Accueil > Un puits de pétrole secret jaillit à l’intérieur de Citigroup

Un puits de pétrole secret jaillit à l’intérieur de Citigroup

Publie le mardi 24 juin 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

de Pam Martens

Deux agences fédérales sont coupables de manipulations du cours du brut

Si vous voulez débusquer une manipulation sur le marché, ne vous tournez pas vers les détectives du Congrès. Ils ont enquêté sur les marchés pétroliers et sont passés complètement à côté d’une société qui se trouve au centre de l’action. Durant cette période, le baril de brut est passé de 50 à 140 dollars, laissant un vaste pan du peuple américain face au choix, pour l’hiver prochain, d’acheter de la nourriture ou payer leur facture de chauffage.

La société que le Congrès a surveillée aurait due être un suspect facile. C’est elle qui a lancé la carrière du fugitif tristement célèbre, Marc Rich, gracié par le Président Clinton dans les dernières heures de sa présidence. A un moment, elle était la plus grosse opératrice du monde sur le pétrole et les métaux. A la fin des années 90, elle a acheté 129 millions d’onces d’argent (près de 4 tonnes) pour la société de l’investisseur légendaire, Warren Buffet, Berkshire Hathaway, sur le marché hors cote dérégulé de Londres.

En 1990, elle était l’une des premières entrantes dans l’aventure pétrolière russe malheureuse appelée White Nights. En 2005, alors qu’elle faisait partie de Citigroup, le plus gros conglomérat bancaire perpétuellement montré du doigt pour les salaires obscènes de ses directeurs, elle a versé à son chef et premier opérateur pétrolier, Andrew J. Hall, $125 millions pour une année de travail. Selon le Wall Street Journal, cela représentait, cette année-là, cinq fois le paquet salarial de Chuck Prince, le PDG de tout le conglomérat de Citigroup, et 55 millions de dollars de plus que le PDG d’Exxon-Mobil.

Etant donnée cette histoire à intrigues et après deux années de témoignages parlementaires sur les magouilles des opérations pétrolières, on aurait pu s’attendre à trouver des volumes d’information actualisée sur ces opérations pétrolières gigantesques. A la place, les activités de cette société sont si secrètes que son site internet (www.phibro.com) ne comporte qu’une seule page et ne fournit que les adresses, numéros de téléphone et de télécopie de ses bureaux aux Etats-Unis, à Londres, Genève ou Singapour. Pas de noms des directeurs, par de CV, pas de communiqués de presse. Et, tandis que les firmes de Wall Street, Goldman Sachs et Morgan Stanley, ont été désignées par le membre du Congrès Bart Stupak (Démocrate - Michigan) pour avoir truqué le système, pendant les sept ans où le pétrole brut a étonnamment augmenté de 697%, Phibro a complètement échappé à un examen approfondi.

Phibro est l’ancienne maison commerciale Philipp Brothers qui disposait d’une base secrète et tranquille sur Nyala Farms Road à Westport, au Connecticut, en tant que filiale du mastodonte bancaire et de courtage, Citigroup, depuis la fusion de Traveler’s Group et de Citicorp (maison-mère de Citibank) en 1998. Au moment de la fusion, Traveler’s Group était possédé par Phibro. Bien que Phibro ait contribué à hauteur de 2 milliards de dollars aux revenus de Citigroup, sur les trois dernières années, le rapport annuel de Citigroup pour 2007, qui contient 205 pages, ne comporte qu’une note de bas de page d’une seule phrase, relative à ses revenus sur les matières premières, reconnaissant l’existence de cette société. "Inclut essentiellement les résultats de Phibro Inc., qui fait le commerce du brut, de produits pétroliers raffinés, du gaz naturel et autres matières premières."

Passant au peigne-fin les archives du gouvernement, la première apparition de Phibro, qui vaut la peine d’être notée, s’est produite le 6 avril 2001, lorsque la firme d’avocats de Wall Street, Sullivan & Cromwell, a envoyé une lettre à la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) [la Commission sur les Echanges à Terme des Matières Premières], reconnaissant qu’elle représentait l’"Energy Group". Cette lettre était intéressante parce qu’elle décrivait exactement ceux qui s’étaient associés pour graisser le trucage pétrolier à Washington : nommément, deux banques d’investissements (Goldman Sachs et Morgan Stanley) ; un château de carte qui s’effondrera plus tard (Enron) ; une maison de commerce privée à l’intérieur d’une "Frankenbank" (Phibro à l’intérieur de Citigroup) ; et deux véritables sociétés d’énergie (BP Amoco et Koch Industries).

