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Le Communisme ? Il faut penser nouveau !

Publie le mardi 20 mai 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

Michel Peyret
I9 mai 2008

Aujourd’hui , nous sommes dans la société capitaliste et je milite pour changer de société , pour une société nouvelle , j’ai même parlé de nouvelle civilisation , que j’appelle , après d’autres , "communisme" .
Pour moi , le communisme , s’il fallait le résumer en quelques mots , ce serait : "A chacun selon ses besoins" . Je n’invente toujours rien !
Mais c’est fondamentalement nouveau , c’est , et certainement pour la première fois , l’humanisme !

Quand on voit l’état du monde , et ce qui se prépare si l’on laisse aller le capitalisme , il y a beaucoup à faire... Mais faire quoi ? Surtout si l’on ne veut pas faire dans le ravaudage !

Peut-être et avant tout le pouvoir du peuple , le pouvoir au peuple !
Tu as raison , cela n’apparaît pas nouveau , on en parle beaucoup , mais dis-moi : Quand et où le peuple a eu véritablement le pouvoir ? A mon avis : jamais , nulle part !

Si donc le concept n’est pas nouveau , ce qui serait nouveau c’est que cela devienne la réalité !

Alors , oui , il faut faire marcher sa tête .

Le principal défaut du nouveau, c’est qu’il n’a jamais existé ! Il faut donc l’inventer ! Inventer ? Le peuple inventer ? Le peuple souverain et inventeur ?

Mais peut-être pour trouver la solution faut-il poser les termes du problème !

Et qui pose la question ? La question est peut-être cette question-là !
En réalité , je pense que tout le monde , tout le monde qui souffre et aspire à autre chose , a sa petite idée ! Même ceux qui disent : on a tout essayé , il n’y a plus rien à faire . C’est peut-être là qu’il faut montrer qu’il y a toujours quelque chose à faire , et surtout faire vivre l’espoir , donner une perspective . Chacun a sa petite idée , mais ensemble ne peut-on avoir de grandes idées , de grandes idées qui reprennent et généralisent toutes les petites idées , les rassemblent pour en faire un tout cohérent , une autre réalité , une autre société quoi !
Et s’il y a des révoltes , et même des révolutions , de vastes groupes de personnes qui se mettent en mouvement , c’est qu’ils partagent quelques idées qu’ils ont inventé !

Spartacus , c’était quoi ? Un superman ? Sans doute a-t-il contribué à faire ce que nous appellerions des synthèses , la somme de toutes les idées de ses compagnons esclaves , la somme de toutes les colères , de toutes les révoltes , contre le ou les responsables de leur situation d’esclaves !

Et les serfs du Moyen-Age ? N’ont-ils pas trouvé dans le château qu’ils assiègent le responsable de leur situation de serfs et de la misère associée à cette situation ?

Et le peuple de Paris n’a-t-il pas su trouver le chemin de Versailles pour ramener avec lui "le boulanger , la boulangère et le petit mitron" dont ils devaient bien penser qu’ils étaient pour quelque chose dans leur situation ?

Et ces responsables successifs , le maître des esclaves , le seigneur des serfs , le roi de France , ils avaient bien le pouvoir ! Et de qui ou de quoi tenaient-ils ce pouvoir ? De leurs pairs et tout simplement de ce qu’ils étaient avant tout propriétaires , ou bien leur autorité provenait de l’ensemble des propriétaires ! Et en tant que propriétaires , ils avaient le pouvoir et la richesse , l’un n’allant pas sans l’autre ! Et il était facile de comprendre qu’ils avaient la richesse et le pouvoir parce que eux , les miséreux , ils n’avaient ni richesse ni pouvoir parce que l’autre leur prenait tout et qu’ils ne pouvaient y trouver à redire !

Cependant , au sein de la société féodale , d’autres propriétaires sont apparus , leurs propriétés n’étaient plus ni terres ni châteaux mais des ateliers , puis des fabriques , puis des manufactures , puis des usines...
Ils avaient déjà la propriété , ils tenaient leur richesse du travail de leurs ouvriers mais ils n’avaient pas encore le pouvoir et ils enrageaient de ne pas l’avoir parce que les vieilles lois et règlements , ceux des corporations par exemple , les empêchaient de développer pleinement leurs moyens de production dont ils auraient pu disposer .
Alors , ils ont fait la révolution pour s’attribuer le pouvoir que les féodaux ne voulaient pas partager .

Je veux dire par là que le capitalisme , des éléments de capitalisme , existaient avant que les capitalistes s’adjugent le pouvoir pour avoir la possibilité de pousser plus loin le capitalisme lui-même .

Ainsi , la Révolution n’a pas été le point de départ du capitalisme , mais le moyen nécessaire pour qu’il impose sa domination sur l’ensemble de la société et ne trouve plus d’entraves à son développement...

Quelques décennies plus tard , Marx théorisait tout cela .

