2004 - 869 millions et d après les experts 1.8 milliards d ici 2050 et cela sera 3 fois plus qu en Europe.

Cette courbe exponentielle part d’un chiffre très bas car 4 siècles d esclavage ont beaucoup freiné l accroissement de la population Maintenant, le taux de fécondité africain est de 4.9 enfants par femme.

Celui-ci augmente beaucoup plus dans les pays à dominance rurale, ou évidement l accès à l éducation est plus problématique. Par exemple le Niger (8) ; Mali (7)... Les autres gros taux de fécondité se situent dans les pays ayant connu de graves troubles notamment l’Angola (7).

Ces taux particulièrement élevés, s’expliquent par le fait qu’en Afrique, le nombre d’enfants est encore beaucoup trop souvent considère comme une assurance vie et comme une forme de capital retraite.

De plus, il y a peu de politique de limitation des naissances car il existe une grande oppositions de la part des milieux religieux (chrétiens, musulmans, croyance traditionnels). Mais, de plus en plus, les citadins avec qui je bavarde (spécialement au Bénin), ne veulent pas dépasser 2 ou 3 enfants. Et ils sont conscients que c’est plus facile d’assurer une bonne éducation à 2 enfants qu’à 20. Mais dans certain pays hyper corrompu comme le Cameroun où l accès à l’université et aux postes de cadres, sont réserves qu’aux fils de riches et le fameux ascenseur social n’est même plus ’fatigué’ mais inexistant (et il n y a même pas de petite échelle de secours !!!) les jeunes n’ont pas de perspective donc les parents ne voient pas l’utilité de les envoyer plus longtemps à l’école une fois que le jeune sait lire, écrire et compter. Bref, la vie est loin d être facile non plus pour les jeunes diplômés.

Certes les femmes ont beaucoup d’enfants mais les enfants africains de moins de 5 ans meurent encore 2 fois plus que dans le reste du monde. Et les statisticiens ont remarqué que le taux de fécondité a toujours été lié avec celui du taux de moralité infantiles. Donc cette remarque montre le lien entre démographie et médecine.

Je ne vais pas vous décrire une pyramide des ages, mais je rappelle juste que 45% de la population a moins de 15 ans et seulement 3% a plus de 60 ans. On est bien loin du papy boom français !!!lol

Maintenant, passons à l’éducation et le tableau au 1er abord parait bien noir. Classe surchargé, personnel insuffisants, corruption pour l’attribution des diplômes, absence de matériels, filles et garçons pas sur le même pied d’égalité, scolarisation qui ne suit pas la croissance démographique etc etc etc……..

Je pourrais cité quelques chiffres pour mieux vous explicitez le constat mais je n’ai pas spécialement envie de tomber dans l’africopéscimisme. Simplement dans l’ensemble de l’Afrique sur 90 millions d’enfants en age de suivre des cours dans le secondaire (collège, lycée) simplement 23 millions sont scolarisé. En gros, on est bien loin de l’école pour tous de notre cher Jules Ferry !!! Et ces gamins non scolarisé sont malheureusement souvent employés dans des petits boulots en ville tels que vendeurs ou porteurs d’eau et dans les campagnes ils sont souvent commis aux taches les plus ingrates.

Il y a l’éducation scolaire qui est certes défaillante depuis 40 ans mais heureusement l’éducation que je qualifierais de traditionnelle africaine, elle ne connaît pas trop de problème. Evidement ces traditions varient énormément en fonction des différentes régions. Ce voyage me permet de mieux voir toutes les diversités à l’intérieur de l’Afrique. Il y a autant (voir plus) de différence entre un botswanais qu’un béninois, un chinois et un tibétain qu’entre un portugais et un biélorusse !!!

