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Santa Cruz pousse à la division de la Bolivie

Publie le mardi 6 mai 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

Durant le référendum dans le département bolivien de Santa Cruz, il y a eu des chocs entre partisans du gouvernement et opposants avec un solde d’un mort et plus de 35 blessés. Comme il était prévu, le projet encouragé par l’opposition de droite à Evo Morales a obtenu plus de 80 pour cent des voix tandis que des actes massifs de rejet étaient réalisés à La Paz et dans d’autres villes.

La place principale de cette ville a en son centre la statue d’un "gaucho", comme le bolivien appelle avec une certaine haine ou affection l’argentin. Il s’agit du colonel de Buenos Aires, José Ignace Warnes, enseigné dans les écoles d’ici comme "guerrier de la liberté", pour avoir expulsé les Espagnols en 1813. Jusqu’à la statue du gaucho tremblait hier soir en raison des cris et des sauts des milliers de cruceños revêtus de tout le merchandising autonomiste pour remplir la place 24 de Septiembre. Là ils ont fêté les premiers résultats : 85 pour cent a dit "Oui" au statut autonome.

Les obstacles des opposants au référendum ont seulement affecté 4 pour cent des bureaux de vote, selon la Cour Départementale Électorale (CDE). Les affrontements à Santa Cruz ont fait 35 blessés et un mort, un homme de 68 ans affecté par les gaz qu’a utilisé la police dans le quartier Plan Tres Mil pour séparer les manifestants. Après avoir prit connaissance des résultats en sortie d’urne, le président Evo Morales a donné un message à la nation dans lequel il a qualifié d’ "échec sonore" la consultation parce que "elle a divisé les santacruceños" et a appelé les préfets de l’opposition à travailler pour une "vraie autonomie basée sur la nouvelle Constitution". Des dizaines de milliers de personnes ont refusé à El Alto, au dessus de La Paz, et dans d’autres villes les tentatives des autonomistes des départements les plus riches.

Plan Tres Mil a eu une journée agitée. Le matin, au niveau du rond point d’entrée de ce quartier de 200 mille habitants, se sont rassemblés les habitants qui soutiennent le président Evo Morales. Lidio Colque, qui a une place sur le marché, a affirmé à ce journal : "nous ne pouvons pas permettre que ces connards d’oligarques nous soumettent". Cent personnes se sont rassemblées et elles ont décidé d’avancer vers les écoles où se déroulait le vote.

Les conflits dans le quartier avaient commencé lors des premières heures de dimanche. Monseigneur Nicolas Castellanos était dans le collège Claudina Thevenet dans le centre de Plan Tres Mil. "Hier soir dans le quartier Urkipiña 30 personnes sont entrées, armées, dans l’école du quartier et ont volé les urnes. Et le pire c’est qu’ils ont détruit une image de la Vierge", s’est plaint le prélat, et a soutenu : "Nous Voulons une démocratie, un état de droit et de liberté". Dans cette école, à chaque moment, les gendarmes bloquaient les portes devant les menaces de retour des "masistes" (partisans du MAS) pour arrêter le vote.

"Je m’acquitte de mon obligation démocratique. C’est une belle journée pour voter", a dit à Página/12 Lorenzo Sanchez, tandis qu’il faisait la queue carte en main. Les opposants au référendum ont sorti plusieurs urnes de l’Institut bolivien Aleman. Ils les ont empilées sur la rotonde et leur ont mis le feu. D’autres manifestants ont avancé vers le collège Thevenet en chantant "Qu’ils le ferment, qu’ils le ferment". Avec des bâtons et des pierres, ils se sont affrontés à d’autres habitants favorables à la consultation. Ils se poursuivaient mutuellement dans les rues du quartier, les figures se perdaient dans la poussière et la fumée des feux d’artifice des deux camps. "Maudite race" a crié un homme quand ils ont mis en fuite les partisans d’Evo. C’est l’appellation préférée des orientaux quand ils veulent offenser les "collas" occidentaux.