Ce pourquoi l’Energy Group a longtemps fait du lobby, et qu’il a finalement obtenu de son régulateur fédéral, était la capacité stupéfiante d’échanger des contrats pétroliers et des dérivés pétroliers, en secret sur le marché hors cote, évitant ainsi la surveillance des bourses aux matières premières régulées, de leur régulateur, la CFTC, et du Congrès. La lettre du 6 avril 2001 était essentiellement une lettre de remerciement, destinée à interpréter les nouvelles règles aussi favorablement que possible pour l’Energy Group.

Le changement de loi se produisit par l’intermédiaire du Commodity Futures Modernization Act (CFMA) de 2000 [la Loi de Modernisation des Contrats à Terme sur les Matières Premières], que l’on appelle Enron Loophole [la Lacune Enron]. (Puisque la salle de marché d’Enron s’est retrouvée les quatre fers en l’air en même temps que la société, et que Phibro échange toujours le pétrole secrètement partout dans le monde, cela devrait s’appeler maintenant le "Phibro Loophole".)

La CFTC a aussi accordé aux grosses firmes d’opérations en bourse de Wall Street une licence pour faire discrètement leurs affaires hors de toute surveillance, en utilisant des terminaux informatiques situés aux Etats-Unis tout en échangeant le pétrole sur les bourses étrangères comme l’Intercontinental Exchange (ICE) située à Londres, mais possédée par une boîte d’Atlanta (en Géorgie), qui avait été fondée et lancée par des grosses firmes et des grosses huiles de Wall Street.

Le 36 juin de cette année, le Dr Mark Cooper, Directeur de Recherche pour la Fédération des Consommateurs d’Amérique, a correctement dressé les contours du problème pour la Commission sénatoriale au Commerce, à la Science et au Transport :

"La bulle spéculative sur les marchés pétroliers a coûté à l’économie bien plus de 500 milliards de dollars dans les deux années qui ont suivi [les auditions] du Sénat et qui ont attiré pour la première fois l’attention sur ce problème … Les politiques publiques ont fait de ce marché le terrain de jeu des riches oisifs, tandis que les consommateurs souffrent du fardeau des prix qui s’envolent sur les produits de première nécessité de la vie quotidienne. Nous avons rendu si facile de jouer sur les marchés financiers que l’investissement dans les actifs productifs à long terme n’est pas attractif …

L’erreur la plus flagrante s’est produite lorsque le Congrès a permis à la CFTC de renoncer à la régulation des échanges à terme sur le hors-cote pour les dérivés énergétiques … Parce qu’il n’y a aucune régulation de cet éventail énorme d’activités, les régulateurs ont une idée vague de ce qui se passe sur les marchés des matières premières énergétiques … Les gros traders qui opèrent sur les matières premières aux Etats-Unis devraient être obligés de s’enregistrer et de rapporter la totalité de leurs positions sur ces matières premières, ici aux Etats-Unis, et à l’étranger … Si les traders ne sont pas disposés à rapporter toutes leurs positions, ils ne devraient pas être autorisés à opérer sur les marchés américains. S’ils violent cette provision, ils devraient aller en prison. Les amendes ne sont pas assez élevées pour dissuader ces abus sur les marchés des matières premières parce qu’il y a simplement beaucoup trop d’argent à faire."

La seule correction que je voudrais apporter à cet argument qui, pour le reste, est irréprochable, est que Wall Street est loin d’être le terrain de jeu des riches "oisifs". Les directeurs exécutifs de Wall Street passent chaque minute de leur temps d’éveil (et j’ai entendu dire qu’ils en rêvent même) à réfléchir comment ils peuvent nous séparer de notre argent, de nos maisons et d’une voix à Washington. Comme le slogan de Citigroup "the Citi never sleeps" [la Cité ne dort jamais ] est approprié !

