Accueil > Salades européennes à l’huile de vidange

Salades européennes à l’huile de vidange

Publie le mardi 24 juin 2008 par Open-Publishing
12 commentaires

de Christelle Chabaud

Distribution . Des centaines d’aliments en vente en grande surface contiennent des dérivés d’hydrocarbures mais les autorités sanitaires ne jugent pas utile de les retirer des rayons.

De Saupiquet à Amora, de Knorr à Miko… Plus de 200 produits alimentaires en vente dans nos grandes surfaces contiennent de l’huile de moteur sans que personne, parmi les pouvoirs publics français et européens, ne s’en affole vraiment.

C’est le Canard enchaîné qui a révélé le scandale dès le 14 mai. Fin février, 2 800 tonnes d’huile de tournesol ukrainienne sont débarquées sur le port de Sète. La marchandise, achetée par la société Saipol (qui est propriétaire du groupe Lesieur et numéro un français de la transformation des oléagineux), vient approvisionner les usines de grands groupes de l’agroalimentaire. Le géant Unilever, par exemple, en obtient 1 500 tonnes. Jusque-là rien d’anormal. Sauf qu’un mois plus tard, selon le journal satirique, un industriel d’Europe du Nord informe Saipol « après analyse que quelque chose cloche dans l’huile de tournesol ukrainienne » : elle contient de l’huile minérale dérivée d’hydrocarbures en principe destinée à alimenter le moteur des voitures.

Sur les 2 800 tonnes arrivées dans l’Hérault, 19 tonnes n’auraient donc rien à voir avec de l’huile alimentaire. La France n’est pas la seule touchée. La cargaison ukrainienne en tout a arrosé une quinzaine de pays européens pour un total de 40 000 tonnes d’huile frelatée.

Paris se cache derrière Bruxelles

Sueurs d’angoisse sur les tempes des agroindustriels et des distributeurs, dont Carrefour et Auchan. Ces derniers tentent d’abord de faire croire que les produits n’ont pas été commercialisés avant que la répression des fraudes n’avoue au Canard enchaîné que, « compte tenu du nombre d’entreprises concernées, il est impossible de connaître le nombre exact » d’aliments contaminés. Doivent-ils symboliquement en rappeler quelques-uns pour devancer les peurs de consommateurs pas encore au courant du contenu de leurs bouteilles Lesieur ? Que nenni. Car si la Commission européenne rend publique l’alerte le 26 avril, elle en minimise l’effet une semaine après. Avec l’aide de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (ANEA), la Commission européenne autorise la vente de tous les produits contenant moins de 10 % d’huile de tournesol frelatée. Selon l’autorité sanitaire, « l’huile en cause est d’un faible niveau de toxicité » : un homme de 60 kg peut donc avaler jusqu’à 1,2 gramme d’huile de vidange « sans danger pour la santé humaine ». En France, lobbies industriels et pouvoirs publics se réfugient derrière l’argumentaire bruxellois. En Grèce, en revanche, le gouvernement préfère interdire la commercialisation de la totalité de l’huile ukrainienne importée depuis le 1er janvier.

Mozzarella à la dioxine

Sur Internet, l’info se diffuse à toute vitesse depuis un mois. Sites, forums, blogs accueillent des réactions de consommateurs en colère d’être pris « pour des poubelles d’aliments toxiques ». Les affaires sur le contenu de nos assiettes se multiplient ces derniers temps. Fin avril en Italie, les carabiniers ont arrêté 25 personnes soupçonnées d’avoir mis sur le marché, sous l’appellation d’« huile d’olive extra vierge », de l’huile végétale frelatée au bêta-carotène (soupçonné d’être cancérigène). L’affaire suivait celles de la mozzarella à la dioxine et des 70 millions de litres de vin contaminé aux acides. Trois affaires pour lesquelles la Commission européenne s’est montrée plus que prudente afin « de ne pas aggraver l’impact économique ».

À Bruxelles, le drame de l’huile de colza frelatée en Espagne dans les années 1980 semble bien être passé aux oubliettes. à cette époque-là, la commercialisation d’une huile de colza frelatée avait provoqué 390 décès, 466 handicaps à vie et de sérieuses lésions sur 24 000 autres consommateurs dans la péninsule ibérique.

http://www.humanite.fr/2008-06-23_P...


Les marques concernées, à boycotter d’urgence et durablement, sont les suivantes :
 
Lesieur, bien évidemment, puisque leur avidité est à l’origine du problème et toutes les marques du groupe :
 
Fruit d’or
Epi d’or
Frial
Isio 4
Oli
Carapelli (lire mise au point en commentaire - ndlr)
Saupiquet
 
Toutes les marques du groupe Unilever, par exemple :
 
Amora
Alsa
Ben & Jerry’s
Boursin
Carte d’Or
Cornetto
Fruit d’Or
Fruit d’Or Pro-activ
Knorr
Lipton
Magnum
Maille
Maïzena
Miko
Planta Fin
Slim.Fast
….
 