Il montrait notamment , et entre autres , que ceux qui possédaient le capital n’étaient pas ceux qui créaient les richesses . Ceux qui créaient les richesses étaient ceux qui vendaient , non point leur travail , mais leur force de travail . Et cette force de travail que le capitaliste achetait avait cette caractéristique de créer une valeur supérieure à celle qui était nécessaire à sa reproduction . Cette valeur supérieure était , et est toujours , ce que Marx appelait la plus-value , que l’on nomme aujourd’hui la valeur ajoutée avec quelque approximation .

En achetant la force de travail , le capitaliste fait une bonne affaire , non seulement il achète et s’approprie le travail , mais en même temps il s’approprie aussi ce qu’il ne paie pas , cette plus-value que produit le travailleur , qui en est donc dépossédé !

C’est pourquoi lorsque le capitaliste vend la marchandise qui a été fabriquée par le travailleur , il obtient une somme supérieure à l’investissement qu’il a dû mettre en oeuvre pour l’achat des machines et de la force de travail . Il s’approprie ainsi ce qui ne lui appartient pas , ce qu’il n’a pas payé , cette fameuse plus-value . C’est en ce sens que Proudhon dit : "La propriété c’est le vol !"

Marx montre aussi que pour en finir avec cette spolation perpétuelle qui est la source , par son accumulation , de la formation et de l’accroissement du capital , il faut enlever la propriété aux capitalistes et la donner aux travailleurs , à la société . Ou plutôt ce sont les travailleurs qui doivent se réapproprier ce dont ils ont été spoliés !

Et cela aussi c’est nouveau , cela n’a jamais été fait encore , qu’il s’agisse des nationalisations à la française ( l’Etat-patron ) ou des collectivisations à l’Est où c’est le Parti-Etat qui régentait tout !

En parlant aujourd’hui "d’appropriation sociale" , il s’agit d’expliquer qu’effectivement cela n’a jamais été fait nulle part . Il ne s’agit plus de dépoussièrer mais bel et bien d’innover ! Là encore !

Et c’est cette appropriation sociale qui permet pour la première fois le pouvoir du peuple , et c’est aussi une innovation en ce que , pour la première fois , l’ensemble des travailleurs peut disposer des richesses nouvelles qu’ils créent en mettant en oeuvre leur force de travail .
Cette possibilité nouvelle est décisive en ce qu’elle leur permet de décider , ou non , de sortir de la marchandisation capitaliste , du marché capitaliste ( et même du salariat capitaliste) , ce que je dis par ailleurs .

C’est pourquoi ils peuvent décider ou non de créer des gratuités , ce qu’ils produisent leur appartient , dans une autre conception et selon d’autres valeurs que dans l’échange marchand . Dans cette conception , l’homme cesse d’être un loup pour l’homme et , au lieu de la concurrence effrennée , la vie peut s’organiser selon d’autres valeurs où certainement la dignité de chacun aura toute sa place . Et j’ai parlé plus haut d’humanisme parce que cette appropriation sociale ce peut être la sortie des dominations , des exploitations , des aliènations , l’abolition de tout ce qui empêche les êtres humains d’être des êtres humains . J’y reviens à chacun selon ses besoins pour le libre développement de tous .
Et c’est possible aussi dès aujourd’hui parce que avec les moyens de productions dont nous disposons , avec la productivité qui est déjà la nôtre , il est possible de créer l’abondance des biens , des marchandises , des services... qui seront nécessaires à l’ensemble de la société .
Je n’ai pris là que quelques exemples restreints , il faudrait aborder d’autres sujets , je sais pas si je "pedasse" ou pas mais je n’ai pas l’impression d’enfoncer des portes ouvertes ...

Messages

  • Je termine en disant que je n’ai pris que quelques exemples restreints , un autre thème est effectivement celui de la fin du travail salarié capitaliste , c’est la suite logique de l’appropriation sociale , les moyens de production doivent continuer à être utilisés pour satisfaire les besoins , les besoins qui seront définis par la société elle-même . MP.

  • Oui, il faut penser nouveau,

    Ce qu’il serait bon de mettre en place c’est un droit concret à vivre en donnant soi-même un sens à sa propre vie, que le choix soit individuel pour s’inscrire dans la continuation de la création du Monde.

    Pour que ce choix n’enlève pas la liberté de "l’Autre", il convient de fonder la gestion de la société sur une autre forme de partage. Rappelons nous que le mot Economie signifie organisation du partage et n’en faisons plus une histoire de fric.

    L’actuel handicap de tous les systèmes dits politiques existants c’est qu’ils ne sont précisément pas « politiques ». La politique signifie étymologiquement : l’art de s’occuper de toute la population. –

    La politique qui exclut certains n’est plus de la politique. La politique qui exclut les riches, ce n’est plus de la politique. Je t’entend crier ! Pourquoi ? Réfléchis ! Ce n’est pas la richesse qu’il faut combattre, c’est la pauvreté. Bien entendu qu’il faut lutter contre la cohérence financière de ceux qui détournent le sens de l’argent, contre leur façon de faire, pas contre eux, même s’ils oppriment le Monde car çà n’arrangerait pas les choses.