Dans son lit du quartier Copacabana, Benjamin Ticona Machaca, 68 ans, né à La Paz, était malade. A la porte de sa maison, près du collège 3 de mayo, se sont affrontés des habitants et des membres de l’organisation de droite Unión Juvenil Cruceñista. Quand est intervenue la police, un de ses gaz a atteint Ticona, qui est mort sur le coup. Dans Plan Tres Mil ont été arrêtées 40 personnes. Un des détenus a été le vice-ministre de la Production, Amadeo Amorim, quand il essayait de sortir du quartier avec des urnes pleines de votes, supposément pour démontrer la fraude qu’auraient commise les autonomistes.

Jaime Choque, président du Comité Populaire de Plan Tres Mil, a dénoncé que quand ils brûlaient 20 urnes, ils ont découvert qu’elles étaient pleines de votes déjà marqués avec le Oui. Choque a dit : "Nous n’allons pas permettre qu’on consomme la fraude à Santa Cruz en faveur des loges. Nous avons des preuves de la fraude avec des votes marqués. Cette infraction doit être sanctionnée et les responsables -Mario Parada, Ruben Costas et Branko Marinkovich- doivent répondre de cette infraction".

A Montero, à 50 kilomètres de cette ville, les batailles de rues ont fait 10 blessés. Plusieurs urnes du Collège San Jose Obrero ont été incendiées. La police a retiré aux deux bandes des bombes molotov et des bouts de dynamite. Un jeune de 19 ans a été blessé à une cheville par une explosion.

A Yapacaní, à 115 kilomètres de Santa Cruz, et à San Julian, à 145 kilomètres, le vote n’a pas eu lieu. A Yapacaní il y avait 14.369 votants inscrits. A San Julian, 11.296 électeurs. Le référendum n’a pas eu lieu non plus à Cuatro Cañadas, avec 4165 habilités par la CDE. Dans la population guarani d’Itanambikua, avec 256 inscrits ; à El Puquio, où 512 personnes pouvaient voter et à San Lorenzo, avec 219 inscrits, la consultation a été aussi suspendue.

Dans la ville de Santa Cruz, par une ordonnance municipale, aucune auto ne pouvait circuler et aucun commerce ne pouvait être ouvert. À la première heure, le préfet Rubén Costas ; le président du Sénat pour Podemos (droite), Oscar Ortiz, et Jorge "Tuto" Quiroga, titulaire Podemos, ex-président et ex-dauphin de l’ex-dictateur Hugo Banzer ont assisté à la messe que le cardinal Julio Terrazas a donnée dans la Basilique Menor de San Lorenzo Martir. À la sortie, Costas a assuré que "aujourd’hui nous renouvelons notre engagement avec la liberté, avec un pays avec de meilleures vies, avec beaucoup d’ enthousiasme". Costas a voté accompagné des préfets de Beni et de Pando, qui préparent leurs référendums pour le 1er juin. Dans le département de Tarija, il est annoncé pour le 22 juin. Le président de l’Assemblée Pré-autonomique et député Podemos, Carlos Pablo Klinsky, a voté accompagné de Tuto Quiroga. Là, il a remercié "de manière très fraternelle le gouvernement national, qui a été le meilleur chef de campagne. Je remercie aussi les "tribilines" qu’il a comme ministres. Avec chaque insulte, ils ont renforcé ce sentiment".

Sebastian Ochoa, Pagina12, 05 mai 2008.

 http://www.pagina12.com.ar/diario/e...

Messages

  • PODEMOS et le préfet sont soutenus par la Finance Internationale, par le néoliberalisme US. Ceux-ci pratiquent le "diviser pour règner", comme ils le pratiquent chez nous, y compris et surtout "à gauche".

    Nous sommes donc concernés par le devenir de cette tentative de coup de force anti-démocratique (referendum illegal) et frauduleux, qui s’apprente à une trentative de coup d’état.

