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INNOVER POUR RENDRE FIERTE ET EFFICACITE AUX COMMUNISTES

Publie le dimanche 8 juin 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

de Marcel ZAIDNER

Le capitalisme est incapable de résoudre les problèmes posés à l’humanité au 21è siècle.

Il n’en affiche même plus l’ambition. Une autre organisation du monde, de la société cherche son chemin. Le travail est en cours.

La "chute du mur de Berlin" qui devait marquer la fin de l’histoire et assurer la domination du capitalisme comme seul système possible, n’a pas validé cette illusion.

La faim dans le monde, la crise financière mondiale, les conflits armés s’exacerbent. Les transformations profondes sont à l’ordre du jour.

Un combat politique, théorique est engagé, les communistes doivent y prendre toute leur place à l’écoute de tout ce qui bouge dans le monde.

Nous devons exprimer une vision de l’avenir de l’humanité, notre vision communiste, prouver par nos propositions et notre action, notre volonté, ici et maintenant, d’être partie prenante de tout progrès social, de société, démocratique.

Il nous est opposé que nous ne serions plus crédibles, accablés par "le poids des valises", par "notre matrice originelle" c’est-à-dire par nos rapports avec ce qu’a produit d’inacceptable une pratique étatique se réclamant du communisme et sur laquelle nous avons pendant trop longtemps manqué de lucidité et d’esprit critique.

Mais franchement, les « valises » du PCF, de ses militants, sont remplis d’un engagement constant, difficile, courageux, cherchant à frayer des chemins à l’émancipation humaine, au progrès social, à la libération des peuples, à la construction de la paix.

Il a su anticiper, ouvrir des voies nouvelles pour tout notre peuple et qui ont marqué son histoire.

La « matrice » dont le PCF est issu, si elle doit beaucoup à la Révolution d’Octobre 1917, c’est dans le sens où elle répondait à des questions qui bouillonnaient dans le mouvement ouvrier français avec d’autant plus d’exigences que la social-démocratie européenne s’était effondrée face à la boucherie où la guerre de 14-18 avait plongé les peuples.

La « matrice du PCF » c’est la réponse des paysans, des ouvriers, des intellectuels révolutionnaires qui voulurent dégager le mouvement ouvrier du poids des renoncements opportunistes.

Nous n’avons pas à rougir de cet héritage, nous avons à le faire fructifier en nous attaquant avec confiance, avec audace aux problèmes de notre temps.

Que faire aujourd’hui de ce Parti communiste ?

La réponse ne peut venir que d’un travail engageant le plus grand nombre de

communistes, et aussi tous ceux, toutes celles qui cherchent une force où leur engagement personnel sera pris en compte, respecté, valorisé et rendu efficace dans une organisation démocratique innovante.

Faut-il au préalable régler la difficulté à faire émerger un projet de rassemblement de la gauche en France et en Europe ? L’expérience nous apprend qu’un tel résultat ne peut venir d’un débat entre états-majors politiques.

C est de notre peuple, de l’avancée d’idées transformatrices, du développement des luttes, de formes inédites qui surgiront, que naîtront les conditions d’un tel rassemblement, comme à d’autres moments de l’histoire.

Nous ne pourrons jouer notre rôle, tenir notre place que si nous existons, si nous avons un projet mobilisateur, des propositions à mettre en débat, si à partir d’eux nous en organisons dès maintenant la mise en œuvre avec toutes les forces intéressées.

Les pistes de travail ouvertes par le texte de l’atelier intitulé « quelles transformations du PCF » sont intéressantes.

Il ne s’agit pas d’écrire pour le congrès un nouveau projet de statuts qui risque d’être un bricolage hâtif ne répondant pas aux transformations profondes qu’il nous faut opérer. Mais le congrès est souverain et il la pouvoir d’apporter les modifications qu’il jugera utiles à notre organisation.

En proposant aux communistes de décider de rester le Parti communiste français, nous, ferons un acte fort, courageux à contre-courant des pressions qui nous poussent à jeter l’éponge.

Mais il faut être clairs, il ne s’agit pas de continuer dans la situation actuelle ni de retourner au fonctionnement antérieur.