Admettons que la CFTC n’était pas un régulateur compromis, qu’elle n’était pas une audition de théâtre et une façon de gagner en douce des millions de dollars dans l’industrie qu’elle régule ! Admettons qu’elle a sincèrement voulu rapporter au Congrès simplement à quel point Citigroup est un gros acteur sur les marchés pétroliers ! Selon un classement du 22 février 2008 de la SEC [le gendarme de la bourse de Wall Street], Citigroup a plus de 2.000 succursales principales (ce qui signifie qu’elle en a en réalité plus mais qu’elle ne livre pas leurs noms). Parmi elles, un nombre significatif sont des entités offshores secrètes pour lesquelles les archives ne sont pas disponibles aux régulateurs. (Pour jeter un coup d’œil stupéfiant à cette pieuvre tentaculaire, cliquez ICI Donc, la CFTC ne peut pas mettre la main sur tous les registres et, même dans les juridictions où elle peut le faire, elle doit d’abord savoir sous quel nom, parmi 2.000 possibilités, Citigroup opère sur le pétrole et ensuite regrouper les positions.

Le 6 mai de cette année, Tyson Slocum, Directeur du Programme Energie de l’organisme de surveillance à but non-lucratif, Public Citizen, a témoigné devant le Congrès qu’il y avait encore autre obstacle qui empêchait une enquête sérieuse sur la manipulation du cours du brut :

"Grâce au Commodity Futures Modernization Act, les participants dans ces marchés de l’énergie nouvellement dérégulés n’ont pas l’obligation de remplir ce que l’on appelle les Large Trader Reports [les signalements sur les gros traders] … Ces Large Trader Reports, ensemble avec les données sur les prix et les volumes, sont les outils essentiels du régime de régulation du CFTC …

Donc, la dérégulation des marchés hors côte, en autorisant les opérateurs à échapper à la déclaration d’informations aussi basiques, laisse les régulateurs fédéraux sans outils pour déterminer systématiquement si la manipulation sur le marché se produit sur les marchés d’échanges énergétiques … La capacité des régulateurs fédéraux à enquêter sur les accusations de manipulation de marché, même sur les bourses légèrement régulées comme le NYMEX [New York Mercantile Exchange - la bourse de New York] est difficile, sans parler du marché hors cote non-régulé".

Après, vient ce qui ne peut être décrit que comme un acte de folie de la part de la Réserve Fédérale. Après avoir autorisé en 1999 l’abrogation de la législation protégeant les investisseurs en période de dépression, connue sous le nom de Glass-Steagall Act, afin de laisser les dépôts de la banque de détail de la maison Citigroup, des banques d’investissement, des assurances, des courtiers en bourse et des spéculateurs privés s’échanger sous le même toit (la tempête parfaite qui a intensifié la Grande Dépression), la Réserve Fédérale a décidé, le 2 octobre 2003, que Citigroup ne faisait pas assez peur.

Elle a eu besoin d’autoriser cette société, qui avait déjà été citée dans des centaines de procès pour fraudes et manipulations sur les titres et qui ne pouvait pas se gérer elle-même à distance en tant que firme financière, à renforcer ses affaires d’opérations pétrolières en lui permettant de prendre possession du pétrole brut sur les bateaux-citernes, parce qu’ainsi "on pourrait raisonnablement s’attendre à ce que cela produise des bénéfices pour le public". Voici des extraits de la publication de la Fed semblant indiquer les projets coûteux que la Citi avait dans le business de stockage et de transport de pétrole :

"…Citigroup a indiqué qu’il n’adoptera pas de normes additionnelles pour ses activités d’Echange de Matières Premières qui impliquent des produits sensibles sur le plan environnemental, tels que le pétrole ou le gaz naturel. Par exemple, Citigroup obligera que le propriétaire de chaque bateau qui transporte du pétrole pour le compte de Citigroup soit membre d’un club de protection et d’indemnité et qu’il détienne l’assurance maximum disponible auprès du club contre la pollution pétrolière. Citigroup obligera aussi chaque bateau à détenir des montants substantiels d’assurance additionnelle contre la pollution par les hydrocarbures, auprès de compagnies d’assurances solvables.

De plus, Citigroup placera des limites d’âge pour les bateaux et obligera ceux-ci à être approuvés par une compagnie pétrolière internationale majeure et à avoir un équipement et des plans appropriés pour répondre au déversement accidentel d’hydrocarbures. De plus, Citigroup aura un plan de soutien global dans l’éventualité où tout propriétaire de bateau ne répondrait pas de manière appropriée à un déversement accidentel de pétrole et embauchera des inspecteurs pour surveiller le chargement et le déchargement des bateaux.