Déjà c’est une tradition orale et magnifiquement imagée. Souvent pour endormir les enfants, les parents racontent des comtes des mythes et des légendes ayant toujours une morale à retenir. Les africains adorent les proverbes et les utilisent à tout bout de chant et les glissent subtilement dans les conversations. Ce qui m’impressionne le plus dans l’éducation des jeunes c’est qu’il n’y pas de place pour les caprices. Un gamin de 5 ans peut faire 12 h de transport en commun dans des conditions difficiles sans qu’on entende le son de sa voix c’est vraiment incroyable. La ’pied-au-cul thérapie’ a encore de beau jour devant elle !!! lol Lorsque je leur parle de slogan 68tar, tel que ’il est interdit d’interdire’ ils ne sont jamais bien d’accord. Par contre, ’soyez réaliste demander l’impossible’, là ils adhèrent tout à fait !!! lol

Mais les jeunes africains sont tiraillés. Le monde change et comment eux doivent ils s’adapter à la mondialisations tout en gardant foie dans leur cultures et croyances traditionnels. Cette équation n’est vraiment pas évidente à résoudre mais demeure primordiale.

Bon je repasse du coq à l âne ou plutôt ’sans transition’, dirait notre PPDA national. Donc avant de quitter cette bonne petite ville de Brazzaville où il fait bon vivre. En fait, Brazzaville et Kinshassa sont les 2 capitales les plus proches du monde mais ce sont 2 villes complètement différentes par bien des aspects (la taille Kin est 10 fois plus grosse, l’agitation, le niveau des infrastructures bref quand tu prend le bateau et tu arrive a Brazza, c est un peu comme si tu prenais un concorde et tu quitte Paris et que tu arrive a Guéret (sympathique préfecture de la Creuse ) !!!lol

Donc je reprend le fil, avant de quitter Brazza, je suis allé mange un délicieux porc-épic mais surtout j ai vu une super pièce de théâtre de Alain Mabankou intitule ’ discours coupé décalé d un nègre ordinaire’. Une super comédie alliant finesse, humour et dénonciation politique, bref tout ce que j aime !!! lol

Lorsque je parle du Congo Brazzaville, je suis obligé de vous présenter en quelques lignes Denis Sassou N Guesso . Un des tops 5 des plus gros dictateurs africains en vie. Certaine personne le mettrais même sur le podium c’est vous dire comme il doit être tant la concurrence est rude en ce bas monde !!! lol

Sans m’étaler sur le sujet, je citerais juste une phrase d’un discours qu’il a tenu lors de la guerre civil qui a ravage ce beau pays en 1997 en parlant de la moitié de sa population. « On en a tellement tué que maintenant ils faut tous les tués afin qu’ils ne puissent pas se venger. » Je ne m’étale pas sur les récits entre ’Cobra’ et ’Ninja’ (2 bandes armées antagoniste qui semaient la terreur où elles passaient)

Je quitte donc Brazzaville avec une jolie infection du gros orteil, c’était juste une petite blessure mais ça c’est infecté assez rapidement mais en même temps je suis toujours en tongs.

Ensuite, je me remet à pédaler et c’était génial de remonte en scelle. Ce fut de courte durée mais intense. Notamment lorsque j ai traversé l équateur. Je fonçai à travers un tunnel de végétation. La lumière se faisait rare. Le sol était détrempé et la boue très gluante. J étais seul et c était un univers de jungle incroyable. Et pendant une descente effréné, ma remorque valdinguai dans tous les sens, je vois au dernier moment, un petit tronc dépasser d’une grosse flaque et en essayant de l éviter, je me suis littéralement vautré dans une mini mare. J étais couvert de boue mais rien de casse. C’était la première chute et j espère bien la dernière. J’ai renfourché le vélo puis j’ai fini ma journée tranquille. Je me suis fait invité par le chef d’un petit village de 80 personnes dont la femme m’a préparer un véritable festin. Puis bavardage sur leur culture ancestrale. Lorsqu’on voyage en Afrique, si on arrête juste son regard sur la pauvreté matériels, le manque d’infrastructures ou même les paysages, je pense qu’on passe à coté de ce qui fait la spécificité de ce continent ’ces croyances traditionnels et tout leur coté métaphysique’. Certaine fois ça me fait rire et prend un air moqueur mais en vérité ça me passionne et m’intrigue beaucoup.

Le lendemain, c’est reparti et au programme traversé des 12 ponts que compte cette piste dégelasse. Ces ’viaduc de Millau Congolais’ étaient des ponts dans leur plus simple expression. Un tronc ou un profilé métallique au dessus d’une rivière. Autant dire qu’avec ma remorque c’était injouable. Mais évidemment j’ai tout de même voulu tenté le coup mais j’ai bien galéré jusqu’à l’arrivé de mon saint-Bernard qui m’a bien aidé !!! C’était un vendeur ambulant de fripes et de plein d’autre chose. Il chargeait sa mobylette à bloc et sillonnait la piste afin de vendre ces saloperies ’made in china’.