    Pareillement, lutter contre la pauvreté c’est aider les pauvres pour qu’ils commencent à vivre, pour qu’ils puissent donner un sens à leur vie, mais surtout pas à devenir oppresseurs une fois devenus riches. Je dirais donc lutter pour la richesse de chacun voilà la bonne voie.

    Mais pour que la richesse soit bien réelle, il ne faut pas que la gestion mise en place dans le pays soit excluante, il faut qu’elle soit incluante. Il ne faut plus laisser faire le marché qui n’a pas de vocation à faire du social ; c’est à l’Etat d’organiser le social.

    Il ne faut pas que la forme de gestion de l’Etat soit une cohérence financière, il faut que ce soit une cohérence Economique.

    Le problème du communisme réside dans l’absence de projet libérateur de chaque Etre Humain. Le communisme, ce n’est pas de tout partager mais de mettre en commun toutes les différences. Dire toutes « nos » différences au lieu de toutes « les » différences c’est déjà de l’ostracisme.

    Passons donc le cap de la jalousie, de la lutte des classes, des riches contre les pauvres ; cela n’a plus de sens à notre époque où l’Offre est supérieure à la Demande friquée, c’est-à-dire où le progrès nous permet de faire tout ce qu’on veut pour satisfaire tout le monde. Il s’agit juste de bien s’organiser et de changer de comportement.

    Le sens de la vie ne peut s’épanouir que si la Liberté et la Dignité individuelles sont réellement existantes, c’est-à-dire si les conditions concrètes de la Liberté et de la Dignité individuelles sont bien en place. Actuellement elles ne le sont pas parce que les moyens concrets de la Liberté et de la Dignité passent par la possession d’un minimum d’argent et qu’à beaucoup d’Etres Humains il est impossible d’en avoir. Le machiavélisme du système c’est qu’il ne leur interdit pas d’en avoir, il les en empêche à causes de principes scélérats.

    Ne conservons pas ces principes scélérats les uns contre les autres. L’erreur fondamentale, c’est le concepteur en Economie Maillard qui le dit, c’est d’abord de ne pas changer de comportement ; ayant logiquement vécu nos égoïsme durant les siècles de Manque, étant passé de l’ère du Manque à l’ère de la pléthore, n’allons organiser à nouveau le Manque alors que la Demande existe.

    Si à l’époque du Manque l’égoïsme (au sens philosophique du terme : se nourrir suffisamment pour s’exprimer), était acceptable, la culture du vieux réflexe égoïste de notre cerveau reptilien nous fait, à l’ère de la pléthore (les décennies 60/80 en France), basculer dans l’ère d’un choix fondamental : l’égocentrisme ou l’altruisme.

    L’égocentrisme, c’est tout faire pour faire grossir ses capacités de consommer, sans vouloir du mal à autrui mais également en s’en désintéressant s’il ne participe pas à nos jouissances consuméristes…, au point qu’il peut bien souffrir ou crever, on en a rien à foutre…
    L’altruisme, c’est tout faire pour que le droit de faire grossir ses capacités de consommer soit permis à chacun…, au point que personne ne puisse plus souffrir ni manquer de l’essentiel.
    Le rôle de l’Etat est de garantir ECOLOGIQUEMENT les moyens concrets de ce droit.

    Pour ce la il nous faut donc passer de la gestion financière de la chose publique à une gestion Economique.

    Maillard explique comment on peut le faire…, si on veut le faire. Mais si l’on dit qu’on veut le faire, il faut laisser tomber nos vieux dogmes sur l‘économie et changer de comportement. Il faut accepter de mourir en économie pour renaître en Economie, faire mourir notre égocentrisme et notre esprit de lutte des classes pour faire vivre notre altruisme et notre esprit humaniste universel. S’il s’agit de lutte des classes, la seule lutte qui vaille, c’est la lutte de la classe humaine libérante contre la classe des démons objétisante.

    Changer de comportement, renaître à la vie, adopter cette nouvelle façon de voir, vouloir une forme sensée des conditions de vie pour chacun, c’est çà faire de la Politique et de l’Economie au sens étymologique retrouvé de ces deux termes.

    Concrètement Maillard explique comment l’argent peut tout arranger. Il suffit d’en faire tourner plus vite une toute petite partie de ce qui existe et de le faire avec le moteur de la Liberté et de la Dignité enfin dotées de chaque citoyen.
    Ce la peut se faire dès que et si une majorité de députés décide de mettre en place sa cohérence Economique d’Inoppression Active qui consiste en un recyclage différent de l’actuel et de prestations sociales non discriminatoires où tout le monde participe.

    Ce qui est particulièrement plaisant dans cette façon de voir c’est qu’elle correspond parfaitement à l’internationale libératrice que je pense inscrite dans le cœur des justes. Cà y est je suis déjà en train de chanter l’internationale !

    Bon vent et soleil à tous

    MartinC

  • Absolument !

    C’est tellement évident. Bon, on le fait. Les prolos, au boulot ; les petits-bourgeois avec vous ; les bourgeois on les pend.