Les produits les plus susceptibles de contenir de l’huile empoisonnée sont les suivants :
 
Mayonnaise
Tarama
Sauce Béarnaise
Chips
Vinaigrette allégée
Surimi
Céleri Rémoulade
Soupe de poisson en conserve
Poisson pané
Paupiettes de veau
Thon et sardines à l’huile
Pates à tartiner chocolatées
Gaufrettes à la confiture
Barres céréalières et sucrées pour les enfants
Cookies
 
Merci d’avance, et faites tourner !

Messages

  • C’est dépriment de voir comme un quotidien que ce autoproclame "communiste" attend des semaine pour "faire sortir" cet information...

    Sur notre site a été dénonce dans plusieurs articles et commentaires par notre visiteurs...

    En particulier dans cet bon article plein de "suggestions" (avec la liste des produits...) du jeudi 12 juin 2008 :

    Lesieur et l’huile de moteur dans nos assiettes

    a cet adresse : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article67519

    On suette que le PCF fasse quelque chose a propos, une interpellation parlementaire, le boycottage organise des produit frelate, une information intensif ou autre initiative... ou ce du temps perdu d’attendre...!?

    Dr Furioso

    PS : même des quotidiens comme Libe ont publie cet info a temps et a l’heure (publie chez nous même le jeudi 15 mai 2008... presque 40 jours...) ici :

    Quand l’huile de moteur fait tourner la mayo

    a cet adresse : http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

    • le boycottage organise des produit frelate

      Entièrement d’accord avec ça. Il suffit de propager la liste des produits touchés sur le net et à tous nos contacts.

      S’il y a eu des morts avec l’huile en Espagne qui avait fait grand bruit à l’époque à cause du nombre de décès et d’handicaps, je ne vois pas pourquoi il en serait pas de même aujourd’hui.

      Non mais, croyez-vous que quand on prend une cuillère à café (enfin plutôt 2 que 1) de mayonnaise lesieur, ça ne pèse que 1 gramme ? Ca risque de toucher quel organe ? Et les reins ?

      Et puis c’est plus le moment de se retrouver malade connement avec de l’huile frelatée, vu que l’état va supprimer les 100 % de prise en charge des maladies longue durée.

      Donc, il est vraiment urgent de réagir, ne serait-ce que par le boycott de certains produits. Et puis, faites votre mayonnaise vous-même pour moins de risque : un jaune d’oeuf, 1 cc de moutarde, du sel, de l’huile d’olive et de colza, un peu de jus de citron à la fin, si possible avec des ingrédients bio, c’est moins risqué.

    • Merci pour la recette de la mayonnaise !
      Pour ce qui est des doses, il s’agit d’huile minérale "pure" ; l’huile frelatée en contenait un pourcentage faible (enfin on l’espère !) et dans une mayonnaise industrielle, l’huile représente 50 ou 60 % du produit final : pour ingurgiter 1 gramme d’huile minérale "pure", il faudrait (mathématiquement) ingurgiter "beaucoup" de mayonnaise !
      Le souci, c’est que compte-tenu du nombre important de produits alimentaires potentiellement touchés (comme le reconnaissent les "autorités"), on peut accumuler des "petites" doses : "les petits ruisseaux font les grandes rivières" !...
      Le boycott des produits incriminés est donc la meilleure des solutions car c’est la seule qui nous protège d’une éventuelle contamination et qui fasse pression sur les groupes agroalimentaires.
      Mais qui a la liste ?
      Eric, Evreux

    • Tout à fait d’accord. Voilà une "bonne occasion" pour montrer ce que peut faire un boycott de produits par les citoyens qui sont comme d’hab, la dernière roue de la charette, à savoir ce qui se passe. C’est là qu’on prendra conscience de notre force quand on verra la grande distribution s’affoler.

      Même si cette huile frelatée est "minime" dans les produits alimentaires, c’est pas une raison pour les consommer bêtement, et à plus forte raison d’en donner aux enfants, on ne sait pas ce que ça peut faire sur leur organisme plus fragile que nous ! La poubelle est la seule issue ! Et pour mettre dans la panade la commission européenne, lâche de chez lâche, je ne vois que le boycott ! Je transmets la liste à tout mon entourage, qui transmettra à son tour, etc...

    • Salut ROBERTO,

      A l’huma,ils ont pas eu le temps de sortir cette information car la priorité c’etait la négociation pour la parution de la propagande SARKO-FILLON.

      Bof,après tout c’est pas grave cette affaire.De l’huile végétale dans les bagnoles et du pétrole dans la bouffe.

