Accueil > Un réfrigérateur solaire pour l’Afrique

Un réfrigérateur solaire pour l’Afrique

Publie le mardi 22 avril 2008 par Open-Publishing

Sciences : Un réfrigérateur solaire pour l’Afrique

Le Matin, 21 avril 2008

, par Stéphane BERNEY

La Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud et le Centre écologique Albert Schweizer à Neuchâtel, en Suisse, ont mis au point un réfrigérateur à énergie solaire pour l’Afrique subsaharienne.

Le réfrigérateur à énergie solaire était l’une des stars d’Energissima, le salon suisse des énergies renouvelables et technologies nouvelles de Fribourg. Imaginé pour l’Afrique subsaharienne, cet appareil permet de stocker vivres et médicaments dans les régions les plus reculées.

Cette invention est le fruit de plus de dix ans de recherches appliquées, sous la direction du Pr Philippe Dind, et d’une collaboration entre la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud, à Yverdon-les-Bains, et le Centre écologique Albert Schweizer (CEAS), une organisation non gouvernementale basée à Neuchâtel. « L’idée de base est née lors d’un voyage de notre directeur, en 1998, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Il a été sensibilisé par des responsables locaux aux difficultés de conservation des denrées. Un des réfrigérateurs a d’ailleurs été fabriqué, par la suite, entièrement à Ouagadougou », explique Patrick Kohler, responsable de la communication du Centre écologique Albert Schweizer.

Ce réfrigérateur n’utilise pas la technologie photovoltaïque classique, mais un capteur solaire thermique rempli d’un granulé poreux appelé zéolite. Ce granulé a la capacité de retenir (adsorber) ou de libérer (désorber) de l’eau, entraînant la production de froid dans le réfrigérateur. Ce qui rend l’appareil autonome et limite les coûts de fabrication. Le capteur solaire peut aussi se placer sur un toit, indépendamment du bahut de conservation qui reste à l’intérieur d’un bâtiment.

La commercialisation de ces réfrigérateurs a démarré et elle est assurée par l’entreprise française Solaref, basée à Annecy-le-Vieux. « L’idée est que cette firme prépare des kits et que l’assemblage de ces réfrigérateurs se fasse directement au Burkina Faso », ajoute Patrick Kohler.

Deux tailles de réfrigérateurs sont prévues : l’un de 70 litres pour un coût de 2600 euros (3900 francs suisses) et l’autre de 200 litres à 3700 euros (5550 francs suisses). Si l’assemblage n’est pas réalisé en Afrique mais en France, il faut compter 1000 euros (1500 francs suisses) de plus par unité. Qui peut se payer un tel appareil en Afrique ? Patrick Kohler : « Nous cherchons à toucher le monde de l’humanitaire et de la coopération au développement, puisqu’il est directement confronté au problème de stockage de médicaments et de denrées alimentaires. »

Stéphane BERNEY

http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=10746