Comme disait le grand ancien Sénégalais Sengore pour évoquer la disparition à petit feu de la culture africaine, c’était un peu un ’perceur de tamtam’ !!! Mais là, ce n’est plus le colomb blanc mais leur propre frère qui faisait progressivement disparaître les traditions vestimentaires africaines.

Il est très compliqué de trouve un transport qui monte dans le nord du pays. La seule activité est la déforestation (plus communément appelle ’ exploitation forestière’ !!!). On croise plein d énorme tronc d arbre de plus de 2 m de haut transporté en camion. Il y a un code forestier mais il est très difficilement applique. Tout comme chez les voisins camerounais, où dernièrement toutes les sociétés se sont faites attrape et sanctionne pour non respect du code forestier sauf les filiales de Vincent Bolloré qui elles ne sont pas au régime normales car ces filiales dépendent directement du président camerounais son excellence, Paul Biya, 75 ans, 26 ans a la tête du pays et c est pas fini car il veut faire amender encore une fois la constitution pour un dernier tour. Bref la foret réduit énormément et ça n a pas l aire de s arrange. Et bien sur une grande partie de ce bois arrivent sur les marchés occidentaux à des prix extrêmement faible. Et ce pillage naturelle est fait dans la plus parfaite méconnaissance du grand public, Greenpeace essaye de faire un peu évolué les choses mais c’est pas facile.

Localement, le WWF (jolie petit penda), essaye de conscientiser les locaux afin qu’ils prennent soins de leur environnement. Mais ceux-ci sont assez mal vus car le WWF veut leur faire changer leurs habitudes de chasse. Par exemple, les pigmés (petits hommes vivant dans le foret équatorial) ont interdiction de chasser comme ils le faisaient à l’époque car ils sont selon le WWF, « préjudiciable à l’équilibre des écosystèmes ». J’ai trouvé ça tout de même un peu fort car ils chassent seulement ce qu’ils mangent et ne font donc pas de carnages comme les populations locales noires qui eux veulent chassé le plus possible pour aller vendre le gibier en ville !!! Pour limiter ces chasses, il y a donc beaucoup de barrages routiers afin de vérifié la cargaison du camion ou s’entassent évidemment tout les passagers. Et à un de ces barrages, un fonctionnaire un peu plus zélé a déniché un singe au fond d’un sac. La coupable a du payé une amande et mon ôte du soir a racheté le chimpanzé à la police pour la gargoter de sa femme. J’avais pas mal de compassion pour la coupable car d’une l’amende était douloureuse pour elle et surtout parce que au fin fond de l’Afrique Central, elle portait le maillot de l’équipe de France de foot avec dans le dos le numéro 10 du roi Vicash Dorashoo !!!

Arrivé à Ouesso, je m’occupe des formalités et après de longues discussions, je laisse quelques € pour obtenir mon tampon de visa de sortie. Et je me met à attendre une pirogue qui devrait déjà être là mais qui va arrivé inssécament sous peu me jure t on. Donc je patiente un peu et à ma grande surprise, je rencontre un anglais et un japonais qui font du vélo en Afrique depuis respectivement 2 et 3 ans. Et des puristes, jamais de transport en commun, tout à vélo. On c’est bien marré. J’étais assez admiratif et en toute honnêteté je ne leur arrivais pas à la cheville. Surtout le japonais qui ne parlait pratiquement pas un mot de français et d’anglais j’avoue que pour lui, à mes yeux il n’y a pas une grande frontière entre sa conception du voyage et du sadomasochisme !!!

Ensuite nos routes se séparent et je décide de ne pas attendre cette hypothétique pirogue bien qu’on me rejure qu’elle arrive dans 5 min (pour l’anecdote le pirogue n’est jamais arrivé). Donc je vais au bord de la rivière et loue les services de 2 jeunes pécheurs pour qu’il me prenne moi et mes affaires sur leur petite pirogue afin de remonter le fleuve Congo sur 7 km . Ca tanguait pas mal mais ça a bien tenu et je suis arrivé en fin de journée au Cameroun. Là directement, j’arrive à mettre mon vélo sur un gros camion transportant évidemment du bois. Mais là la piste est effroyable, le chauffeur alcoolique est très gentil mais est un vrai fandgio et conduit bourré du matin jusqu’au soir. La nuit, on s’arrêta 3h pour dormir sur le bord de la route. Je serai resté 2 jours dans ce camion et impossible de dormir à l’intérieur car si je ne me tenais pas bien, je sautai tellement que je me cognai la tête contre le plafond de la cabine.