Le « centralisme démocratique » que nous avons à juste titre abandonné, a été un facteur d’efficacité dans l’action, dans la mise en œuvre des décisions, mais il avait le défaut majeur d‘empêcher la prise en comptes d’idées nouvelles, d’analyses, de critiques qui n’émanaient pas de la direction, des normes admises par la majorité.

Mais les modifications apportées par la « mutation » n’ont pas résolu le besoin de plus de démocratie, de prise en compte de l’apport de chacun, de l’épanouissement des engagements individuels et des compétences. Elle a par contre brisé le savoir-faire et l’efficacité de l’organisation.

Dans sa pratique et ses objectifs, « la mutation » nous a éloignés du monde du travail, de notre capacité à mener des actions avec ténacité et persévérance.

Les modifications apportées à la vie du parti ont gommé son caractère de force politique originale pour calquer son organisation sur celle des institutions, plus proche d’une machine électorale comme les autres formations politiques que d’un parti révolutionnaire ayant l’ambition de rassembler notre peuple pour changer la société.

Certes le Parti communiste ne peut ignorer les échéances électorales, mais il ne doit pas en faire le centre de gravité de sa stratégie politique.

Notre objectif n’est pas d’être partie prenante de l’alternance au pouvoir, même si nous devons êtres prêts à prendre nos responsabilités quand les conditions existent d’avancées significatives pour notre peuple et n’entrent pas en contradiction avec nos engagements fondamentaux.

Le premier impératif est de rapprocher l’organisation du parti du monde du travail, du monde salarié tel qu’il existe aujourd’hui, des intellectuels, des femmes, de la jeunesse, des immigrés.

Beaucoup de militants des entreprises, syndicalistes, jeunes, chercheurs, créateurs, sont demandeurs d’une force politique dans laquelle ils pourront prolonger leur engagement vers des débouchés politiques ; nous pouvons leur proposer cette organisation ouverte à leur apport indispensable et créer les conditions d’un enrichissement mutuel des connaissances et des expériences

Le parti doit renouer avec l’effort théorique exigeant irrigant toute son activité, à tous les niveaux de l’organisation, non pour uniformiser la pensée de ses militants, mais pour

mettre à leur disposition la richesse de l’apport théorique de Marx et de l’ensemble des penseurs qui jusqu’à aujourd’hui analysent le capitalisme et les conditions de l’émergence d’une autre société.

Qu’est-ce qui conduit une femme, un homme à devenir communiste ?

Les chemins sont divers. C’est souvent la rencontre, l’expérience de l’action avec un militant, une organisation communiste. Ce peut-être la recherche d’un prolongement politique à un engagement associatif, syndical, social, c’est aussi la découverte d’explications rationnelles sur la marche du monde, l’exploitation capitaliste.

C’est presque toujours la rencontre de grands projets et d’actions concrètes, d’un idéal et d’un combat courageux.

Débattre d’idées généreuses, refaire le monde,et voir la prise en compte de son action, aller au bout de ses initiatives,le parti doit être à même d’apporter un cadre militant à ces attentes. L’action collective doit pouvoir répondre aux attentes de chacun.

Il faut donc construire des lieux de proximité permettant que tous les participants y trouvent leur compte.

Ce peut être une section locale quand le nombre de communistes est peu élevé, mais il faut avoir l’ambition de construire et de faire vivre de tels lieux de débats et d’actions au plus près des entreprises, des écoles et universités, des quartiers, à chaque fois que cela est possible (je continue a aimer le terme de cellule comme unité de base de la vie).

Il est nécessaire de reprendre pour cela un effort de formation de militants, d’animateurs créant les conditions d’un débat et d’une action collective. L’abandon de l’effort de formation, de l’élection de « bureaux de cellule » a fait disparaître, tarir, l’existence de militants agissant au plus proche des salariés d’une entreprise, des habitants d’un quartier. Un parti de militants bénévoles ne peut vivre sans une solide organisation offrant les conditions de la créativité, se mettant à son service.

A l’inverse de la présidentialisation, de l’alignement derrière une personnalité qui après les institutions semble gagner toute la vie politique, il faut privilégier résolument les engagements et les directions collectives, ce qui n’exclut pas les responsabilités individuelles. L’élection du Président de la république au suffrage universel est une régression, un déni de démocratie. Il faut avoir le courage de le dire.