Citigroup a aussi exposé qu’il aura en place une politique et des procédures spécifiques pour le stockage de pétrole … Le conseil [de la Réserve Fédérale] pense que Citigroup dispose de l’expertise en matière de gestion et la structure de contrôle interne pour gérer les risques liés à la prise et à la livraison de matières premières physiques… Pour ces raisons, et en se basant sur la politique et les procédures de Citigroup pour surveiller et contrôler les risques sur les activités d’échange de matières premières, le Conseil [de la Réserve Fédérale] conclut que l’aboutissement de cette proposition ne pose pas de risque substantiel à la sécurité et à la bonne condition des institutions dépositaires ou du système financier en général et l’on peut raisonnablement s’attendre à ce que cela produise des bénéfices pour le public surpassant tout effet négatif potentiel".

Alan Greenspan, de même que l’actuel président de la Réserve Fédérale, Ben Bernanke, ont voté en faveur de cette action sans précédent.

La Fed aurait-elle pu se tromper plus sur Citigroup, celle-ci disposant de "l’expertise et des contrôles internes pour intégrer efficacement la gestion du risque… ?" Deux années plus tard, en mars 2005, la Fed bipolaire avait ceci à dire ceci à propos de Citigroup : "Etant donnés la taille, l’éventail et la complexité des opérations mondiales de Citigroup, s’occuper avec succès des déficiences dans la conformité à la gestion du risque, qui ont donné lieu, ces dernières années, à une série d’événements défavorables à la conformité, nécessitera une attention considérable…"

Aujourd’hui, la situation est la suivante : Citigroup, qui a enregistré l’année dernière 42 milliards de dollars de pertes sur les crédits et les dévaluations, vient juste d’annoncer que plus de dévaluations sont à venir. Et la Fed a mis en place une perfusion d’argent, reliée entre ses coffres et cette expérimentation scientifique folle crédit bancaire/courtage hypothécaire à risque/prêts/opérations pétrolières.

En plus de l’unité secrète d’opérations pétrolières Phibro, Citi a créé Citigroup Energy et a placé son siège à Houston. Dans une annonce d’emploi parue au Canada, elle se décrivait ainsi : "Citigroup Energy est une société mondiale d’énergie, de marketing et de gestion du risque, basée à Houston, avec des bureaux à Calgary, New York, Londres et Singapour. Notre objectif est de devenir la première organisation mondiale sur le marché des opérations et du marketing sur les matières premières. Nos capacités actuelles incluent les opérations et le marketing sur les produits dérivés et structurés dans l’électricité, le gaz naturel et le brut."

Enron s’appelait aussi la "première" organisation dans le commerce de l’énergie. Visiblement impressionnée par ce modèle, Citigroup Energy a embauché un nombre considérable d’anciens traders d’Enron.

Pam Martens a travaillé sur Wall Street pendant 21 ans. Elle n’a aucune action ou titres des sociétés mentionnées dans cet article. Elle écrit sur des questions d’intérêt public depuis le New Hampshire.

Traduit de l’anglais par [JFG-QuestionsCritiques]

http://questionscritiques.free.fr/e...

CounterPunch — publié le 23 juin 2008

article original : "A Secret Oil Gusher Inside Citigroup "

Messages

  • la partie visible de l’iceberg va t elle enclancher la fin des secrets :

    La chute des indices boursiers se confirme

    par Philippe Béchade

    Mardi 24 Juin 2008

    ** Le ressort est cassé, les marchés n’y croient plus. La capitulation du vendredi 20 juin ne suscite pas la moindre vaguelette de rachats à bon compte, les investisseurs sont désormais convaincus que toute initiative allant dans ce sens se retrouvera contrariée par un tsunami de mauvaises nouvelles.

    Le solstice d’été aurait-il coïncidé avec l’inexorable décrue des heures d’ensoleillement, annonciatrice de l’avènement précoce d’un long hiver boursier ?

    Depuis début juin, les analystes se lancent dans une nouvelle compétition, promise à un bel avenir : c’est à qui annoncera les plus gros montants de dépréciations d’actifs chez ses rivaux, à qui évoquera les pires scénarios en matière de prix pétroliers (200 $, 350 $... 500 $ le baril d’ici 2010 ?), à qui abaissera les prévisions de bénéfices et les objectifs de cours des blue chips du NYSE ou de l’Euroland plus vite et plus fort que son homologue de la tour d’en face !