Je citerai une petite anecdote pour expliciter un peu mieux le sentiment antifrançais que j’ai ressenti plus fort au Cameroun que dans les autres pays. Faut dire qu’ils ont tout de même pas mal de raison mais ça devient du racisme idiot et aveugle que je dénonce tout autant. Comme dirai le grand sage le Dalai Lama, ne tombons pas dans l’excès inverse mais privilégions la voie du milieu (Je vous assure que c’est du Dalai Lama meme si la voie du milieu fait plus Bayrou !!!)

Donc, lors d’une petite pose dans une gargote, une vieille femme arrive et m’interpelle violemment et me traite de voleur et qu’à cause de moi la France s’enrichit avec le bois et que les camerounais n’en voient pas les fruits. Je lui explique que j’en suis sincèrement désolé mais elle ne me laisse pas parler et continu à m’importuner violemment. Au bout d’un moment ma patience s’épuise et je me suis mis à geuler pour qu’elle écoute à son tour ce que j’avais à dire et je me suis mis torse nu et lui est tendu un fouet et je lui est proposé de me fouetter si elle me jugeait coupable. Là, elle était toute étonné et après avoir pris le fouet dans les mains elle l’a reposé et éclater de rire. Finalement on c’est tous bien marrer et on a eu une bonne discussion. Je pense que plus les années vont passé plus ce sentiment anti-blancs va monter si il n’y a pas de vrai rupture dans les relations franceafricaines. Et celle-ci tant claironné par Sarkozy n’est malheureusement pas encore à l’ordre du jour. Il n’y a qu’à se pencher un peu sur l’actualité africaine :

Tchad

arrêt en France de l’instruction judiciaire sur les biens immobiliés mal acquis des dictateurs africains.

Eviction de Jean Marie Bockel au poste de secrétaire d’état à la coopération lors du remaniement ministériel. En fait il a eu le malheur de vouloir traduire en acte ce que Sarkozy avait clamé pendant la campagne ’rupture avec la franceAfrique’ (sources Figaro)

Bon j’en reviens à mes moutons. J’arrive enfin à Douala et retrouve avec grand plaisir mon pote Clément autour de délicieux poissons braisé. On décide d’aller au Nigeria et faisons donc le visa. Il ne fut pas facile à obtenir mais après un entretient de 1 h avec le consul et 15 € en plus des 65 €, on avait le précieux sésame. Puis on part faire une petite virée au bord de la mer, j’étais comptants comme un botswanai qui voit sa vache mettre à bat un joli petit veau. En effet, je n’avais pas revu la mer depuis mon départ du Cap en Afrique du Sud. On a été bien inspiré de partir de Douala car il y a eu de grosses manifestations qui ont débordé dans les grosses villes en pillages et saccages (toute les stations service Total ont été ravagées). Même dans la petite ville où on était, il y eu pas mal de coup de feu on entendait les mitraillettes. Evidement dans un climat pareil, il ne faut pas sortir faire un tour et c’est mieux de rester chez soi et attendre que ça se passe. Le bilan officiel des 4 jours de manifestation fait état de 30 morts mais il y en a eu beaucoup plus. Les manifestants ont gagné la rue pour protesté contre la vie chère et la diminution du pouvoir d’achat, mais aussi pour exprimer leur raz le bol à l’égard du président. Juste avant le début de la manifestation, il a avait fermé la seul chaîne de télé indépendante. Même si les camerounais aiment se dire pacifique. Je pense que si Paul Biya retruque les prochaines élections, ça va bien pété !!!

A Douala, je suis allé consulté un spécialiste du genou qui m’a diagnostiqué une tendinite aux 2 genoux et prescrit 3 semaines de repos. J’étais vraiment dégoûté et le pauvre Clément qui vient me rejoindre pour faire du vélo était également déçu. Mais bon, l’amputation n’étant pas à l’ordre du jour ma situation n’est tout de même pas dramatique et je suis de nouveau gai comme un condamné à mort qu’on vient de gracier !!!