Mais il ne faut pas céder à cette tendance pour la direction du Parti. L’expérience de l’élection de la première, du premier responsable par le Congrès ne me semble pas pertinente. Cette élection a donné au plan national, départemental et des sections un poids trop important au premier responsable et dans le même temps l’isole et le fragilise.

Il est nécessaire de trouver une solution qui donne la priorité au travail collectif, d’équipe, de direction. Comment composer de telles équipes ?

Faut-il poursuivre l’élection des directions à partir d’un texte et d’une liste ?

Cette méthode a permis l’expression de diversités d’expression mais la pratique a figé cette expression. On le voit avec l’image que donnent les comptes-rendus du Conseil national assez décourageante pour les communistes. On y voit une diversité d’approches des problèmes mais il s’agit d’une juxtaposition de discours sans véritable débat ni recherche pour résoudre les problèmes posés. La parole est libre mais le débat des problèmes de fonds, des « arêtes », n’est ni lisible ni compréhensible par les adhérents du parti.

Les expériences d’assemblées de représentants des sections, dans la dernière période ont permis de donner jour à des analyses et des propositions plus proches de l’attente des communistes. Il faut peut-être y réfléchir pour l’organisation des délégations dans les congrès, sans passer par le filtre des fédérations.

L’inflation du nombre de membres du Conseil national comme du Comité exécutif loin d’être un gage de démocratie et d’efficacité, dilue la responsabilité de chacun et limite sa participation.

ELIRE UNE VERITABLE DIRECTION NATIONALE

Le passage de l’appellation « comité central » à « comité national » puis au « conseil national » d’aujourd’hui n’est pas sans signification. Il faut oser élire par le Congrès une direction nationale (avec cette appellation) forte d’une centaine de militants et militantes, élus à partir de leur apport personnel, de leurs compétences, de l’apport de leurs diversités, de leur disponibilité pour une période donnée.

Ils auront la responsabilité d’impulser une vie idéologique innovante, branchée sur le réel, sur tous les apports dans et hors du parti, de faire leur miel de toutes les idées, propositions, actions, demandes, venant des adhérents et des organisations du parti, de donner une dimension nationale à l’activité des communistes, de nouer les relations internationales indispensables à une organisation révolutionnaire.

Cette direction nationale élue par le Congrès désignera en son sein les différents responsables y compris la ou le secrétaire national responsable devant elle. Donner à cette direction nationale, proche des salariés, du monde du travail et de la création ce pouvoir réel serait une novation démocratique dans la vie de la France comme dans celle du Parti communiste.

La recherche de solutions à ce problème a déjà préoccupé le parti communiste sans trouver d’efforts persévérants et de méthode satisfaisante. Certes il faut un bureau plus restreint pour répondre aux sollicitations d’une actualité exigeante. Il peut être utile de nommer un secrétariat limité à la coordination et à la mise en œuvre des décisions. Mais il faut créer les conditions pour que la direction nationale élue par le congrès exerce pleinement la réalité dela direction politique.

Il faut lui en donner les moyens par l’existence de commissions permanentes qui auront en charge les grands domaines d’activité et les problèmes politiques qui surgissent et préparent les cessions et les décisions.

Pourquoi ne pas envisager la modification du déroulement des sessions de la direction nationale ? Avec les moyens modernes de communications, les membres de la direction nationale pourraient recevoir plusieurs jours avant les sessions (sauf urgence et circonstances exceptionnelles) le texte des rapports et des propositions. Cela se fait parfois utilement pour des projets de résolution. Généraliser cette pratique permettrait à chacun d’exprimer sa propre opinion en toute connaissance. De plus on gagnerait le temps d’un exposé oral, le rapporteur pourrait apporter un commentaire ou une précision. Il serait tenu de répondre aux questions, aux critiques, aux suggestions venues dans la discussion. Ce qui ne pourrait être résolu sur le champ serait acté pour une réponse ultérieure.

Il y a évidemment place pour un organisme consultatif plus nombreux, regroupant les dirigeants des fédérations et des régions, des parlementaires, des représentants des élus locaux, des militants des grandes entreprises et d’autres en fonction des questions posées.

Il y a certainement d’autres pistes à explorer avec cette même préoccupation. Pour ma part je les résume dans la nécessité de conjuguer l’engagement individuel et le travail collectif, la recherche d’un mode de vie associant démocratie et efficacité. Cette recherche n’a évidemment de sens qu’au service d’un projet ambitieux de transformation révolutionnaire du monde et d’une stratégie politique de rassemblement.

