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CAMPAGNE "JOUEZ LE JEU POUR LES JO 2008"

Publie le lundi 21 avril 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

POUR LE RESPECT DES DROITS DE L’HOMME AU TRAVAIL DANS L’INDUSTRIE DU SPORT

Des ouvriers contraints de travailler 12 heures par jour, sept jours sur sept, dans des conditions insalubres et dangereuses, pour des salaires inférieurs de moitié au minimum légal : tel est le quotidien de ceux qui fabriquent en Chine les marchandises qui arborent les cinq anneaux, symbole de l’idéal olympique, celui d’une « société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine », selon la Charte Olympique…

LES TRAVAILLEURS DE L’INDUSTRIE DU SPORT OUBLIÉS

Les Jeux Olympiques (JO) sont l’événement sportif le plus populaire au monde et pour cause : il met en scène des femmes et des hommes repoussant les limites de l’effort physique pour tenter d’accomplir des performances qui les feront entrer dans l’histoire. Cette année encore, des millions de citoyen(ne)s à travers le monde vibreront devant l’effort. Mais d’autres ne partageront pas cette ferveur : contraints de travailler jusqu’à 80 heures par semaine pour des salaires de misère sans aucun moyen de faire valoir leurs droits, les travailleurs de l’industrie du sport sont les laissés pour compte de cette célébration mondiale. Et pourtant, la Charte olympique clame que « Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ». Mais elle ne semble pas s’appliquer aux milliers de travailleurs, majoritairement des femmes, qui font le succès de ce rendez-vous planétaire…

Des conditions de travail inhumaines

Le secteur mondial des articles de sport nécessite une forte densité de main d’oeuvre et peu de machines. Aussi la production est confiée à des sous-traitants localisés dans les pays où les salaires sont les plus bas et la législation du travail la moins contraignante. Ces sous-traitants, soumis aux exigences de donneurs d’ordre désireux de produire toujours plus vite, toujours moins cher, répercutent cette pression sur leurs ouvriers. Ainsi, à l’autre bout de la chaîne, les femmes et les hommes qui produisent les articles de sport font face à des conditions de travail désastreuses. Durée du travail excessive, bas salaires, absence du droit d’organisation et de négociation collective, contrats précaires et non-respect des règles d’hygiène et de sécurité sont le quotidien des ouvriers de ce secteur.

Contre toute attente, le Mouvement olympique lui-même participe à cette situation alarmante. En 2007, la campagne PlayFair 2008 a mené des enquêtes dans quatre usines chinoises accréditées pour fournir des produits officiels pour les JO de Pékin (sacs, casquettes, papeterie, chapeaux, etc.). Elle a recueilli de nombreux témoignages de travailleuses et travailleurs de ces usines, qui ont fait état de graves violations de leurs droits. Publiés dans le rapport “Pas de médaille ‘droits des travailleurs’ pour les Jeux Olympiques” (1), les résultats de cette enquête sont accablants. Contraints de faire de nombreuses heures supplémentaires, sans complément de salaire ou à un taux inférieur au minimumlégal,ces ouvriers — essentiellement des ouvrières — travaillent 30 jours par mois, sans aucune garantie d’emploi, dans des conditions d’hygiène et de sécurité plus que précaires. Ils sont contraints de mentir aux inspecteurs sur la réalité de leurs salaires et de leurs conditions de travail, sous peine de sanctions infligées par leurs employeurs. Ils sont soumis au bon vouloir de leurs supérieurs, au mépris total de leurs droits fondamentaux et de la législation en vigueur dans ces régions. Mais faute de liberté d’organisation en Chine, les travailleurs ne disposent d’aucun moyen pour se défendre de tels abus…

LES RESPONSABLES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DOIVENT AGIR

Responsabilité avérée du Comité international olympique...

Le Comité International Olympique (CIO) porte une lourde responsabilité : d’une part parce que, « autorité suprême du mouvement olympique », il est garant des valeurs de respect de la personne humaine prônées par l’Olympisme et auxquelles adhèrent des millions de citoyens à travers le monde ; d’autre part, parce qu’il bénéficie directement de la manne financière que représentent les Jeux, à travers les licences qu’il accorde pour la fabrication de produits officiels. En octroyant ces licences, le CIO concède à des entreprises le droit d’exploiter les symboles olympiques en les faisant figurer sur des produits destinés à la vente. En contrepartie, le détenteur de la licence olympique verse une redevance, dont le montant est directement dévolu à l’organisation des Jeux. Le CIO impose toute une série de conditions contractuelles strictes aux entreprises qu’il accrédite. Mais aucun critère ne concerne le respect des droits des travailleurs ! Les personnes qui fabriquent les marchandises génératrices de cette richesse sont tout simplement ignorées. Jusqu’à présent et malgré les preuves concrètes apportées par le rapport de la campagne PlayFair, le CIO a rejeté toute responsabilité concernant les violations des droits fondamentaux au sein de sa filière d’approvisionnement.