Ensuite, on part pour la capital politique Yaoundé. Dans le bus c’était marrant il y avais pleins de vendeurs ambulants qui se mette au milieu et font un grands discours pour vendre ses bricoles (bombons, stylo, pommade….) Incroyable. Des baratineurs de grandes classes qui finissent souvent par une vente aux enchères. Les Camerounais adorent ça, j’en ai vu quelque une sur les marchés. Puis après encore une bonne nuit dans un bel hôtel de passe, on prend le train pour le nord. Le problème c’est que le chef de gare et de train n’accepte pas nos vélos et nos remorques. Après une longue palabre et quelques € on arrive a charger nos vélos dans le wagon marchandise déjà surblindé de sac de poissons. En gros, j’étais parti pour 16 h de train et je puais grave le poissons, génial !!! Une fois dans le wagon 2nd classe, je me retrouve en face du sosie en jambes de Patrick Vierra. On c’est fait tout le voyage dans la position ’genoux contre entrejambes’, c’était comme vous pouvez l’imaginer assez agréable !!!

J’ai bien aimé le nord du Cameroun. C’est une partie musulmane francophone très accueillante. Il fait très chaud et j’adore les maisons en style un peu arabe avec ses toitures terrasses, ses petites traboules qui se ressemble toutes. J’aurai adoré allé au Lac Tchad mais vu la situation il y a un mois, cela aurai été un peu trop dangereux. Donc rien ne sert de tenter le diable et après quelques jours sympas, nous traversons la frontière Nigérianne. J’étais tout de même un peu anxieux d’entrer au Nigeria vu la réputation qu’a ce pays. Corruption à tous les échelons, il existe aussi un énorme bisness de fraude à la carte bleu, des coupeurs de routes, des kindnapings, les jeunes des rues complètement camés hyper violents et dangereux, en gros l’antithèse de la brochure ’club med’ Mais c’est tout de même le 1er pays d’Afrique en thermes de population (135 millions d’habitants) et une grande puissance africaine. Eviter ce pays cela aurai été un peu comme passé 10 mois en Océanie et ne pas poser un pied en Australie !!! lol

Et en fait, ce n’est pas du tout la vision que j’en ai eu. Bon évidement il n’y a pas de fumé sans feu et je n’y suis passé que 10 jours. Mais moi, je n’ai rencontré que des flics, des douaniers sympas. Tout le monde hyper souriant, hospitaliers. On nous disait souvent ’you ’re welcome’. Clément et moi avons adoré le nord du Nigeria même si les provinces appliquent les règles de la charia Islamique. Les gamines de 3 ans sont déjà voilé, les gens prient en pleine rue c’est un univers assez spéciale où je m’y sentait bien et totalement en sécurité. C’est difficile de décrire l’ambiance d’une ville, comment on ressent les choses mais si je devais utilisé une image, je dirai une immense pagaille où tout le monde à le sourire. Ce que je vous explique vaut pour les quelques villes du nord et de l’est que je n’ai traversé qu’en coup de vent mais en aucun cas pour Lagos. C’est la capitale économique du Nigeria et la 2ème ou 3ème ville d’Afrique après Le Caire et Kinshasa.

Le 1er soir c’était le ¼ de final retour de Lyon a Manchester (pour les dames qui ne comprennent pas, je parle de la coupe d’Europe de foot), j’ai vu le triste match dans une ambiance de fou dans un immense hangar nommé le cosmos où il y avait 3 match retransmis sur d’immenses mure blancs. C’était plein comme un œuf et malgré le hold-up mancunien, j’ai passé une très bonne soirée. Puis ensuite on est parti dans pour la 3ème ville du pays Kano et ses 5 millions d’habitants. Le problème c’est qu’on est arrivé le soir et comme je l’ai déjà expliqué une fois les gare routières sont toujours des endroits un peu louche. On ne savait pas du tout où aller mais une chose est sure il fallait vite quitter cet endroit et tous ces mecs qui n’arrêtaient pas de nous coller en t’appelant ’my friend, my friend’. En Afrique quand un blanc arrive dans une gare routière, c’est comme ’le miel et les abeilles’ pour les nostalgiques de AB production, ou alors ’les mouche et la merde’ pour les nostalgiques du cercle des poètes disparu !!!

