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Crises alimentaires : FMI et Banque mondiale sont aussi responsables

Publie le jeudi 17 avril 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

Lors de leur Assemblée de printemps à Washington, le FMI et la Banque mondiale ont souhaité tirer la sonnette d’alarme contre la forte hausse des prix des denrées alimentaires de base dans le monde et les émeutes de la faim qui en ont résulté dans plusieurs dizaines de pays.

En effet, en un an, les prix du riz et du blé ont doublé, celui du maïs a progressé de plus d’un tiers. Les stocks céréaliers sont au plus bas depuis 25 ans. Le coût d’un repas a fortement augmenté et les risques de famine sont très inquiétants.

Le CADTM souligne que la Banque mondiale semble surtout inquiète pour les troubles sociaux que cette situation engendre. Ces troubles pourraient sérieusement malmener le système économique néolibéral promu avec force depuis 25 ans par le FMI et la Banque mondiale : un système structurellement générateur de pauvreté, d’inégalités, de corruption, interdisant toute forme de développement et de souveraineté.

Le CADTM a identifié cinq grandes causes pour expliquer cette envolée des prix : dérèglements climatiques réduisant la production, hausse du prix des transports répercuté sur celui des marchandises, demande croissante de la Chine et de l’Inde en matières premières, développement catastrophique des agrocarburants qui excluent plus de 100 millions de tonnes de céréales par an du secteur alimentaire, spéculation intense suite à l’éclatement de la bulle de l’immobilier aux Etats-Unis. Mais ce n’est pas tout.

Le CADTM tient aussi à pointer la responsabilité du FMI et de la Banque mondiale. Après la crise de la dette du début des années 1980, dont l’effondrement du cours des matières premières était un élément déclencheur, le FMI et la Banque mondiale ont contraint les pays du Sud à adopter des politiques d’ajustement structurel qui se sont révélées dramatiques sur de nombreux plans. Au programme notamment : réduction des surfaces destinées aux cultures vivrières et spécialisation dans un ou deux produits d’exportation, fin des systèmes de stabilisation des prix, abandon de l’autosuffisance en céréales, fragilisation des économies par une extrême dépendance aux évolutions des marchés mondiaux, forte réduction des budgets sociaux, suppression des subventions aux produits de base, ouverture des marchés et mise en concurrence déloyale des petits producteurs locaux avec des sociétés transnationales…

Aujourd’hui, les populations du Sud paient le prix fort. Pour le CADTM, la question de la responsabilité du G8, du FMI et de la Banque mondiale doit être posée de manière claire et ces institutions doivent rendre des comptes sur leurs agissements depuis 20 ans. Un timide mea culpa de leur part dans un rapport semi-confidentiel ne peut suffire car elles continuent de défendre un modèle économique qui a fait la preuve de son échec en termes d’amélioration des conditions de vie et de développement humain.

Pour le CADTM, l’annulation totale et immédiate de la dette extérieure publique des pays du Sud et l’abandon des politiques néolibérales sont des étapes indispensables pour enclencher une logique économique radicalement différente, soucieuse de l’intérêt des populations du Sud et du principe non négociable de souveraineté alimentaire.

 http://www.cadtm.org/spip.php?artic...

Messages

  • NON, il ne faut pas "demander" l’annulation de la "dette" des pays du Sud. Ce mot de dette fait partie de la propagande du colonialisme néolibéral au même titre que "modernisation", ou "aide" ou "pays pauvres", ou "les plus fragiles". Il est toxique pour nous de le répéter. Il est méprisant et erroné de parler des pays du Sud en ces termes.

    Si ces pays étaient pauvres, les pillerait-on ? Et depuis si longtemps ?

    Si un voleur vous a dévalisé et rançonné pendant des années, au point de faire périr une partie des vôtres, allez-vous lui demander de vous "aider" en annulant "votre" "dette", lorsqu’à bout de souffle vous ne posséderez plus rien dont il puisse encore vous spolier ?

    Il faut exiger du cartel financier le REMBOURSEMENT des sommes qu’il a volées aux pays du Sud et aux peuples du Nord, + les dommages intérêts pour l’incalculable préjudice subi, en plus de l’argent.
    Il faut un TRIBUNAL INTERNATIONAL pour juger les responsables de ce génocide et de ce hold up.

    C’est le cartel financier avec sa petite bande de prédateurs (qui n’a rien d’une "élite" mais qu’on peut appeler oligarchie) qui a fabriqué de toutes pièces une "dette" aux pays du Sud, à travers ses organes de gouvernance mondiale tel le FMI.

    Ce n’est qu’une gigantesque arnaque mondiale. Que fait-on aux escrocs normalement ? En Droit ? On leur demande d’être gentils et d’arrêter ???

    Et ici aussi on essaie de nous faire croire - mais on n’est pas obligé d’être croyant- que "les caisses sont vides" à cause de "la dette". Et on essaie de nous faire consentir à l’idée inacceptable de renflouer l’"Etat", qui pourtant n’est plus que la tirelire personnelle de quelques uns. Pendant que ce pseudo Etat laisse la fraude fiscale s’évader à l’étranger par milliards. Et tout le reste du gâchis et du vol organisé et planifié.

    On essaie de nous faire croire comme aux pays du Sud que "la facture" des destructions commises par un petit nombre de vautours serait à payer par nous. Mais nous n’avons pas à le CROIRE. Nous n’avons pas à accepter d’être les prisonniers dans leur camp de concentration.

