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Berlusconi dirigeant "dilettante" d’un pays "corrompu", selon Washington

Publie le jeudi 10 juillet 2008 par Open-Publishing
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Qui suis-je ? Je suis l’« un des dirigeants les plus controversés de l’histoire d’un pays connu pour ses vices et sa corruption ». « Homme d’affaires aux gigantesques holdings et à la grande influence dans les médias internationaux », j’étais considéré « par beaucoup comme un dilettante de la politique qui n’a obtenu son poste que grâce à sa considérable influence dans les médias nationaux », jusqu’à ce que je sois « forcé à quitter le pouvoir en 2006 ». Réponse : d’après la Maison Blanche, qui a aussi écrit les questions, je suis Silvio Berlusconi.

C’est en tout cas, d’après le quotidien italien Corriere della Sera, ce qu’ont pu lire les journalistes qui accompagnaient George W. Bush au sommet du G8 au Japon dans la documentation qui leur a été distribuée.

Et la biographie siglée « White House » continue sur ce ton : « détesté par beaucoup mais respecté par tous, au moins pour son style personnel et sa force de caractère, Berlusconi a construit grâce à son sens des affaires et à son influence un empire personnel qu’il a utilisé comme tremplin pour diriger le gouvernement le plus long de l’histoire de l’Italie et devenir l’homme le plus riche du pays ».

Conséquence quasi immédiate de cette bourde magistrale : le porte-parole de l’ambassade d’Italie à Washington, Luca Ferrari, a envoyé « une protestation, une démarche officielle en disant que c’était inacceptable, que, tout d’abord, [ils voulaient] qu’ils retirent immédiatement [la biographie] et surtout qu’il y ait des excuses formelles ». Ce qui a été fait fissa.

« Une erreur a de toute évidence été commise, a déclaré, penaud, Tony Fratto, un porte-parole de la Maison Blanche. Ceux qui ont rassemblé ce matériel ont bâclé le travail, et nous présentons nos profondes excuses au Premier ministre et aux Italiens. » Tony Fratto a refusé de dire qui était coupable de la bévue, mais « quelqu’un est allé sur Internet, y a pris des biographies et ne les a pas lues. Personne ne les a lues avant qu’elles ne soient mises dans la brochure. On a supposé qu’elles étaient de source respectable ».

« Tous ceux qui suivent le président Bush savent qu’il a beaucoup d’admiration et de respect pour le Premier ministre, et beaucoup d’affection pour les Italiens », a-t-il ajouté.

Mais selon La Stampa, la Maison Blanche n’en est pas à sa première gaffe : en juin, alors que Bush rendait visite à Berlusconi à Rome, le service de presse de Washington continuait à présenter Romano Prodi comme le chef du gouvernement italien.

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