Donc au final, on a fait 5 km de nuit en plein périphérique sans phares. On cherchait désespérément un hôtel pas cher. J’avoue que je ne me sentais absolument pas en sécurité. Heureusement on a trouvé un hôtel mais qui avait des tarifs exorbitants et le manageur était hyper désagréable. Donc j’ai tenté un coup de poker en expliquant qu’on travaillait pour l’Onely planet (équivalent guide du routard) et qu’il fallait nous faire un prix mais malgré tout mon barratin il n’a pas descendu le prix d’un centime.

Grâce à un contact, on a pu logé gratuit dans un appartement du consulat de France. Et en plus, on avait des voisins super gentils. Un soir, on c’est même retrouvé dans une soirée jet 7 !!!! Et oui ça m’arrive. C’était un très riche expatrié libanais qui organisait une somptueuse réception (paillette, tenu de soirée, buffet royale…). Autant vous dire que ça m’a bien changé de mon quotidien.

Il y a comme dans toutes les villes d’Afrique centrale et de l’Ouest beaucoup de libanais qui sont installé et qui sont propriétaire de petites entreprises ou de gros magasins. Les indiens occupent le même genre de poste dans l’économie d’Afrique de l’Est.

Ensuite on est parti dans une réserve naturelle à l’Est du pays. Là j’avais jamais vu Clément aussi malade, une authentique tourista. Au cours d’un trajet en à l’arrière d’un camion beine. Je le vois assez mal. Donc juste avant d’arriver dans village, le camion s’arrête et Clément fonce derrière un tout petit talus met son caleçon et son shirt aux genoux et se tortillent de douleur en transpirant à grandes gouttes. Le pauvre avait à peine la force de se déplacé de 0.5 m pour garder le peu de dignité qu’il lui restait !!! (je vous fait pas un dessin). Mais la scène était tout de même très coquasse, en plein pays ultra musulman où il n’y a que très peu de touristes, imaginer les femmes rentrant du champs en train de voir un blanc complètement à poil en train de gémir de douleur. J’avoue que c’est très salaud mais la situation était tellement drôle que je m’efforçais de ne pas rire devant lui mais j’explosais dès que j’étais un peu plus loin. Bon heureusement après un petit ’spasfon’ et un peu de temps derrière le talus il fut un peu remis et pris un taxi pour rentré à la ville. Moi je n’avais pas beaucoup de temps avant la tombé de la nuit pour rejoindre un petit village de pécheurs dans lequel nous avions prévu de dormir. Mais à ce moment là, ma dyslexie m’a encore joué un vilain tour et j’ai confondu le nom de 2 villages. A force de pédalé et de ne pas arrivé en vue du lac j’ai posé quelque questions et j’ai tout compris mais c’était trop tard donc j’ai dormi chez un grand marabout du village et à défaut de trouvé le lac j’ai tout de même trouvé du bon poisson !!! Le lendemain, quelqu’un me dit que mon ami est à l’hôpital donc je rentre ilicopresto pour voir ce qu’il en est. En fait, le mec avait dit n’importe quoi (le téléphone nigérian ne vaut pas mieux que le téléphone arabe) et heureusement Clément allait mieux.

Puis on part pour Lagos et notamment pour entendre ces fameux groupes de jazz. Pour pénétrer dans Lagos les artères étaient bien bouchées mais ils utilisaient déjà des couloirs de bus. On c’est retrouvé à pédaler en plein sur le périphérique, c’était pas très plaisant. On trouve encore un hôtel de passe mais celui-ci était tout de même assez cher 15€. Et le soir, objectif trouvé ces fameux bars de jazz surtout qu’on était un samedi. On a pris des transports en commun mais au final personne n’a pu nous renseigner efficacement et on c’est retrouvé dans une petite buvette à siroter des bières avec des matelots enivrés qui ne tardèrent pas à tomber dans le lourd !!!! Clément n’étant toujours pas bien remis et les rues assez coupe gorge on prend l’option de rentrer à l’hôtel. Mais par les transport en commun et on c’est finalement retrouvé de nuit un poil éméché dans des endroit hypers craignos où l’on n’arrivait pas à trouvé un taxi. Au final on en a trouvé un qui nous a bien eu sur le prix mais il y a un des fois le temps n’est pas à la négociation. Donc on est rentré un peu sur notre faim mais en chaire et en os, c’est déjà ça !!!

