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Nouveaux témoignages et nouvelles photos sur les tortures à Abou

Publie le dimanche 23 mai 2004 par Open-Publishing

Des détenus irakiens contraints de marcher à quatre pattes et d’aboyer comme des chiens, de maudire leur religion ou encore de récupérer leur repas dans les toilettes : le "Washington Post" a publié vendredi de nouveaux témoignages sur les sévices infligés par l’armée américaine à la prison d’Abou Ghraib.

Le quotidien a également publié de nouvelles photos et des images tirées de vidéos qui illustrent le scandale des mauvais traitements subis par des détenus irakiens dans cette prison située à l’ouest de Bagdad. Le journal précise que les documents ont été réunis dans le cadre d’enquêtes ouvertes sur cette affaire.

Des photos montrent par exemple un soldat américain se préparant semble-t-il à frapper un détenu enchaîné ; un prisonnier encagoulé et affaissé sur une barrière métallique à laquelle il est menotté ; un autre nu de dos le corps couvert d’une substance brunâtre, faisant face à un soldat armé d’une matraque qui semble lui ordonner de marcher en ligne droite alors que ses chevilles sont entravées par des menottes.

Un autre cliché montre un détenu l’air apeuré, apparemment menacé par un gros chien noir qu’un soldat retient à deux mains. Sur un autre, un soldat semble s’agenouiller sur des prisonniers nus. Le "Washington Post" déclare avoir obtenu des centaines d’autres photos et plusieurs vidéos numériques montrant des sévices.

Dans des témoignages secrets livrés à des enquêteurs militaires à la mi-janvier, des détenus ont raconté avoir été battus et humiliés par des militaires travaillant dans une équipe de nuit lors du ramadan, selon le quotidien.

Selon le Washington Post, des détenus ont également déclaré avoir été forcés de dénoncer l’islam, de consommer du porc ou de l’alcool, de se masturber devant des femmes soldats, ont été menacés de viol et contraints de marcher sur les mains et les genoux et de japper. Certains auraient également été chevauchés comme des animaux.

"(Les soldats) ont dit : on va vous faire désirer la mort mais elle ne va pas arriver", a raconté un détenu cité par le quotidien. AP