    Et ici il y a des gens qui vont manifester pour l’ouverture de la Chine à l’armée des prédateurs de l’empire qui a pour nom finance -pardon, je voulais dire bien sûr à l’ouverture aux "droits" de "l’homme", je ne voulais pas parler du seul droit qui reste en vigueur : celui des ultrariches à emprunter aux frais du reste de l’humanité pour devenir encore plus riches et nous toujours plus pauvres.

    Pendant que ces gens honnêtes indignés dénoncent la Chine ou un autre pays selon l’ordre du jour des campagnes d’ "information" organisées par l’odieux-visuel de quelques ultrariches, l’empire de ces quelques ultrariches est en train de les réduire en esclavage. Et ces gens sont mes voisins. Mais ils croient encore que cette histoire d’empire, ce n’était qu’un film "culte".

    • Bien dit Bipède. L’Afrique, par exemple, se relèvera de sa condition de "pauvre" quand elle prendra conscience de ses atouts majeurs, à savoir toutes les richesses qu’elle possède sur des territoires immenses et que l’Occident convoite depuis si longtemps déjà, et surtout quand elle osera se détourner du FMI et de la BM qui la maintiennent volontairement dans l’assistanat pour mieux l’exploiter à trois fois rien. Elle doit pouvoir s’affranchir à l’instar de l’Amérique du Sud. Et que chaque pays dit "pauvre" puisse retourner à son autosuffisance alimentaire et discuter âprement les contrats de vente des matière premières aux pays industrialisés.

    • Au sdébut de ton texte j’ai eu peur,comme quoi il faut toujours avoir la sagesse de lire les textes jusqu’au bout.

      Mais la "dette" existe bien,les pays occidentaux ont bien prété de l’argent aux pays "pauvres".

      Sauf qu’il y a bien longtemps qu’ils ont remboursé.En fait c’est 10 foid ce que l’on a prété.

      Si une banque ou un individu prêtait de l’argent à ce taux là en France,il irait en prison pour pratique usuraire frauduleuse.

      Et il serait effectivement temps de rembourser.

      Quant à faire "confiance" d’une quelconque façon au FMI,OMC,Banque Mondiale et autre comment pourrait on faire confiance à ces organisations voyoues.

      Il y a bien que les "socialistes" pour vouloir diriger ces merdes !

      JCG

  • Quand tu vois DSK,bien gras,bien souriant,bien payé, comment veux tu qu’il se soucie des pauvres.Quelque soit le pays du pauvre d’ailleurs.momo11

    • Oui, il se soucie seulement que le système de fabrication de misère et d’asservissement pour lequel il travaille ne souffre pas de "troubles sociaux" qui risquent de se produire. La famine et le génocide ne sont pas le sujet : le choix du mot "crise" le dit.

      Alors lui comme Chirac ils publient des mots de recommandations "humanitaires", des mots de vagues intentions altruistes bien molles qui n’énerveront pas les spéculateurs, et surtout bien condescendantes et colonialistes, pour que leurs électeurs nourris à leur odieux-visuel imaginent qu’ils vont se soucier d’améliorer la situation des "pauvres", après les avoir si parfaitement fabriqués.

      Et peut-être que la famine des "pauvres du Sud", va même leur permettre d’organiser, grâce à leurs richissimes moyens odieux-visuels, une campagne nationale de "dons" aux "pays pauvres" ?
      Susciter un généreux élan d’ "émotion" coloniale, faire accepter -demander- l’envoi de pseudo ONG ou forces militaires pour rétablir "la paix" : "sécuriser" sur place une dictature plus efficacement coopérante ?

      Et renforcer l’idée centrale : que nous ici on a de la chance, par rapport aux pauvres du Sud, tellement plus de chance qu’on n’a pas le droit de se battre... avec nos frères du Sud, contre les responsables de cette casse.

      Fabriquer le prochain consentement à d’autres "sacrifices" "nécessaires" : à plus de pauvreté pour tous.

      Après les JO en Chine il faudra bien trouver un autre sujet de détournement d’attention : si mes voisins n’étaient plus "mobilisés" pour une "cause", ils risqueraient de s’apercevoir avant qu’il soit trop tard que la chasse aux droits de l’homme est à leur porte

  • Bien d’accord avec la dénonciation de ce hold-up innommable, fait en notre nom, comme toujours !

    "Nous" serions responsables de l’état dans lequel se trouvent les pays africains...
    (c’est toujours à nous d’envoyer les sacs de riz !)

    Alors oui, dénonçons encore ce hold-up
    dont les profiteurs doivent rendre compte
    et rembourser les sommes volées aux Africains.

    Mais, demandons aussi que les dirigeants des pays africains ne détournent pas cet argent
    comme, dans bien des cas, ils détournent les ressources au profit des multinationales, pétrolières, aurifères ou diamantaires et autres.

    Que les Africains, et nous les soutiendrons, réclament ces sommes
    et les "continentalisent" ainsi que leurs ressources actuelles :
    les découpages arbitraires nés de l’époque coloniale n’ont aucune justification.

    Pourquoi tel pays devrait être riche alors que ses voisins sont pauvres,
    bien que dans la même région ou ayant la même population (langue et culture semblable).

    Ce serait accroître encore les injustices et donc les risques de conflits.

    La mondialité nouvelle appelle un dépassement urgent des égoïsmes d’états.

    C’est un combat pour notre survie à tous.

    JeanNimes