Puis nous avons quitté ce beau pays pour retourner en Afrique francophone au Bénin. On arrive rapidement à Cotonou et là une amie d’ami nous accueille remarquablement. On restera au final 7 jours chez Sabine et ça famille. Et c’est à ici que ma meilleure copine Adèle est venue me rejoindre pour finir le voyage avec moi. Et dans ces bagages elle m’avait rapporté plein de bons saucissons, fromages, ce faut un vrai festin savoyard qui m’a fait vachement plaisir !!!

On a eu beaucoup de chance car notre semaine à Cotonou coïncidait avec le festival international de Théâtre du Bénin. On est allé voir 5 spectacles de qualité et à des prix très abordables plus quelque concert. Notamment une espèce de comédie musicale à l’africaine sur l’histoire du roi du Dahomey (ancien nom du Bénin). C’était génial même si le public africain n’a pas encore pris l’habitude d’éteindre son téléphone portable. J’ai également vu ’Elf la pompe A frique’ remarquable pièce qui s’étant sur le volet financier de l’affaire ELF.

Après avoir bien profité de cet événement culturel, on a passé une nuit dans un sublime village sur pilotis où le seul moyen de transport était la pirogue. Les gens ont l’habitude de le qualifier de Venise Africaine. C’est à ce moment là que Clément nous quitte pour rentrer en France et sûrement voguer vers de nouvelles aventures.

Puis on c’est tout de même mi a pédaler. Objectif joindre à vélo Cotonou à Ouagadougou (capital du Burkina Faso). Le 1er jour on ne pédale que 54 km et Adèle m’annonce que c’est son record personnel. Et oui cette charmante bretonne fut touché d’une flémingite aigu et ne c’était jamais donné la peine de s’entraîner. Et oui cette miss n’a pas froid au yeux, elle veut traverser l’Afrique de l’Ouest à vélo sans n’avoir jamais franchi le col du chat ou fait le tour du lac du Bourget !!! Mais à ma grande surprise, elle tient bien le coup, elle est courageuse, agréable et à ce jour nous avons tout de même parcouru 577 km en 7 jours. On est monté crescendo pour atteindre les 82 km journalier. Incroyable Adèle c’est transformé en notre Janie Longo nationale et si je ne calme pas un peu son tempérament, elle risque de vouloir traverser le détroit de Gibraltar en pédalo !!! lol

Nos journées débutent vers 10h et on fait des pauses en moyenne toute les heures et demie. Le terrain est très vallonné et on roule à une moyenne de 16 km/h . A ce rythme on a bien le temps de profiter des choses et d’apprécier les évolutions de paysage. Les béninois ont toujours un petit mot gentil pour nous encourager. Même si souvent, on entend tout de même ’Cadeau le blanc’. C’est moins agréable que le traditionnel ’bonne arrivée’ mais ce n’est pas méchant et c’est la conséquence d’une politique d’assistanat combiné à une augmentation du tourisme. Souvent on s’arrête manger ou remplir nos bouteilles d’eau à la pompe du village et nous en profitons pour bavarder avec les locaux qui sont en règle général ravi d’avoir un échange. Il y a quelques jours, j’ai rencontré le doyen d’un petit village qui était un ancien tirailleur qui c’était battu en Indochine et en Algérie. En mémoire de mon grand père qui fut militaire en Indochine pendant de nombreuses années je lui est payé un resto et on a bien conversé, c’était super agréable. On a aussi fait du camping sauvage au bord d’une superbe cascade. C’était génial mais vu que ce n’était pas prévu on c’est fait un petit ramadan surprise beaucoup moins sympathique !!!lol

Et bien voilà c’est fini pour le récit de mes petites aventures mais avant de mettre un point final à ce petit essai. Je me dois d’aborder un sujet qui me tient tant à cœur l’écologie.

Je ne compte pas vous parler de l’essoufflement du grenelle de l’environnement, théoriquement Nicolas Hulot après avoir plombé les verts, et donné une caution environnemental à tous les candidat devrai s’en chargé.