    Nous attendons des communiqués de notre gauche LCR et PC, qui ont su en émettre pour défendre les "libertés démocratiques" du peuple Tibétain, en accord avec la droite. Les Bolivariens ont élu démocratiquement leur président Evo Morales et ont adopté la constitution. La secession est anti-constitutionnelle et anti-démocratique. Ce n’est pas jugé grave par nos instances de gauche ? Ce n’est pas jugé grave POUR NOUS ? Ce n’est pas jugé grave qu’elles fassent silence ?

    • Au Venezuela et DANS LE MEME TEMPS, la riche province de droite de Zulia demande aussi la secession...

      http://www.aporrea.org/oposicion/n1...

      Dans le même temps encore, les USA et la Colombie s’acharnent à tenter de prouver que le Venezuela et l’Equateur ont des liens avec les FARC, afin de pouvoir les accuser de "terrorisme" et, donc, on peut craindre, les bombarder.

    • La bourgeoisie sait devenir illégale quand ses intérêts sont en jeu . ...Le légalisme de la gauche française lui permet de rester dans la légalité de remplir ses coffres-forts sans retenue .Les boliviens,échaudés par l’expérience chilienne du temps d’Allende,vont trouver la parade intelligente et révolutionnaire pour parer aux manoeuvres de la CIA avec l’aide des bourgeois locaux .A la légalité bourgeoise il faut opposer la légalité révolutionnaire du peuple exploité,y compris avec les muscles ........Les Néo-cons bushistes savent très bien utiliser ces muscles en Irak-Afghanistan-Somalie comme hier en Argentine-Chili-Brésil-Uruguay-Nicaragua.Alors il ne faut pas faire preuve de faiblesse et de naïveté sinon ton corps finit martyrisé dans la tombe commune ou dans l’océan balancé d’un hélicoptère prêté par l’armée US ......

      Bon courage ,camarades boliviens ..Les brigades internationales peuvent resurgir s’il le faut .........

      bernard SARTON,section d’Aubagne

    • quand les interets du capital ,de la bourgeoisie sont en jeu et menacés,oui la violence,l’illegalité le sabotage economique sont totalement utilisés contre la prolétariat
      l’erreur d’allende est impardonnable,mais est ce une erreur ?

      et ici chez nous ,ne jamais rien dire sur la violence qui nous sera imposée par la bourgeoisie est une faute de la part des partis de gauche.

      la professionalisation de l’armé voulue et acceptée par le ps est une mesure contrerévolutionnaire anticipée

      définir les secteurs à remettre aux mains des travailleurs,de comment rendre la puissance publique propriétaire des banques,etc..c’est necessaire ,tout autant que définir les mesures à prendre contre le patronat,l’armée,les prefets,les hautes directions d’entreprises

      et il n’y a pas grand chôse de dites la dessus

      Damien

    • La révolution est vue, chez nous, comme un processus romantique, non comme une insurrection du peuple contre les organes du pouvoir, baignée dans le sang et les larmes.

      Prôner la révolution telle qu’elle se déroulerait réellement pourrait être perçu comme une incitation à la violence... mais négliger le fait que révolution rime avec insurrection, et donc avec lutte armée, c’est se voiler la face, tout en faisant rêver le peuple à un grand soir qui se répète chaque nuit pendant leur sommeil.

      (k)G.B.

    • Chaque nuit et chaque jour. Car il dort debout.

  • Apparemment, ce "referendum local" n’a aucune valeur pratique : urnes bourrées et une partie de la population qui n’a pas pu voter.

    Evidemment, il est anti-constitutionnel.

    Il obtient un score de bushiste belliciste, 85%. Qui peut croire un instant qu’une élection demandant si oui ou non on va se séparer du reste du pays, va obtenir un tel score.

    Les possédants et les médias à leur service faussent, comme d’habitude, aujourd’hui le libre jeu démocratique. C’est une "énième" révolution orange qui se prépare...

    Quoiqu’il en soit, il est souhaitable et démocratique que le gouvernement central propose une indépendance à la province qui le souhaite, dans des conditions claires et libres, avec une structure qui permette le maintien de l’unité de la Bolivie et surtout, qui ne mène au chaos les autres provinces, parle fait d’une séparation immédiate, totale et manipulée.

    Soleil Sombre