    Et pourquoi les analystes viennent-ils de jeter dans la poubelle grise la plus proche les lunettes roses qu’ils arboraient, pour le plus grand bonheur de la presse économique, quelques semaines auparavant ? Souvenons-nous de l’incursion du CAC 40 au-dessus des 5 100 points le 16 mai dernier ou du S&P 500 vers 1 425 points le 19 mai dernier...

    La réponse réside probablement dans le durcissement de ton des banques centrales en général — et de la BCE en particulier — concernant l’inflation. C’en est terminé du biais monétaire accommodant aux Etats-Unis ; c’en est terminé de l’immobilisme face à la progression fulgurante des prix à la production et de l’inflation qui, même minorée par les savantes astuces des statisticiens officiels, dépasse du double leurs objectifs.

    .............

    http://www.la-chronique-agora.com/articles/20080624-992.html

  • vu la charette de licenciements prevue dans les banques US et UK, les langues vont peut etre se delier ?

    Financial Firms May Make Deeper Cuts, Eliminate 175,000 Jobs

    By Josh Fineman and Deirdre Bolton

    June 24 (Bloomberg) — The world’s biggest financial firms may lose as many as 175,000 jobs by this time next year as Citigroup Inc. and other banks shed workers amid slowing revenue and billions in writedowns, executive recruiters say.

    Financial companies have announced plans to trim more than 83,000 jobs since last July, according to figures compiled by Bloomberg. As more employees are fired, workforce reductions may exceed those from the market slump of 2000 to 2003 when technology-related shares collapsed, recruiters said.

    The worst is yet to come,'' Russ Gerson, head of New York- based recruiting firm Gerson Group, said yesterday in an interview.We are going to have a major contraction. This is affecting all areas of the investment banking universe and it’s affecting all areas globally.’’

    Mortgage defaults have caused firms to incur almost $400 billion of writedowns and losses. New York-based Citigroup, the biggest U.S. bank by assets, has announced more than 13,000 job cuts, about 4 percent of its worldwide workforce. It may shrink further under a plan to trim the trading and investment-banking divisions by 10 percent, said a person with knowledge of the matter.

    For financial services this is about as bad as I can remember,'' John Challenger, chief executive officer of Chicago- based outplacement firm Challenger, Gray & Christmas Inc., said in a phone interview.The deal flow is not there. You just don’t need as many people.’’

    Companies have announced more than $1.5 trillion of merger and acquisition deals this year, a 33 percent drop from the same period in 2007, according to data compiled by Bloomberg.

    `Chopping Heads’

    About 17 percent of banking and securities jobs in New York were wiped out from 2000 to 2003, the Bureau of Labor Statistics said. The current round of cuts may claim 35 percent to 40 percent of the industry, said Gary Goldstein, chairman of New York-based financial recruitment firm Whitney Group.

    They just keep chopping heads,'' Goldstein said.They’ll wake up one day and realize that they’ve cut too deep and now these businesses have come back and they don’t have anybody to do them.’’

    New York-based Bear Stearns Cos. is cutting more than 9,000 jobs, or 66 percent of its workforce, as it was acquired by JPMorgan Chase & Co. Zurich-based UBS AG has announced 7,000 job cuts, and Lehman Brothers Holdings Inc. has trimmed 6,300 employees.

    The Independent Budget Office in Manhattan said in a report issued last month that it expects 33,300 finance jobs in the city, or 7.1 percent of the total, to be cut from the peak in 2007. The industry lost 52,500 jobs in New York during the 2000- to-2003 market drop.

    Wall Street’s Tendency

    Wall Street has a tendency to over-hire in bull markets and over-fire in down markets,'' Goldstein said.This is just another example of that.’’

    New York has lost 10,000 financial services jobs since last August, a 3.5 percent decline, according to the Bureau of Labor Statistics in Washington. Those figures don’t tell the whole story because employees receiving severance remain on payrolls.

    London will suffer 19,225 finance-job reductions in 2008 and 2009, or 5.4 percent of the total, according to estimates from the Centre for Economics and Business Research in London. That compares with 15,340 jobs, or 4.7 percent, from 2000 to 2002, the CEBR’s data show.

    This is unprecedented,'' Gerson said.A lot of jobs are going to go away.’’

    To contact the reporters on this story : Josh Fineman in New York at jfineman@bloomberg.net ; Deirdre Bolton in New York at dbolton@bloomberg.net.

    http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=a9D9UjMULF4o&refer=home