Non je vais plus centrer ces dernières lignes sur quelques bonnes pratiques que j’ai pu voir et mettre en lumière tous ces gens qui se bougent imblement dans le plus parfait anonymat.

Parmi tant de bonnes initiatives rencontrées, je citerai un laboratoire de recherche nigérian qui développe un système de séchage de poisson afin que les populations riveraines des grands lacs africains arrête de fumer le poisson mais le mette simplement à le sécher. Et de ce fait, arrêter de faire des coupes de bois illégales et déforester ces zones sahélienne qui ont tant besoins des arbres qui font office de protecteur contre l’avancée du désert grâce à leur propriété de rétention d’eau. Je précise qu’en Afrique, il y a très peu de poisson frais car il n’y a pas de chaîne de froid et pour transporter et vendre le poisson les pécheurs doivent le transformer avant. En fait, il s’agit juste de l’utilisation ingénieuse de l’effet de serre et de capturer la chaleur du soleil à travers une espèce de tipi en bâche transparente qui monte à 60 degré. Cette technique se déployé rapidement car elle ne coûte pas cher, est très facile à mettre en place et le temps de retour sur investissement est très rapide.

La 2ème initiative que je voudrai vous présenter succinctement, c’est le centre Sanghai à Porto Novo (capital politique du Bénin). C’est un centre monté par un prêtre missionnaire nigérian il y a 22 ans qui a voulu faire la promotion d’une agriculture durable en Afrique. Et oui ça existe et il a déjà monté un 2ème centre autofinancer dans le nord du pays.

En fait, a une vision précurseur de l’agriculture africaine de demain. Son exploitation est assez grande et diverses. Il a pas mal d’élevage dont les fientes sont récupérées et mélanger avec du compost pour faire tourner une unité de biogaz. Il a mis en place tout un système très perfectionné d’irrigation grâce à l’utilisation de panneaux solaires photovoltaïque. Ils récupèrent les déchets métalliques pour les refondre et faire de nouveaux objets facilement vendables sur le marché béninois. Ils également développé un nouveau concept de filtre à eau utilisant un espèce de gros pot en argile mélanger avec un faible pourcentage de sciure de bois. En 1h, ce pot semblable à un pot en terre cuite est capable de filtrer 2.5 litres d’eau. Par contre quand je demandai des renseignements très précis sur la composition des pots, le guide ne voulait pas m’en dire plus de peur que je lui pique le brevet. C’est un des problèmes de l’Afrique, les gens qui ont des bonnes idées simples veulent les garder pour eux et ce faire du fric au lieu d’avoir le plaisir et la reconnaissance de la diffuser à grande échelle.

Bon et bien je crois qu’il est grand temps pour moi de vous dire au revoir et a bientôt. J’aurai encore pleins de choses à vous dire mais contrairement à mes amis africains je vais rester dans la concision. En Afrique lorsqu’on raconte une histoire, les gens disent souvent qu’il faut tout dire ou ne rien dire et bien encore une fois j’aurai pris la voie du milieu.

Et bien voilà une parfaite dernière transition pour vous invitez à signer une pétition sur le Tibet. Ça prend 30 sec.

http://www.avaaz.org/fr/tibet_end_the_violence/

Les tibétains m’ont si bien aceullit quand j’avais froid que je leur dois bien ça. Et il me semble que le boycottage de la cérémonie d’ouverture serai vraiment le service minimum !!! Vive le Tibet libre.

Et bien bonnes continuations à toutes et à tous merci à tous ceux qui m’ont envoyé un petit mot d’encouragement ou du son. J’ai finalement perdu (on m’a sûrement également un peu aidé à le perdre) mon mp3 donc là je vais essayé d’acheté une radio cassette accroché à ma sacoche avant et qui fonctionne avec mon panneau solaire. Ca va swinguer et encore bien passer inaperçu avec ma remorque d’extra terrestre !!!

Salutations Africaines

Nico

Nicocharbonneau2003@yahoo.fr

PS : j’allais encore oublier de vous dire qu’il y a quelques photos sur mon blog. Il n’est jamais tenu à jour mais j’avoue que je préfère une fois des grandes nouvelles que vous envoyer toutes les semaines le menu du jour.