IVRY LE 4 Juin 2008

http://ber60.over-blog.com/article-...

Messages

  • « Débattre d’idées généreuses, refaire le monde, et voir la prise en compte de son action, aller au bout de ses initiatives, le parti doit être à même d’apporter un cadre militant à ces attentes. L’action collective doit pouvoir répondre aux attentes de chacun.

    Il faut donc construire des lieux de proximité permettant que tous les participants y trouvent leur compte.
    Ce peut être une section locale quand le nombre de communistes est peu élevé, mais il faut avoir l’ambition de construire et de faire vivre de tels lieux de débats et d’actions au plus près des entreprises, des écoles et universités, des quartiers, à chaque fois que cela est possible (je continue a aimer le terme de cellule comme unité de base de la vie).

    Il est nécessaire de reprendre pour cela un effort de formation de militants, d’animateurs créant les conditions d’un débat et d’une action collective.

    L’abandon de l’effort de formation, de l’élection de « bureaux de cellule » a fait disparaître, tarir, l’existence de militants agissant au plus proche des salariés d’une entreprise, des habitants d’un quartier.

    Un parti de militants bénévoles ne peut vivre sans une solide organisation offrant les conditions de la créativité, se mettant à son service.-------------------------------------
    A l’inverse de la présidentialisation, de l’alignement derrière une personnalité qui après les institutions semble gagner toute la vie politique, il faut privilégier résolument les engagements et les directions collectives, ce qui n’exclut pas les responsabilités individuelles.

    L’élection du Président de la république au suffrage universel est une régression, un déni de démocratie. Il faut avoir le courage de le dire. »


    « Cette recherche n’a évidemment de sens qu’au service d’un projet ambitieux de transformation révolutionnaire du monde et d’une stratégie politique de rassemblement. »
    IVRY LE 4 Juin 2008
    Marcel ZAIDNER


    **OUI BEAUCOUP RESTE À PENSER... À DÉBATTRE... À CRÉER !!**

    RoB BespiAIR (Anticapitaliste Internationaliste Révolutionnaire !)

    Lequel RBBR *rêve activement* d’une vraie IAM
    (Internationale Anticapitaliste Mondialisée)}

  • Je ne sais qui a utilisé mon pseudo pour mettre cette contribution de Zaidner que d’autre part j’apprécie.
    Je pense que la personne qui l’a récupéré sur mon blog aurait pu s’identifier.
    Babeuf 42

    • bah, il n’a pas "utilisé" ton pseudo "Marcel ZAIDNER via BABEUF42"...

      il a certainement voulu bien faire, peut-etre aurait-il pû ne citer que la source...

    • Le papier de Marcel est intéressant et celui ci démontre avec bonheur que chez les communistes ça bouge et que nous ne sommes pas figés sur certaines erreurs du passé.

    • Merci 90.**.127.** tu es un être juste, loyal et sensible.

      Comme tu le soulignes avec courtoisie, ce ‘vandale-que-je-suis’ [qui ne signe presque rien et produit peu de choses] a cru bien faire en associant *l’auteur de l’article* et *son laudateur* de cette manière : « de : Marcel ZAIDNER via BABEUF42 »

      Babeuf 42, Cher Lamirand, je te connais -à ma manière et si peu encore-
      ...Sache que tu as toujours su m’interesser vivement et me toucher... par tes choix, par ce que tu es, comme par tes prises de position ...et je lis régulièrement ton blog –souvent avant même Bellaciao. ;-) C’est dire... ;-D

      Je n’ai pas pris le temps [il est vrai] de te laisser un ‘commentaire’ et je me flagelle -depuis dix minutes déjà- aux vues de ton courroux.

      Mes limites sont ‘sans borne’ moi qui me targue d’être un sous-produit de l’école Jules Ferry... me cachant, effarouché, derrière un *pseudo historique* revisité par *le Réel tel qu’il est devenu*.

      Pardon d’être le peu que je suis –puisque déjà historiquement mort !- mais, oui, c’est bien moi ce... RoB BespiAIR (Anticapitaliste Internationaliste Révolutionnaire !)