      Et puis on payera la taxe sur les produits pétroliers chaque fois qu’on ingurgitera de la salade.C’est bon pour l’économie.

      Mais comme il faut etre prudent,controle technique tout les ans.Un tuyau dans le c... pour vérifier le taux de compression...et c’est reparti.

      Elle est pas belle la vie avec ce capitalisme "décomplexé" ?

      Fraternellement LE REBOURSIER

  • Il va falloir éviter MacDo et les plats cuisinés pendant 2 ans...

    • Attends, c’est pas fini, rajoute à ta liste le "poulet javellisé" made in USA, réintroduit par la seule volonté d’un seul commissaire européen en lien direct avec Bush. Les autres lâches ont laissé faire, car il faut faire plaisir aux étasuniens ! De notre santé ils s’en tappent, car de toutes façons, eux connaissant le produit, et qui va le distribuer, ben ils ne l’achèteront pas eux.

  • Deux de ces produits sont passés dans mon tube digestif.
    Voilà enfin l’explication du pourquoi de la directive REACH. L’Europe, leur Europe souvent si peu prompt à penser aux citoyens. Z’ont dû avoir une de ces trouilles face aux infos secrètes qu’ils détiennent des scandales alimentaires et autres produits d’hygiène pour la pondre cette directive...

  • Merci pour la liste,je suis d’accord avec l’un des intervenants,le danger pour l’instant ’car on peut imaginer pire) c’est l’accumulation des doses, et comme on est entrain de supprimer l’ALD sous couvert d’économie ( rendez nous les exonérations patronales) le gouvernement a trouvé la solution : un pauvre malade,ne coute rien,il va mourir vite . Dans une autre vie,une matière non comestible , donnait lieu à une condamnation pour empoisonnement ; donc éviction du gouvernement et allons porter plainte en masse pour empoisonnement contre les "spécialistes européens" à leur propre cour de justice à la Haye.

  • On a fait un tour sur http://scandaledusiecle.canalblog.com
    c’est un blog assez complet sur l’affaire lesieur, vous y trouverez les liens vers la doc officielle et vous saurez pourquoi les médias étouffent l’affaire !
    C’est édifiant !
    Vous y apprendrez, en épluchant le rapport de l’AFSSA que la DJA est atteinte et même légèrement dépassée pour l’enfant de 3 ans et
    plus.Que dire alors des moins de 3 ans et des femmes enceintes, a fortiori lorsque le foetus fait moins de 1 kg, c’est à dire dans les premiers mois de la grossesse ? ? :-(
    C’est ce qui a motivé notre réaction. C’est vraiment le scandale du siècle, la vache folle ou le sang contaminé, a côté c’était rien.

    Et tout le monde est fautif :

    Lesieur n’a pas testé son huile avant de la revendre,du 23 février au 7 avril,

    Lesieur a attendu deux semaines pour informer la DGCCRF, une fois la fraude avérée.

    Les pouvoirs publics n’ont pas tenus compte de la toxicité pour les
    enfants à naître et de moins de 3 ans, avant d’autoriser la vente des lots contaminés.

    Les médias n’ont rien cherché à savoir. Ils se taisent. :siffle :

    Si le lien ne marche pas ou si le serveur est saturé, essayez voir les liens suivants : http://scandaledusiecle.over-blog.com/
    ou http://scandaledusiecle.blog.fr/
    Ou encore http://fr.wikipedia.org/wiki/Lesieur_%28huile%29

  • Dans votre billet du 24 juin 2008, vous revenez sur le scandale de la société Saipol, propriétaire de la marque Lesieur, accusé d’avoir acheté un lot de 40 000 tonnes d’huile de tournesol ukrainienne revendues ensuite à d’autres multinationales de l’agroalimentaire et dans lesquelles auraient été retrouvées de l’huile minérale destinée à la lubrification des moteurs.

    Dans ce billet, vous citez un certain nombre de marques du groupe Unilever concernées par ce problème en incluant Carapelli.

    Nous tenons à préciser que Carapelli et Lesieur (donc Unilever) n’ont plus aucun intérêt commun depuis 2005. En effet, depuis mi-2005, les produits de la marque Carapelli ne sont plus distribués en France par la société Lesieur mais par la société Bénédicta. De plus, la particularité de la marque Carapelli en France est la production et la commercialisation d’huile d’olive vierge extra ce qui sous-entend que nous n’utilisons en aucun cas de l’huile de tournesol.

    Nous vous remercions donc de bien vouloir supprimer Carapelli dans la liste des marques incriminées.

    Bien à vous

    Valérie Lutt - Directrice Marketing Bénédicta - Carapelli.

  • Le titre (de l’huma) est tout de même étrange ! pourquoi évoquer de l’huile de vidange alors que ce n’est pas le cas ?