Accueil > APPEL DES CINÉASTES SÉLECTIONNÉS À CANNES
APPEL DES CINÉASTES SÉLECTIONNÉS À CANNES
Publie le dimanche 9 mai 2004 par Open-Publishing1 commentaire
IL EST URGENT
Nous , cinéastes français, sélectionnés au 57ème festival de Cannes, tenons à exprimer notre solidarité avec le mouvement des intermittents et à réaffirmer :
Si les intermittents n’existaient pas, nos films n’existeraient pas
M. Donnedieu de Vabres, dont nous ne mettons pas en cause la bonne volonté, a été conduit à faire des propositions malheureusement très insuffisantes.
Il est urgent de trouver des solutions durables pour nous réalisateurs, mais aussi pour la musique, la danse, le théâtre et le spectacle vivant. Le gouvernement doit exprimer clairement son soutien à la politique culturelle de la France.
Nous sommes tous concernés.
Nous tenons à ce que les films soient vus et à ce que la parole circule et nous serons présents le 14 mai à la conférence de presse du comité de suivi. Nous voulons rappeler qu’au delà du problème spécifiquement français, se profile celui de la politique culturelle de l’Europe, aussi faible et balbutiante aujourd’hui que sa politique sociale. Les réalités du monde sont dans les films que l’on va voir à Cannes. Les réalités de l’existence des films se trouvent aussi dans le combat singulier qui se joue aujourd’hui en France pour sauvegarder ce qui permet chaque année à des films de toute nationalité de se faire et d’être vus.
Jean Pierre Améris, Agnes Jaoui, Eleonore Faucher, Raymond Depardon, Tony Gatlif, Thomas Vincent, Laure Duthilleul, Benoit Jacquot, Lea Fatzer, Danielle Arbid, Nicolas klotz, Simone Bitton(premiers signataires...)
Messages
1. > APPEL DES CINÉASTES SÉLECTIONNÉS À CANNES, 11 mai 2004, 15:10
LETTRE OUVERTE A MR CHEREQUE
par Charles Hoareau
J’ai cru comprendre en lisant la presse que vous étiez inquiet au
sujet de l’équilibre financier de l’UNEDIC, suite à la décision de
Marseille.
Je tiens à vous rassurer : n’ayez aucune inquiétude.
Peut être dans votre désarroi n’avez vous pas pu prendre connaissance
des attendus du jugement ?
Je vous en livre un extrait : « il apparaît que le résultat financier
de l’assurance chômage était particulièrement excédentaire (excédent
de 1,3 milliard d’euros en 2000, estimation de 220 millions d’euros
en 2001). Ce n’est qu’à la suite d’une réduction volontaire des
cotisations patronales et salariales constituant ses recettes,
intervenue postérieurement, que le régime d’assurance chômage est
devenu déficitaire. »
Vous voyez, comme le disent les juges, il suffit de revenir au taux
de cotisation antérieur et le déficit disparaît. D’ailleurs cela a
été confirmé sur les ondes de France Inter où quelqu’un disait que la
réintégration dans leur droits de tous les recalculés coûterait 1
milliard d’euros. Tout va bien ! il resterait même 300 millions pour,
par exemple, rétablir le fonds social que « dans son inquiétude »
Nicole Notat nous avait enlevé.
A la réflexion, je me dis que si vous aviez eu le temps de prendre
connaissance de ce problème de cotisations votre inquiétude d’alors
ne vous aurait pas contraint à signer un accord mauvais sur les
retraites. Pensez donc, « Les Comptes de La Nation », publication que
l’on ne saurait taxer de partialité ou d’inexactitude, indiquent au
chapitre IV : Financement de la protection sociale, que la baisse des
cotisations entre 1990 et 2000 représente 2% du PIB soit 30 milliards
d’euros par an ! Et encore je vous passe le rapport FRIOT qui a mis
en évidence que, dans un pays comme la France où la richesse double
tous les 40 ans, il y aurait aujourd’hui de quoi indemniser tous les
chômeurs (seuls 4 sur 10 le sont) et qu’il y aura dans 40 ans encore
plus d’argent pour financer les retraites.
Donc soyez rassuré.
Pour être franc avec vous je dois vous avouer que moi aussi j’ai mes
inquiétudes.
Quand, un des 35 de Marseille, radieux depuis jeudi, chômeur
recalculé de plus de 55 ans, m’a dit en janvier « si ça continue je
vais me pendre », quand un chômeur breton a écrit à l’Huma pour dire
qu’il allait se suicider dans une ASSEDIC, quand une chômeuse du nord
a fait une grève de la faim.j’étais très inquiet. Et vous ? Où étiez
vous ? On ne vous a pas entendu.
Il faut croire que nous n’avons pas les mêmes inquiétudes.
A la Ciotat, où le comité chômeurs 13 est né, on a connu un ministre
du « déménagement du territoire » nommé Chérèque, s’opposant à la
réouverture du chantier naval au nom des choix européens. « Il faut
passer à autre chose » disait-il. 15 ans et plusieurs marées noires
après La Ciotat ne construit toujours pas de pétroliers double coque
et compte toujours autant de chômeurs. Je ne sais si l’adage tel
père, tel fils est juste, mais j’en viens à me dire que l’autisme
social est une maladie héréditaire.
Charles Hoareau
Le 18 avril 04