... et du Comité national olympique et sportif français

En France, c’est le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) international olympique, qui représente et relaie l’action du CIO sur le territoire national. Il gère aussi les contrats nationaux de partenariat qu’il passe avec les entreprises sponsors en France, leur permettant notamment d’utiliser les symboles olympiques. En 2003, le CNOSF s’est engagé dans le Développement durable, en devenant le premier Comité olympique au monde à adopter un Agenda 21 (2). Ainsi, l’Agenda 21 du sport français préconise, dans l’objectif 19, de « privilégier dans les achats les produits fabriqués selon les principes du Développement durable : matériaux recyclables, refus du travail des enfants, commerce équitable. » Mais dans la réalité, aucune mesure concrète n’a été prise pour progresser vers le volet social du Développement durable en termes notamment de respect des droits de l’Homme au travail !

En tant que membre du Mouvement international olympique, organisateurdu plus grand évènement sportif au monde, et garant en France du respect des valeurs de l’idéal olympique, le CNOSF porte aussi une responsabilité pour faire respecter les droits humains dans le secteur des articles de sport et des équipements. Il doit lui-même se montrer exemplaire à travers sa politique contractuelle avec les équipementiers sportifs.

MOBILISONS-NOUS !

Nous, citoyens, consommateurs, sportifs, passionnés de sport, sommes soucieux que les articles portant le logo des Jeux que nous achetons n’aient pas contribué à l’exploitation des travailleurs de ce secteur. Nous appelons le CIO à assumer ses responsabilités et à prendre des mesures concrètes pour mettre un terme aux violations des normes internationales du travail tout au long de sa chaîne d’approvisionnement, à travers notamment sa politique d’octroi de licences.

Pour ce faire, nous demandons au CNOSF :

- D’user de son influence auprès du CIO pour qu’il mette en oeuvre des mesures concrètes pour lutter contre les violations systématiques des droits des travailleurs de l’industrie du sport,

- D’inclure dans ses propres contrats avec ses partenaires équipementiers une clause de respect des normes fondamentales du travail énoncées par l’Organisation internationale du travail,

- D’inciter ses membres, les fédérations sportives, à s’engager en faveur du respect des droits de l’Homme au travail dans l’industrie du sport en achetant du matériel fabriqué dans le respect des droits fondamentaux des travailleurs.

Signez la pétition en ligne :
 http://jouezlejeupourlesjo.ethique-...

(1) Disponible sur : http://www.ethique-sur-etiquette.org

(2) Programme d’action mis en oeuvre par un acteur public ou non gouvernemental vers un développement durable dans trois volets : économique, social et culturel, environnemental. Ce programme a été proposé lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992 dans le cadre de l’ONU.

POUR EN SAVOIR PLUS

La Campagne internationale PlayFair 2008 : Cette Campagne est coordonnée par la Confédéréation syndicale internationale (CSI), la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FITTHC) et la Clean Clothes Campaign (CCC). Pour en savoir plus, voir le site de la Campagne (en anglais) : www.playfair2008.org

COMMENT AGIR ?

Signez la pétition en ligne en cliquant ici :
 http://jouezlejeupourlesjo.ethique-...

Le Collectif Ethique sur l’étiquette : Pour en savoir plus, voir le site du Collectif : http://www.ethique-sur-etiquette.org

Si vous n’êtes pas membre de Peuples Solidaires et que vous souhaitez participer à nos prochaines campagnes de lettres ou simplement en savoir plus, cliquez ici :
http://www.peuples-solidaires.org/article204.html

Messages

  • Peuples solidaires ? Ménard doit être derrière tout ça !
    Ah, cette propagande anti chinoise !!

    • Eh vieux, avant de raconter n’importe quoi renseigne toi bien : 1 sur l’action du collectif de l’Ethique sur l’Etiquette (qui existe depuis 1993 !!!) et de 2 sur le travail formidable réalisé par cette association pour la défense des droits économiques et sociaux de TOUS les travailleurs dans les pays émergents (Chine, Thailande, Bresil, Costa Rica, Guatemala, etc...) par le soutien des travailleurs en luttent, des syndicalistes et la création de syndicats de travailleurs... (entre autre...)

      Que vient faire Menard dans tout ça ? Je pense que la longueur et la richesse de l’article posté ( fort intéressant) furent fatales à ton pauvre cerveau fatigué par la paranoia aigue dont souffre malheureusement trop de révolutionnaire de salon !

      Désolé pour l’énervement mais ce site (Bellaciao), cette action (Pekin 2008 : Jouez le jeu !), cette association (Peuples Solidaires) ne méritent pas la faiblesse de ta reflexion (et si c’est de l’humour... ben tant pis ! )

      Romain

      Je reste disponible pour tout commentaire supplémentaire sur le sujet !

      PS : au moins, signe ton commentaire pour éviter de vivre caché !

  • Soutenez-nous ! En Suisse aussi on se bat pour que les entreprises de l’industrie textile arrêtent de nous servir des habits produits dans des conditions indignes. On vient de lancer la campagne Clean Clothes 2008 "Pour des habits produits dans la dignité".

    On a besoin d’un maximum de votes pour montrer aux entreprises qu’on veut acheter des habits produits dans le respects des droits humains et de l’environnement.

    La pétition et pas mal d’infos sont disponibles sur www.vetementspropres.ch

    Jérémie