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Réouverture de l’enquête sur l’assassinat de Victor Jara

Publie le vendredi 6 juin 2008 par Open-Publishing

Réouverture de l’enquête sur l’assassinat de Victor Jara

La justice chilienne rouvre l’enquête sur l’assassinat du chanteur Victor Jara, torturé et exécuté le 15 septembre 1973 dans le stade de Santiago du Chili lors du coup d’état du général Pinochet.

BBC, 4 juin 2008

Le juge chilien Juan Eduardo Fuentes a indiqué qu’il allait examiner 40 nouveaux éléments de preuve fournis par la famille du chanteur.

Victor Jara a été tué en 1973 à Santiago du Chili au Stade National, lors des premiers jours du coup d’état de l’ancien dictateur Augusto Pinochet.

La veuve du chanteur, Joan Jara, déclare que ce meurtre ést devenu un symbole international de la lutte contre les abus commis contre les droits de l’homme.

Pour elle, la réouverture de l’affaire « ouvre la voie à la poursuite de l’enquête et à la recherche de la vérité ».

Victor Jara faisait partie des milliers de personnes qui ont été arrêtées et conduites au stade de Santiago lorsque le Général Pinochet a pris le pouvoir, durant le coup d’Etat militaire du 11 Septembre 1973 qui a renversé le président élu, Salvador Allende.

Une fois sur place, des soldats lui ont brisé les mains avant de les brûler, afin qu’il ne puisse plus jouer de guitare, ont rapporté les témoins. Il a ensuite été exécuté par balle.

Agé de 38 ans, Victor Jara était un des pères fondateurs de la Nouvelle Chanson au Chili et un partisan du président Salvador Allende.

Le magistrat Fuentes avait statué le mois dernier, jugeant que Mario Manriquez, un colonel à la retraite de l’armée chilienne, avait tué Victor Jara en 1973, mais il avait clôturé le dossier après cette mise en examen.

La famille de Victor Jara - qui considère que l’armée protège d’autres personnes qui pourraient porter une part de responsabilité - s’est félicitée de la décision du juge de rechercher davantage de preuves.

Le Colonel Manriquez, qui était l’officier en charge du stade où Victor Jara a été détenu, est en résidence surveillée et sera condamné à une date ultérieure.

Un rapport officiel publié après le retour de la démocratie au Chili en 1990, a montré que 3197 personnes sont mortes ou ont disparu sous le régime militaire.

Victor Jara chante le Poema 15 de Pablo Neruda

Poema 15
Me gusta cuando callas porque estás como ausente
y me oyes desde lejos y mi voz no te toca,
parece que los ojos se te hubieran volado
y parece que un beso te cerrara la boca.
Me gustas cuando callas y estás como distante
y estás como quejándote mariposa en arrullo,
y me oyes desde lejos y mi voz no te alcanza
déjame que me calle con el silencio tuyo.
Déjame que te hable también con tu silencio
claro como una lámpara simple como un anillo,
te pareces a la noche callada y constelada
tu silencio es la estrella tan lejano y senciillo.
Me gustas cuando callas porque estás como ausente
distante y dolorosa como si hubieras muerto,
una palabra entonces, una sonrisa bastan
y estoy alegre, alegre de que no sea cierto,
una palabra entonces, una sonrisa bastan
y estoy alegre, alegre de que no sea cierto.
 
poème 15
J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente,
et tu m’entends au loin, et ma voix ne t’atteint pas.
On dirait que tes yeux se sont envolés,
et on dirait qu’un baiser t’a clos la bouche
J’aime quand tu te tais et que tu es comme distante.
Et tu es comme plaintive, papillon que l’on berce.
Et tu m’entends au loin, et ma voix ne t’atteint pas :
laisse-moi me taire avec ton silence.
Laisse-moi aussi te parler avec ton silence,
clair comme une lampe, simple comme un anneau.
Tu es comme la nuit, silencieuse et constellée.
Ton silence est d’étoile, si lointain et si simple.
J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente,
distante et dolente, comme si tu étais morte.
Un mot alors, un sourire suffisent,
et je suis heureux, heureux que ce ne soit pas vrai.

Publication originale BBC, traduction Contre Info

source :contre info