      Permets-moi de ‘continuer d’être’ ce ‘tête en l’air’ qui n’en fait qu’à sa tête et qui te salue bien bas, sacré Babeuf !

      Très très fraternellement à toi, aux tiens et à tous ceux qui [tout comme 82.***.225.**] ferraillent dans le même sens.

  • Salut amical à Marcel Zaidner que j’ai bien connu lorsque je militai à la jeunesse communiste du Val de Marne lorqu’il était secrètaire de la fédération avec Guy Poussy ...Mais son texte très intêressant reste "délégation de pouvoir" avec retour du Bureau Politique même modernisé.La direction collective à tous les niveaux est bien sûr meilleure que le secrètaire auto-proclamé par insuffisance de candidature volontaire pour faire le travail de "Titan" d’une organisation communiste révolutionnaire.La politique actuelle exige une forte implication journalière d’un dirigeant où qu’il se trouve dans la hiérarchie du PCF.Le "bénévolat" est bon en soi mais le secrétariat d’une section de 400 adhérents comme à Aubagne exige une attention méticuleuse qui exige une certaine professionnalisation.Le permanent politique peut se faire à plusieurs têtes dans une équipe soudée par une profonde amitié,mais les divergences sont telles aujourd’hui qu’on ne peut même pas y penser ,d’où les clans ou tendances qui s’affrontent sans régler aucun problème.l’électoralisme unit difficilement tout le monde dans le but de battre la droite,seul dénominateur commun unifiant par la force des choses.

    Alors retrouvons d’abord la "Fraternité" de combat pour redonner au PCF sa force et son utilité légendaire pour les exploités .

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Vos débats intéressent les autres courants de la gauche anti-capitalistes ainsi que ceux, encore plus nombreux, qui ne sont pas dans une force organisée.

    Je me permet d’intervenir sur un point :

    Le « centralisme démocratique » que nous avons à juste titre abandonné, a été un facteur d’efficacité dans l’action, dans la mise en œuvre des décisions, mais il avait le défaut majeur d‘empêcher la prise en comptes d’idées nouvelles, d’analyses, de critiques qui n’émanaient pas de la direction, des normes admises par la majorité.

    Il est toujours malaisé de discuter de la question du centralisme démocratique tant cette expression a donné lieu à de profondes distorsions , consistant notamment à liquider l’aspect "démocratique" du centralisme démocratique, en en inversant ainsi le sens.

    Je comprends qu’on fasse un lifting des mots quand ceux-ci, de toute évidence, ont eu leur sens inversé. Toutefois le sens profond du centralisme démocratique ne doit pas être jeté à la poubelle.

    Ses excès de rigueur (mais en ce moment c’est plutôt l’inverse, du moins pour les personnalités éminentes, les militants de base sont eux en autre situation) en ont vidé le sens profond.

    Qu’attend-on du débat ? Le débat doit être libre, en permanence, dans une organisation, l’élaboration politique, même de lignes politiques dissidentes doit être permis et même encouragé (ce sont les roues de secours que le camion du parti emporte), la discipline, le cadre global de la discipline concerne les actes et la bataille politique.

    Qu’attend-t-on du débat lié à un congrès ? Le débat doit permettre toutes les possibilités d’expression les plus larges et les plus égalitaires en contrant explicitement les distorsions entre direction et base. Il doit être mieux fait que la démocratie bourgeoise dans des élections présidentielles en aidant matériellement même les courants les plus minoritaires (et à égalité) à expliquer leurs positions partout dans l’organisation, de telle façon que ce ne soit pas des positions hiérarchiques et administratives qui fassent la différence dans le débat.

    Qui contrôle cela ? Une commission représentant tous les courants à égalité et présidée par le courant qui semble d’emblée le plus minoritaire.

    Les décisions du congrès après sont contraignantes.
    Mais quelle contrainte ? Les décisions ne concernent pas la disposition des boutons de guêtre, ni ne décide en détail de phrases ou de formules savantes (comme dans certains groupes gauchistes, ça se fait moins mais...), elle tolère des particularismes s’adaptant aux situations particulières.

    Les décisions du congrès fixent donc les grandes tendances, l’orientation générale, et portent un effort sur ces représentants les plus en vue pour que ceux-ci développent un sens tactique aigu.