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Journée de grève nationale dans les ports autonomes

Publie le mercredi 23 avril 2008 par Open-Publishing
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Le projet de loi sur la réforme des ports autonomes, qui prévoit notamment la privatisation de la manutention, est présenté en Conseil des ministres ce mercredi.

Le projet de loi sur la réforme des ports autonomes, qui prévoit le transfert à des opérateurs privés de toutes les opérations de manutention et suscite l’opposition des syndicats, est examiné, mercredi 23 avril, en conseil des ministres.

Le même jour, la CGT appelle les employés à une journée de grève qui devrait être très largement suivie dans les sept ports autonomes métropolitains concernés (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille) et au-delà.
"La plupart des ports maritimes vont être en arrêt quasi-total", pronostique Daniel Lefebvre, secrétaire général de la fédération CGT, qui table sur 27 à 28 ports à l’arrêt.

Le projet du gouvernement est de confier l’ensemble des opérations de chargement et de déchargement des navires aux entreprises privées, qui emploient déjà les dockers. Ces entreprises devraient donc se voir transférer les grues et les portiques, ainsi que les personnels qui les pilotent et les entretiennent, soit entre 1.800 et 3.000 personnes, selon la CGT.

Compétitivité

Le gouvernement espère que cette réforme renforcera la compétitivité des ports français qui s’est dégradée par rapport à celle des installations des pays voisins.
Le ministère des Transports estime que cette réforme et les 445 millions d’euros qui seront consacrés à la modernisation des ports doit permettre de passer de 3,6 millions de conteneurs traités en 2006 à 10 millions en 2015, ce qui pourrait se traduire par la créations d’environ 30.000 emplois.
"Le même argument avait été sorti en 1992 quand le statut des dockers avait été remis en cause. Au final, il y a eu 4.000 suppression de postes de dockers", rétorque Yves Tual, secrétaire fédéral CGT à Nantes.
Le syndicat craint en effet que le passage au privé ne s’accompagne de la suppression de certains postes ou d’un recours accru à la sous-traitance. "Il y a certains opérateurs privés qui ne vont pas souhaiter reprendre la totalité des outillages, ni tous les personnels", prévoit Daniel Lefebvre.

Concertation

Conscient des réticences des syndicats, le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a souhaité accompagner la réforme d’une large concertation, qui doit se prolonger après le vote de la loi jusqu’au mois d’octobre, pour adapter les changements dans chaque port.
Des garanties ont d’ores et déjà été apportées pour permettre aux agents de revenir dans le giron de l’Etat pendant une période de cinq ans après le transfert au privé si leur poste n’était pas maintenu. Mais la CGT souhaite que le projet de loi aborde plus en détail les questions sociales, estimant que "le texte actuel est beaucoup trop court sur ces aspects".
Le syndicat demande notamment des garanties sur les conventions collectives qui seront appliquées et sur les effets de la modernisation de l’organisation du travail. "Ce serait un prodige si on parvenait à régler tous ces points par la seule négociation", estime Daniel Lefebvre.
Le projet de loi devrait être examiné au Sénat au cours de la deuxième quinzaine de mai et en juin à l’Assemblée.

NOUVELOBS.COM | 23.04.2008 | 07:45

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